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Casillas et les gardiens sacrifiés

Par Mathieu Faure
4 minutes
Casillas et les gardiens sacrifiés

Voilà dix ans qu'Iker Casillas s'est installé dans les bois espagnols. Dix piges de succès, de trophées et de règne sans partage. À 31 ans, le portier du Real Madrid ne laisse que les miettes à ses concurrents. Ils sont nombreux à patienter dans le noir. Sans jouer. Sans espoir. Sans injustice.

Trente et un ans, 141 sélections, une Coupe du monde et deux Championnats d’Europe au CV, oui, Iker Casillas est une machine de guerre. Un mec sur lequel le temps et le succès n’ont aucune emprise. Et c’est peut-être ça le problème, quand on est gardien espagnol. Il faut savoir vivre dans l’ombre de San Iker. Un joueur qui faisait déjà office de vieux alors qu’il n’avait que 20 piges. Depuis sa prise de pouvoir la veille de la Coupe du monde 2002, le portier madrilène n’a rien laissé à ses camarades de classe. Dans son ombre, Pepe Reina a réussi à glaner 25 sélections. Un petit miracle. Víctor Valdés, lui, le triple vainqueur de la C1, est resté bloqué à 9 et le reste de la jeune génération (De Gea, Asenjo, Roblès) pointe à zéro cape. C’est dire la difficulté d’exister dans l’ombre d’un mec qui reste sur 727 minutes d’invincibilité avec la Roja.

Comme Led Zeppelin en début de carrière

En même temps, Casillas est sans doute le meilleur gardien du monde actuellement. On parle de lui pour le prochain Ballon d’or (une première depuis Lev Yachine) après une saison euphorique (Euro, champion d’Espagne et demi-finaliste de la Ligue des champions). Cela montre le poids du garçon dans le football mondial. Forcément, ça laisse peu de place aux autres pour jouer. Ou pour simplement exister. Pepe Reina, par exemple, ne serait pas un titulaire par défaut. Mais Del Bosque ne fonctionne pas comme ça. Même pour les amicaux, il ne fait que très peu tourner. Les meilleurs jouent. Point. Et la génération actuelle est la meilleure. Hormis Arbeloa sur le côté droit de la défense, les Espagnols ont les meilleurs du monde à chaque poste. Ou presque. Alors oui, toute une génération de gardiens a été sacrifiée sur l’autel du succès. Mais ça a toujours été le cas ailleurs et à d’autres époques (Buffon, Barthez, Zoff, Zubizarreta, Banks, Shilton, etc.). Et comme Casillas ne se blesse que très rarement, il enfile les sélections comme Led Zeppelin enfilait les albums en début de carrière : avec un rythme très soutenu. Le talent, sans doute.
Dire qu’en France on s’est souvent vanté d’avoir la plus belle génération de gardiens de but d’Europe avec le binôme Lloris-Mandanda… Les Ibères doivent bien se marrer à la lecture de ce postulat très franco-français. Quand on possède les gardiens titulaires du Real, de Liverpool et du Barça dans son groupe, tout en se privant de celui de Manchester United, cela montre la qualité du vivier espagnol. Sans parler du respect de la concurrence. Reina n’a jamais ouvert sa gueule. Valdés encore moins. Iker, c’est le big boss. Le capitaine. L’homme à succès. Il parle. On écoute.

Une taupe ? Même pas

Depuis quatre ans, il prend tout ce qu’il peut comme distinctions personnelles : élu dans le meilleur XI du monde en 2008, 2009, 2010 et 2011. Idem dans la catégorie des gardiens de but et d’autres saloperies dans le genre. Son armoire à trophées dégueule de partout. On appelle ça faire l’unanimité. 82 matchs sans prendre de buts avec la sélection espagnole, seul joueur au monde avec plus de 100 victoires avec son pays. N’en jetez plus, Iker est intouchable. Il suffit de regarder la carrière de son alter ego, Diego López, pour comprendre la place qu’occupe le capitaine du Real Madrid dans le football espagnol. Comme Iker, Diego López pousse ses premiers braillements en 1981. Comme Iker, il arrive très tôt au Real Madrid. Comme Iker, il est lancé rapidement dans le grand bain. La comparaison s’arrête là. Le long ne tient pas la route. Pas face à Casillas, en tout cas. Après deux ans à s’ennuyer dans les bois du Real Madrid B, il prend la route de Villarreal où il va tout connaître (demi-finale de Ligue des champions et la relégation) loin de l’équipe d’Espagne (une sélection. De trente minutes. Il a remplacé Pepe Reina dans un amical contre la Macédoine…). En même temps, que peut-on reprocher à Iker Casillas ? Même sa compagne – la délicieuse Sara Carbonero – est une perfection. Dernièrement, la presse a bien tenté de le faire vaciller en supputant que le gardien du Real était la fameuse taupe du vestiaire de la Maison Blanche. Un coup d’épée dans l’eau.

« Au cours des derniers mois, sans le vouloir, j’ai été relié à diverses affaires. (…) Un jour, je n’encourage soi-disant pas mon coéquipier Cristiano Ronaldo (quand il est difficile d’être plus admiratif que moi), un autre, je suis une taupe et je laisse fuiter des informations. Après 13 ans passés dans le plus grand club au monde, c’est tout simplement déplacé » , a ainsi estimé Casillas sur sa page Facebook. Il en faut plus pour l’ébranler. Certes, le pays a déjà eu la peau de Raúl, un mec qui, comme lui, faisait la pluie et le beau temps. Mais à la différence de l’ancien attaquant de Schalke, Casillas est aimé au sein du vestiaire espagnol. Et ça, depuis dix ans. Finalement, tout le monde s’est fait une raison. Le patron du football espagnol, c’est lui. Venez le chercher.

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Par Mathieu Faure

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