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CAN : Tant qu’il y a pelouse, y a match !

Par Matthieu Darbas
CAN : Tant qu’il y a pelouse, y a match !

Ce mercredi, l’entretien déplorable du terrain du Japoma Stadium de Douala a obligé les organisateurs de la CAN à délocaliser toutes les rencontres prévues sur ce terrain en phase finale. La pelouse du Japoma Stadium n'a toutefois pas le monopole des taupes et des faux rebonds. À qui la faute ? Les pelouses sont-elles si impraticables ? Qu’en pensent les principaux concernés ? Éléments de réponse.

Bien qu’il ne s’attendait sûrement pas à tomber dans le piège tendu par la Guinée équatoriale (0-1), le sélectionneur algérien Djamel Belmadi n’avait pas attendu le désastre pour pointer du doigt les conditions de jeu. « On va jouer juste après un match(Côte d’Ivoire-Sierra Leone, NDLR), sur une pelouse qui à la base n’est déjà pas top. Je ne dis pas qu’elle est catastrophique, mais pas du niveau des grands tournois comme une Coupe d’Afrique. Crier au loup ne fera pas avancer nos affaires. On doit faire avec », déplorait l’entraîneur des Fennecs samedi dernier en conférence de presse, la veille du naufrage. Ce même après-midi, le champ de patates du Japoma Stadium avait poussé le gardien ivoirien Badra Ali Sangaré à manquer sa dernière prise de balle et à se blesser. Depuis le début de cette CAN 2021, chaque sélection est confrontée à deux ennemis au coup d’envoi de chaque match : son adversaire du jour et la pelouse.

Le repiquage

« Je ne comprends pas. Je ne sais pas pourquoi ça fait autant de bruit. Même à Wembley, on fait le repiquage ! Il n’y a pas un seul stade au monde où le repiquage n’est pas évident », se défend Abel Mbengué, porte-parole de la COCAN, le Comité d’organisation de cette Coupe d’Afrique des nations. Ce bruit, justement, vient des images de photographes et journalistes au plus près des pelouses sur lesquelles on peut voir que le soyeux rectangle vert n’est autre qu’un véritable champ de patates où les trous sont rois. Raison pour laquelle le genou droit du portier ivoirien s’est anormalement enfoncé dans la pelouse. S’ensuivra l’égalisation des Leone Stars (2-2), la sortie du principal concerné sur blessure, et le repositionnement dantesque de Serge Aurier dans les buts.

Repiquer des endroits où il y a déjà eu des trous, qui ont déjà été rebouchés, ça demande du temps et on ne leur donne pas forcément.

Boulette du gardien ou pas boulette ? Ce qui est certain, c’est que ce nid-de-poule ne permet pas une prise d’appuis digne de ce nom. La raison réside dans ce qu’Abel Mbengué appelle « le repiquage », manière de raccommoder les renfoncements d’un terrain en y plantant une partie de terre. « On voit tout le temps les jardiniers repiquer les pelouses. Ils sont là à faire leur travail. Ils tentent tant bien que mal de remettre la pelouse en l’état pour le match suivant », clame Ibréhima Coulibaly, sur le banc de la Mauritanie pour les deux premières rencontres face à la Gambie (0-1) et la Tunisie (0-4) au stade du Limbé, enceinte dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Un travail rendu difficile à cause de l’organisation de la compétition continentale. Depuis le premier jour du tournoi, chaque stade accueille deux rencontres la même journée. Très souvent, le premier match est à 14 heures quand le second est à 17h ou 20h. « Pour eux, ça doit être compliqué, reprend le capitaine du Mans. Je ne suis pas allé leur parler, mais on voit très bien que la pelouse se dégrade vite dès qu’une rencontre y est jouée. Repiquer des endroits où il y a déjà eu des trous, qui ont déjà été rebouchés, ça demande du temps et on ne leur donne pas forcément. »

Tout de même conscient du problème que constitue l’état de certaines pelouses, le porte-parole de la COCAN confie que seules des entreprises européennes entretiennent le gazon des stades pour la 33e édition de la compétition. « Ce sont eux qui ont tout fait », dénonce Abel Mbengué, avant d’assurer que l’organisation de la CAN 2021 ne cherche pas à trouver un responsable. « On ne se cache pas derrière ça. Qu’on le veuille ou non, nous sommes les maîtres d’œuvre, les maîtres d’ouvrage. » Pour Ibréhima Coulibaly, « on cherche un peu à casser du sucre (sic) dans cette compétition, à raconter tout et n’importe quoi ». L’organisation de la CAN ne serait donc pas l’unique responsable de cette situation, bien que la superposition des rencontres pendant une seule et même journée n’aide en rien. « Et puis dans le foot, c’est toujours pareil. Dès qu’on perd, on cherche des prétextes et le terrain est l’excuse parfaite pour certains. La pelouse est ce qu’elle est. Mais on fait avec et on s’adapte », conclut le Mauritanien.

Deux matchs par jour, est-ce bien raisonnable ?

Qu’importe, c’est bien l’état de la pelouse du Japoma Stadium qui a forcé les organisateurs de la CAN à délocaliser les phases finales de la compétition continentale ce mercredi 19 janvier. Malheureusement, Jospeh Eyoum, coordinateur des pelouses et infrastructures de la CAN 2021, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitions. Contacté juste après cette prise de décision et une réunion tenue ce mardi, le porte-parole de la COCAN a renvoyé la balle au directeur du tournoi. Un beau sac de nœuds qu’Ibréhima Coulibaly a tenté de démêler : « Oui, l’état des terrains est moyen, pas digne d’une très grande compétition. Certains joueurs dont moi jouent en Europe et on voit tout de suite la différence. » Le pensionnaire de National affirme que l’adaptation est brutale, et que la Mauritanie est une des grandes victimes de ces conditions. « On a toujours joué à 17h, soit le deuxième match de la journée. Quand tu joues à 14h, ce n’est certainement pas pareil. C’est-à-dire que tu peux prendre le temps d’aller voir la pelouse, d’aller en reconnaissance et surtout de jouer sur un terrain propre », confesse le milieu de terrain.

Pour se qualifier, on a tous dû jouer sur des pelouses qui étaient dix fois pires que ça…

Au moment d’aller voir la pelouse du stade du Limbé, la veille de l’entrée en lice des Mourabitounes face à la Gambie, Ibréhima se rappelle avoir marché sur « une pelouse d’une très bonne qualité ». Le lendemain, en sortant des vestiaires pour s’échauffer, c’était la douche froide : « On a tout de suite vu que ça allait être compliqué ». Ce mercredi 12 janvier, la rencontre entre la Tunisie et le Mali (0-1) venait de se terminer et était toujours marquée des traces laissées par les 22 acteurs du premier acte. « Ce n’est pas une bonne idée de faire jouer deux matchs consécutivement sur le même terrain. Sans accabler la CAF et ses dirigeants qui font le maximum pour la compétition, c’est certain que la pelouse a besoin de plus de repos. En Europe, ça ne se fait pas, ce genre de choses », rappelle le joueur du Mans. Des conditions qui augmentent sans aucun doute les risques de blessure. « Seuls les grands joueurs comme Mané ou Mahrez ont peut-être peur de se blesser. Sinon, personne n’appréhende le terrain. Pour se qualifier, on a tous dû jouer sur des pelouses qui étaient dix fois pires que ça… » De là à dire que le stade du Limbé est un billard…

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Par Matthieu Darbas

Tous propos recueillis par MD

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