- France
- Ligue 1
- 27e journée
- Olympique Marseille/Caen (2-3)
Caen renverse l’OM
Dans un match rythmé et riche en buts, Caen punit des Marseillais beaucoup trop friables (2-3). Marseille, qui menait 2-0, laisse échapper une victoire qui lui tendait les mains, tandis que les Normands confirment qu'ils sont bien la hype de 2015.
A. Ayew (44′), A. Gignac (63′) pour Marseille , N. Seube (67′), E. Sala (70′), N. Benezet (87′) pour Caen.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Pour les supporters marseillais, cette maxime aura rarement été aussi vraie que ce soir. Pour cette fable-là, c’est la frappe canon de Benezet qui fait office de tortue, un missile à 5 minutes de la fin du match, qui vient récompenser des Normands volontaires, joueurs et inspirés. Les Olympiens étaient pourtant partis rapides comme des lièvres en début de rencontre, mais ont manqué un penalty au bout de deux minutes. Marseille, qui menait pourtant 2-0 à l’heure de jeu, s’est trop reposé sur son avance. Finalement, le club phocéen ne pourra en vouloir qu’à lui-même, et à ce projet de jeu, probablement trop ambitieux et offensif pour une équipe encore trop friable derrière. Après la déconvenue stéphanoise, les hommes de Bielsa confirment leurs difficultés défensives du moment, en concédant trois nouveaux buts. À vouloir trop attaquer, les Olympiens ont laissé des boulevards dans leur défense, des espaces parfaitement exploités par les visiteurs. Malgré ses deux buts de retard, Caen ne s’est jamais découragé et prouve que c’est par le jeu que viendra son salut.
Michy mousse, Caen pétille
D’entrée, Marseille va droit au but. Au bout d’une minute à peine, Batshuayi est trouvé dans la surface par Payet. Accroché par Yahia, le Belge obtient le penalty. Celui qui remplace Gignac à la pointe phocéenne croit alors pouvoir se faire justice, mais c’est sans compter sur Vercoutre qui détourne brillamment. Malmenés en début de rencontre, Saad et les siens souffrent face au rythme imprimé par les Marseillais. Heureusement, le portier caennais continue d’être impérial devant les tentatives des locaux (7e, 10e). Caen fait le dos rond et réagit au quart d’heure de jeu. Sur un contre éclair, les Normands sont tout proches de trouver la faille, mais Mandanda, puis Morel sauvent les Marseillais devant Bazile et Imorou. Un Mandanda encore parfait moins de 10 minutes plus tard. Sur un nouveau contre, Sala est idéalement trouvé sur la droite de la surface, mais sa tentative est déviée par le gardien olympien sur sa barre transversale. Malherbe est alors tranquille comme Bazile, et l’ailier inquiète Bielsa sur deux frappes lointaines coup sur coup (28e). Après un départ canon, Marseille semble à ce moment à la merci de son adversaire. Une situation inacceptable pour Ayew, qui décide de prendre les choses en main. Mais lui aussi voit ses espoirs, et son coup de tête, contrés par la barre (37e). Ce n’est finalement que partie remise pour le Ghanéen, qui tacle le cuir dans la surface pour le propulser aux fonds des filets juste avant la mi-temps. En rentrant aux vestiaires, Caen n’est pas vraiment payé.
Sala flambe, Marseille crame
Conscient que cette équipe marseillaise n’est pas la plus solide qui soit, Caen repart de plus belle en seconde période. Au bout de 10 minutes, et sur une remise parfaite de Benezet, Sala manque d’égaliser, la faute à Mendy qui traînait sur sa ligne. C’est ensuite au tour de l’ancien Savoyard d’inquiéter Mandanda sur une frappe de loin, mais celui-ci est à créditer d’une belle horizontale. Bielsa, spécialiste des changements multiples, lance à l’heure de jeu Alessandrini et Gignac. Un coaching gagnant, puisque ce dernier, à peine entré en jeu, vient conclure, seul face aux buts vides, une belle action collective des Phocéens. Marseille pense alors que le plus dur est fait, mais c’est sans compter sur la meilleure équipe de Ligue 1 sur coup de pied arrêté. 5 minutes à peine après le second but olympien, Seube vient réduire la marque en coupant du pied un corner tiré au premier poteau. Le soufflé marseillais tombe et finit d’être complètement raté. N’Golo montre qu’on peut compter sur lui, en lançant parfaitement Sala en profondeur. Une occasion pas gâchée par l’Argentin, qui remet les deux équipes à égalité (70e). Un but dont ne se remettra jamais Marseille, qui finit de craquer en fin de rencontre. Non, Caen n’a jamais paniqué. Face au sprinteur marseillais, Garanda a joué au marathonien. Un marathonien qui n’a qu’un seul objectif : droit au but.
⇒ Résultats et classement de L1
Par Pierre-Valentin Lefort