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Carvalho précieuse
Ricardo Carvalho n'est pas qu'un Portugais à la calvitie bien entamée. C'est aussi un défenseur respecté qui sera absent lors de la demi-finale aller de Ligue des champions. Sa suspension risque de peser lourd dans la bataille face au Barça. Pourquoi ? Éléments de réponse.
Parce que c’est le chouchou du Mou
Ricardo Carvalho est indissociable de José Mourinho. Après deux saisons et demie à Porto, un peu plus de trois années à Chelsea, les deux hommes se sont retrouvés au Real Madrid à l’été 2010. Carvalho suit le Mou à la trace. Le toutou et son pépère n’arrêtent pas de se complimenter dans les médias. « Selon moi, c’est [Le Real] le meilleur club du monde qui est entraîné par le meilleur entraîneur de l’histoire du football, déclarait l’actuel compère de Pepe à As avant son transfert en Espagne. Avoir la possibilité de gagner une autre Ligue des Champions en étant sous ses ordres et avec le maillot du Real Madrid, ce serait l’apothéose » . L’ancien technicien de l’Inter Milan, qui a tout fait pour enrôler son poulain en Italie, lui rend bien la pareille : « Carvalho est l’un des meilleurs défenseurs centraux du monde et aujourd’hui, il est au summum de sa maturité » . Une dispute avait pourtant éclaté lors de la saison 2005-2006, le joueur ayant mal digéré son éviction pour le premier match de championnat. Carvalho attendra quelques mois pour réintégrer le onze de départ. Le fils spirituel du Mou ne s’en offusque plus.
Parce qu’il est respecté par ses pairs
Ne parlez pas de vitesse au joueur portugais. Ricardo Carvalho se distingue plutôt par son sens du placement, sa capacité à anticiper les trajectoires du ballon et sa solidité au duel. Un défenseur rugueux mais également très habile. « Il est remarquablement intelligent dans le jeu avec une qualité d’anticipation impressionnante, constate Christophe Lollichon, actuel entraîneur des gardiens de Chelsea qui l’a connu à Londres. Ricky possède quelque chose de rare : il amène l’attaquant là où il veut le faire jouer. Il ouvre la porte pour ensuite la refermer » . San Iker Casillas juge également son coéquipier. « Ricardo est plus mûr, plus patient que Pepe. Il a du vécu et pour nous, c’est une très bonne chose d’avoir des joueurs aussi expérimentés et cotés dans le football mondial, expliquait le portier du Real dans As. C’est un joueur très précieux qui nous a fait progresser. Il est essentiel à l’équipe » .
Parce qu’il a un palmarès long comme le bras
Ricardo Carvalho, c’est dix-neuf titres à son palmarès. Trois Premier League, deux championnats portugais, une Ligue des Champions, une Coupe de l’UEFA, deux Cups et une Coupe du Roi depuis quelques jours. Un mec qui a l’expérience des matches couperets. Ça tombe bien, le Real Madrid veut aller chercher la Coupe aux grandes oreilles. « Il est capable de gagner encore beaucoup de finales, rajoute Christophe Lollichon. Ce joueur gagne à chaque fois qu’il joue sous les ordres de Mourinho. Il faudra juste gérer son physique dans les années à venir » . Le défenseur central est toujours aussi motivé pour décorer sa cheminée avec d’autres récompenses. « Mourinho et moi, nous avons gagné beaucoup de titres et j’espère en gagner d’autres avec ce club » , expliquait-il en arrivant à Madrid. José l’a aussi recruté pour sa grinta. Il a déjà réussi son pari avec la coupe nationale.
Parce que sa méforme pénalise le Real
Le Lusitanien a joué vingt-neuf rencontres de Liga sur les trente-deux disputées par le Real. Il est le quatrième joueur le plus utilisé par Mourinho derrière Iker Casillas (4358 min), Cristiano Ronaldo (4185 min) et Marcelo (3819 min). Il est un pilier de la bonne saison madrilène. Ses rares méformes coïncident avec les difficultés des Merengues. Un exemple ? Le Portugais a été touché à la cheville gauche lors de la rencontre face au rival de l’Atletico le 7 novembre dernier. S’en est suivie une contusion qui l’a privé du déplacement à Amsterdam le 23 novembre. Six jours plus tard, le Real explosait sur le terrain de Barcelone (0-5) dans un Clasico qui restera dans l’histoire. Ricardo Carvalho affichait une condition physique encore trop juste pour ce genre de rencontres. Et Madrid en a pris cinq. CQFD.
Parce qu’il a encore du jus à 32 ans
Fernando Couto est l’idole de Ricardo Carvalho. Le premier a terminé sa carrière à 38 ans, le second entame sa trente-troisième année. Ce dernier souhaite encore évoluer au plus haut niveau pendant au moins trois ans. Les socios du Real ont eu des doutes à l’arrivée de l’international portugais. Il est vrai que l’ancien de Chelsea a connu quelques problèmes de genou avant sa venue en Espagne. Allait-il tenir le rythme dans un nouveau championnat ? La réponse fut plus que convaincante. Carvalho n’a raté que trois matches de Liga. Il est l’un des meilleurs défenseurs notés par la presse du pays. Le joueur en est déjà à trois cageots et aligne les bonnes prestations. Les médias le désignent d’ailleurs souvent comme la meilleure recrue du club. Lui affirme qu’il a encore de belles années devant lui. « Je n’ai subi aucune opération au niveau des genoux ou des chevilles, explique-t-il sur le site de la Fifa. Quand je suis en forme, je suis beaucoup moins susceptible de me blesser et je sais que je peux courir pendant 90 minutes sans problème. Je suis content car je n’a jamais eu de grave blessure » . L’absence de Ricardo Carvalho, suspendu au match aller, est donc un gros coup dur pour des Merengues définitivement adeptes des Lusitaniens.
Par Romain Poujaud
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