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Camille Abily : « La seule chose que j’envie au foot masculin, ce sont les stades pleins »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix, à Clairefontaine
Camille Abily : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La seule chose que j&rsquo;envie au foot masculin, ce sont les stades pleins<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pour son premier match des éliminatoires de l'Euro 2017 face à la Roumanie, Camille Abily va tourner la page du Mondial canadien. Tête d'affiche du milieu de terrain tricolore, la Lyonnaise se confie sans tabou depuis le château de Clairefontaine.

Comment se passe ce rendez-vous de rentrée à Clairefontaine ?

Plutôt bien ! Après nos premiers matchs respectifs en club, c’est toujours un plaisir de revenir ici.

Le Mondial au Canada est encore dans toutes les têtes. Vous avez digéré ?

C’était loin d’être évident. On avait vraiment de l’ambition avant d’attaquer cette compétition, de revenir avec une médaille. Se faire sortir dès les quarts de finale, c’était vraiment dur à encaisser. Ça s’est joué à peu de choses. Là encore, les penaltys… On en ressort avec beaucoup de frustration, mais maintenant, il faut aller de l’avant.

Tu as pu reparler avec Gaëtane Thiney de ce match contre l’Allemagne ? Elle parlait d’un « cauchemar » après la rencontre…

Il fallait en reparler. On a discuté avec elle, c’est qu’elle s’en mordait les doigts parce qu’elle avait la balle de la victoire, mais ce n’est pas la fautive. Nous aussi, on a loupé des actions pendant le match, des passes… Cela fait partie du jeu et on ne peut pas tout réussir.

Qu’est-ce qu’il vous manque encore pour aller chercher un titre majeur ?

De l’efficacité. Notre équipe possède un fonds de jeu intéressant, mais il nous faut un instinct de tueuses devant le but. Contre l’Allemagne notamment, on a plusieurs balles de 2-0, mais on n’arrive pas à mettre ces buts au fond… Après leur égalisation sur penalty, il fallait tout recommencer. C’est là-dessus que l’on doit bosser.

Un titre mondial ou même une victoire aux JO pourrait changer la vision du foot féminin en France… C’est un objectif réalisable d’après toi ?

Oui, on peut le faire. Au Mondial, on faisait déjà partie des deux ou trois meilleures équipes, même si, sur le terrain, cela ne s’est pas concrétisé. Je suis sûr qu’on peut faire quelque chose aux JO, il faudra simplement être plus efficace et puis, comme tous les champions, avoir une petite part de réussite. Il ne faut pas oublier que dans quatre ans, la Coupe du monde arrive en France. La médiatisation sera là, mais si on arrive à ramener une médaille de Rio, ça va donner encore plus envie aux petites filles de jouer au foot, ça ne pourra être qu’un élan positif pour le football féminin.

L’absence de Sepp Blatter pendant votre Coupe du monde, ça en dit quand même long, non ?

On a rapidement vu que la FIFA avait des soucis en interne, mais cela n’a pas bouleversé l’organisation pour autant. De notre côté, on était focalisées sur les matchs et la compétition. On a suivi l’actualité bien sûr, mais on restait dans notre bulle. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’on reverra Sepp Blatter à la FIFA.

Quand tu vois le monde du foot chez les hommes, ça te donne envie de vivre dans un climat comme celui-là ?

Les hommes ne vivent pas dans le même monde que nous… Ce n’est pas péjoratif, hein, mais bon, ils gagnent des mille et des cents, ils ont des gens dans leur entourage qui ne sont pas là pour leur apporter des bonnes choses. De notre côté, on va faire nos courses tranquillement, et personne ne vient nous voir, on est comme une personne lambda, quoi ! Franchement, leur vie ne me fait pas rêver. La seule chose que j’envie chez les hommes, ce sont les stades pleins. Pour le reste, je les plains : ils ont des dizaines de journalistes qui leur sautent dessus à la sortie d’un match, c’est très difficile de répondre favorablement à toutes les sollicitations.

Parlons un peu de ta jeunesse. Comment définirais-tu ton enfance en Bretagne ?

Ce sont de très bons souvenirs. J’habitais dans un village à 10 kilomètres du centre-ville de Rennes, dans un lotissement, une belle maison avec jardin, ça m’a aidé pour bien jouer au foot ! Je pense que chacun est fier de ses racines, de ses origines. Par exemple, en tant que bretonne, les crêpes et les galettes, cela reste mon petit péché mignon (rires). J’ai passé 15 ans de ma vie là-bas avant d’aller sur Paris, et c’est toujours un plaisir de revenir. J’ai un frère, une sœur, beaucoup de cousins et cousines qui habitent encore en Bretagne. La famille, c’est très important pour moi.

Après la Bretagne, tu pars à Clairefontaine, puis à Montpellier. Là-bas, tu gagnes deux championnats. Tu penses qu’aujourd’hui, gagner le championnat de France est devenu impossible pour un club autre que l’OL ou le PSG ?

C’est difficile, mais pas impossible. On voit par exemple que Montpellier a fait match nul à Paris il y a quelques jours, donc le club est capable de réaliser de bonnes performances. Ils continuent d’investir dans le football féminin, et puis leur équipe masculine a prouvé qu’ils pouvaient aussi rivaliser sur une année. Pourquoi pas chez les filles ?

On voit souvent Jean-Michel Aulas lâcher des tweets un peu provoc’… Dans la vraie vie, comment tu le vois ?

Le président Aulas aime bien faire de la communication, c’est vrai qu’on l’entend beaucoup parler. Je ne peux que dire du bien de lui, déjà avec ce qu’il fait pour l’équipe féminine de l’OL. Il nous met dans des conditions idéales de travail, et puis il vient à presque tous nos matchs… Pour son investissement, je lui dis merci.

Tu es en équipe nationale depuis 2001. Elle ressemblait à quoi cette équipe de France il y a 14 ans ?

Ah, ce n’était pas la même chose ! Déjà, pour ma première sélection, j’étais encore lycéenne ! Ensuite, au niveau des moyens, des conditions, ça n’avait rien à voir avec ce que l’on a maintenant… Aujourd’hui, nous sommes pour la plupart professionnelles, le château nous accueille… On peut pratiquer le foot dans des conditions exceptionnelles.

Ton plus beau moment chez les Bleues, ce serait lequel ?

J’ai vécu de bons comme de mauvais moments, mais je pense que la qualification pour les demies au Mondial allemand contre l’Angleterre après les tirs au but, c’était très fort émotionnellement. Les penaltys, c’est toujours très particulier quand tu gagnes. Et puis bon, c’était l’Allemagne. En plus d’avoir de très beaux stades, ils étaient plein pour cette Coupe du monde. Pour le football féminin, c’était une vraie victoire.

Le record de Sandrine Soubeyrand est à 198 sélections. Tu as 30 ans et 151 capes chez les Bleues… Passer le cap des 200, c’est une chose à laquelle tu penses ?

(Rires) Je n’y pense pas vraiment à vrai dire ! On verra bien selon mes performances en club… Et mon état de forme !

Propos recueillis par Antoine Donnarieix, à Clairefontaine

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