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Ce qu’il faut retenir de la phase aller en Russie

Par Régis Delanoë
Ce qu’il faut retenir de la phase aller en Russie

Froid de gueux oblige, le football russe prend ses vacances d’hiver plus tôt que les grands championnats européens et pour beaucoup plus longtemps : 3 mois d’hibernation ! La phase aller a livré son verdict, avec un CSKA leader pas aussi serein que ça, un Zénith très décevant, un Dynamo à la dérive et plus globalement une Prem'er Liga locale assez poussive par rapport à la dynamique des saisons précédentes. 

Le fragile leader

Le CSKA Moscou est seul en tête depuis la cinquième journée de championnat. Il a commencé en trombe par 7 victoires de suite et 14 matchs sans défaite. Il est le leader logique de ce championnat russe et le champion d’automne de cette première moitié de saison. Est-il pour autant un incontestable leader ? Non, car sa dynamique lors des dernières semaines de 2015 est vraiment vilaine et vient considérablement fragiliser sa domination. La bande à Leonid Slutsky a achevé la phase aller par trois défaites et un nul. Une série indigne qui s’ajoute à la sortie de piste toute moche de la Ligue des champions, avec trois dernières défaites pour finir à la dernière place de son groupe. De quoi sérieusement douter des capacités de ce groupe expérimenté d’aller chercher un titre qui lui avait échappé la saison passée en se faisant dépasser par le Zénith Saint-Pétersbourg. Les cadres de l’équipe double championne 2013 et 2014 sont toujours en place : Akinfeev, Ignashevich, Berezutski, Wernbloom, Dzagoev, Musa et même Doumbia, revenu d’une incartade manquée en Italie. C’est à la fois la force et la faiblesse de ce groupe, qui se connaît bien, mais qui vieillit aussi pas mal…

L’outsider improbable

Du FC Rostov, étonnant dauphin du CSKA situé trois points derrière, on ne sait pas grand-chose. Le club est un habitué de l’élite, mais n’a que très rarement fait parler de lui. Une sorte de Toulouse FC russe, à la différence près que Rostov a tout de même remporté un trophée récemment : la Coupe de Russie en 2014, à l’issue d’une saison où s’était révélé l’attaquant international Artyom Dzyuba, aujourd’hui au Zénith. Cette saison, le club de Rostov-sur-le-Don, ville dynamique du Nord-Caucase, mise tout sur une défense hermétique, la meilleure du championnat (16 buts encaissés en 18 journées), sur son invincibilité à domicile et sur sa capacité à prendre un maximum de points face à des équipes de son niveau ou moins bonnes. Cela suffit à compenser les défaites face au CSKA, au Zénith ou au Spartak. Douze nationalités sont représentées dans cet effectif sans tête d’affiche. United colors of FC Rostov.

Les seconds rôles ambitieux

Troisième à cinq points du leader, le Lokomotiv Moscou va plutôt bien ces temps-ci, après plusieurs saisons à ne rien foutre de bon. La Coupe de Russie glanée au printemps dernier a permis de disputer la Ligue Europa, compétition qui réussit à cette équipe, qualifiée pour les 16es de finale, où elle sera opposée à Fenerbahçe. Cela permet aussi d’entretenir une belle dynamique en championnat, même si les joueurs commençaient à tirer la langue les dernières journées (une seule victoire depuis fin octobre).

Au pied du podium, c’est un plaisir de retrouver l’ancienne gloire du football moscovite, le Spartak, qui enchaîne les déceptions et attend un premier titre depuis 2001. Ses atouts maîtres cette saison ? Le public le plus fidèle de Russie et la révélation Quinton Promes en attaque. Déjà auteur de débuts convaincants en Prem’er-Liga la saison dernière (13 buts), l’international néerlandais, ancien de Twente, confirme et affiche déjà 10 buts au compteur, ce qui fait de lui le meilleur buteur de cette phase aller. Pour le reste, l’effectif est très russophone, mais on y retrouve aussi tout de même le défenseur italien Salvatore Bocchetti, qui mène une étonnante carrière très loin de son Naples natal.

Outsider toujours, le FC Krasnodar, actuel cinquième du classement, confirme sa régulière progression dans la hiérarchie du football russe ces derniers temps. Le podium atteint la saison dernière n’était pas un accident, le club reste à l’affût des places d’honneur en championnat et s’est qualifié brillamment en Ligue Europa en terminant devant Dortmund dans son groupe. Prochain adversaire : le Sparta Prague. Du prenable pour Charles Kaboré et les siens, de même qu’est atteignable l’une des places européennes en championnat encore cette saison.

Le tenant déchu

C’est une grosse surprise en revanche de voir pointer le Zénith Saint-Pétersbourg seulement à la sixième place du classement à mi-saison. Le tenant du titre n’est pas pour autant largué, avec 7 points de retard sur le CSKA, mais il déçoit quand même énormément en terminant l’année avec une victoire acquise lors des cinq dernières journées. On parle pourtant de l’équipe qui a impressionné en Ligue des champions en obtenant cinq victoires en phase de poules. De l’équipe qui possède une palanquée de stars dans son effectif, dont le Brésilien Hulk, au meilleur de sa forme (7 buts, 12 passes). Le Zénith affiche d’ailleurs le meilleur bilan offensif de cette phase aller (34 buts), mais l’arrière-garde n’est plus aussi solide qu’avant (5 clean sheets), malgré Garay, malgré Lombaerts, malgré Neto, malgré Criscito… Ça sent la fin de cycle pour cette équipe qui va changer d’entraîneur (actuellement André Villas-Boas) en fin de saison (remplacé par Ancelotti ?) et perdre possiblement ses stars Axel Witsel et Hulk.

La comète en perdition

Quand le Dynamo Moscou signe Mathieu Valbuena en août 2014, le club montre son ambition, avec un transfert estimé à 7 millions d’euros et un pont d’or offert au Français. Cet été-là, William Vainqueur arrive aussi, ainsi qu’Alexander Büttner et Stanislas Manolev. On va voir ce qu’on va voir… Problème : la saison qui suit n’est pas aussi bonne qu’escomptée, alors le président range ses ambitions au placard et vide son effectif de la plupart des valeurs marchandes. Conséquence : les résultats sont en chute libre (11e place actuelle, avec 4 points d’avance sur la zone rouge) et les affluences aussi. La star locale Aleksander Kokorin est encore là, mais pour combien de temps ? A priori pas longtemps puisqu’il serait en discussion avec Arsenal… Liquidation totale, on ferme la boutique.

Le lointain souvenir gênant

Pire encore, il faut se rappeler qu’à une époque pas lointaine du tout, l’avenir du football russe aurait dû s’appeler Anzhi Makhatchkala. Roberto Carlos qui débarque, puis Samuel Eto’o, Lassana Diarra, Lacina Traoré… Le propriétaire Suleyman Kerimov a la folie des grandeurs et est du genre impatient : en 2013, après une troisième place jugée décevante (il n’y en a que deux pour décrocher le jackpot Ligue des champions), il décide de changer radicalement de politique et laisse partir toutes les stars de l’effectif. La saison suivante, l’Anzhi est relégué en D2, remonte tout de même au printemps dernier, mais se retrouve de nouveau en difficulté, englué dans la zone rouge. Un club redevenu anonyme parmi les anonymes. Le football russe, cet univers impitoyable.

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