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Carrière : « Juninho entraîneur de l’OL, c’est probable »

Propos recueillis par Gaspard Manet
Carrière : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Juninho entraîneur de l&rsquo;OL, c&rsquo;est probable<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Éric Carrière a joué trois saisons à l’OL. Trois saison au cours desquelles il a côtoyé Juninho, arrivé en même temps que lui, à l’été 2001, en terres lyonnaises. Alors que le Brésilien vient de définitivement ranger ses crampons au placard, l’ancien international français en profite pour parler du bonhomme : ses coups francs, sa gentillesse, son professionnalisme. Interview hommage, en somme.

Est-ce que tu te souviens du Juninho du début ?

Je me rappelle qu’au début, il jouait milieu excentré et ça se voyait qu’il ne s’épanouissait pas trop à ce poste-là. Après, la deuxième année il a été recentré et on a tout de suite senti qu’il était plus à l’aise, et c’est à partir de ce moment-là qu’il a commencé à prendre de l’ampleur. Ça lui a donné la confiance, et Juni, quand il était en confiance, il était énorme. Tout le monde se souvient de ses coups francs, bien sûr, mais moi, je me rappelle surtout de sa faculté à garder le ballon et à être précis techniquement. Puis il s’est mis à être de plus en plus décisif dans les matchs. Surtout au fil des années. D’ailleurs, je pense qu’il était vraiment au top lors des saisons 2004-2005 et 2005-2006.

Tu es arrivé à l’OL en même temps que lui, en 2001, j’imagine que tu ne le connaissais pas du tout à l’époque ?

Ah non pas du tout, je n’en avais jamais entendu parler. Personnellement, je n’ai pas une grosse mémoire, mais je n’ai pas le souvenir d’un joueur qui m’a ébloui tout de suite.

Il ne t’a pas impressionné plus que ça au début, donc ?

Non, pas spécialement. Puis il ne faut pas oublier qu’à l’époque, à l’OL, il y avait Sonny. Moi qui arrivais de Nantes, le premier qui m’a vraiment impressionné, c’est Sonny, clairement. Il y avait également Edmilson qui était vraiment super fort. Juni, il avait un peu plus de mal au début, mais comme je t’ai dit, je pense que c’était vraiment lié à son positionnement.

Est-ce que c’est quelqu’un qui s’est adapté facilement, qui était accessible, sociable ?

Oui, assez. En plus, Juni, c’est quelqu’un qui est très intelligent, donc ça aide pas mal déjà (rires). Tu sais, moi j’aime bien regarder les joueurs en dehors du cadre sportif, et Juni, il a toujours été super gentil avec les supporters, il était vachement accessible. Et en plus, tu sentais que c’était naturel, qu’il ne se forçait pas à faire ça.

Est-ce qu’au cours des trois saisons que tu as passées avec lui, tu as senti qu’il prenait de plus en plus une place de leader au sein du vestiaire ?

Quand je suis parti, il commençait à prendre cette dimension, ouais. Après, je pense qu’il a vraiment eu ce rôle dans les années qui ont suivi, surtout. C’est quelqu’un de très respectueux, donc quand il est arrivé il a respecté la hiérarchie, car à l’époque il y avait des cadres comme Laigle, Violeau, Delmotte. Après, Juni, plus il devenait fort, plus il devenait un cadre, forcément.

Comme tu as dit, tout le monde a le souvenir de ses coups francs exceptionnels. Est-ce que tu te souviens de le voir travailler ce geste à l’entraînement, pour se perfectionner toujours plus ?

Déjà je me souviens très bien que les gardiens n’avaient pas toujours envie de faire ces séances-là avec lui (rires). Mais je me rappelle aussi qu’avec trois ou quatre joueurs, ils avaient mis un petit jeu en place qui consistait à frapper un coup franc à tour de rôle, sauf que celui qui marquait continuait de frapper. Il fallait rater pour que ce soit à l’autre de tirer, quoi. Et je peux te dire qu’il se faisait des séances tout seul parfois (rires). Honnêtement, quand tu marques un coup franc, avec un gardien et un mur, bah franchement t’es content. Mais lui, sur dix, il en ratait deux à peine, c’était vraiment impressionnant.

Et c’est une qualité qu’il avait déjà en arrivant ?

C’est sûr qu’il l’avait moins en arrivant, en tout cas. Après, certainement qu’il avait déjà les aptitudes pour ça. Mais il avait besoin de confiance pour atteindre une telle maîtrise, et c’est ce qu’il a réussi à faire, au final. Mais quand tu en arrives au point où les gardiens ont la trouille quand tu t’apprêtes à tirer un coup franc, que le stade pense que tu vas marquer à chaque fois, c’est quand même incroyable !

Quel est le coup franc de Juni qui t’as le plus impressionné ?

Ah c’est celui contre le Bayern de Munich ! Moi, je suis remplaçant ce match-là, je me rappelle. Puis il y a ce coup franc à quarante mètres, et on voit qu’il s’apprête à le tirer direct. Là, dans ma tête, je me dis : « Non, mais attends, tu t’enflammes Juni, c’est quand même Oliver Kahn en face, hein ! » Et puis non, en fait, il ne s’enflamme pas du tout, il te met une lucarne, merci, au revoir (rires).

Pour toi, c’est le meilleur tireur de coups francs au monde ?

S’il y avait eu meilleur que lui, on aurait eu des images. Mais de notre génération, c’est sûr que, pour moi, ça a été le meilleur. Puis il a inventé une nouvelle façon de tirer, ça ne se faisait pas beaucoup, avant lui, de tirer un coup de pied avec un ballon qui retombe derrière. Puis t’as qu’à regarder tous les coups francs qu’il a mis, c’est énorme !

Est-ce que tu as une petite anecdote à nous raconter, en rapport avec Juninho ?

Alors on me pose souvent cette question, mais je n’ai pas vraiment de mémoire pour ces choses-là. Le truc qui me faisait rire, c’était Joël Bats, à chaque fois que Juni allait frapper, il gueulait : « But ! » Puis il nous regardait et il disait : « Vous voyez, je vous l’avais dit » , ça nous faisait marrer.

Quel souvenir tu gardes de Juninho, finalement ?

D’un mec qui faisait vraiment son taff à fond. Tu vois, t’as des gars, ils font leur match, ils sont bons tant mieux, ils sont nuls tant pis. Juni, lui, il était vachement impacté par ses performances. C’est quelque chose qui lui tenait à cœur. Juni, il avait une combativité énorme, que ce soit à l’entraînement ou en match, il était à fond. Et ça, c’est une grande qualité chez un footballeur. C’était vraiment un grand compétiteur, il allait toujours au bout des choses, il était toujours professionnel.

Est-ce que c’est quelqu’un que tu vois devenir entraîneur ?

Juni, ouais, je le vois devenir entraîneur. C’est quelqu’un qui aimait bien comprendre les choses. Il essayait toujours de savoir pourquoi on jouait comme ça et pas autrement. Il avait ça en lui.

Sur le banc de l’Olympique lyonnais ?

Je pense que c’est possible, oui. C’est même probable, selon moi. En tout cas, il a dit qu’il avait envie de devenir entraîneur. En plus, il a un lien fort avec ce club. Et puis, à mon avis, il y a énormément de Lyonnais qui en seraient ravis. À Lyon, Juni, c’est quand même le symbole de tous ces titres gagnés…
David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Propos recueillis par Gaspard Manet

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