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C3 : un tirage abordable pour les Français, vraiment ?

Par William Pereira
C3 : un tirage abordable pour les Français, vraiment ?

L’AS Saint-Étienne et l’Olympique de Marseille connaissent leur adversaire en huitièmes de finale de Ligue Europa. Bâle et Bilbao tenteront de leur barrer la route. Pour certains, le tirage est abordable. Vraiment ? Et puis, qu’est-ce qu’une équipe abordable ?

Pour la deuxième fois en seulement trois jours, Gianni Infantino a plongé ses mains dans les boules de l’UEFA à l’occasion des tirages au sort des huitièmes de finale de la Ligue des champions et des seizièmes de la Ligue Europa. Leur irrévocable sentence – coucou Denis – a condamné le Paris Saint-Germain à affronter le Chelsea de Mourinho pour la troisième année consécutive, l’OM à défier l’Athletic Bilbao et Saint-Étienne à jouer contre le FC Bâle. Si les retrouvailles du PSG avec les Blues n’enchantent personne, d’aucuns affirment que les Marseillais et les Stéphanois sont sortis vernis de ce tirage. Il paraîtrait que ce dernier a été abordable pour les équipes françaises en C3. Deux habitués des compétitions européennes, auteurs d’exploits non négligeables lors des premières années de la décennie en cours, seraient en réalité du menu fretin pour deux clubs dont les derniers exploits sur la scène internationale datent, au mieux, du début du siècle en cours. La leçon des barrages de la Ligue des champions 2014-2015 – qui a vu le LOSC se faire maîtriser par Porto – n’a donc pas été retenue. L’humiliation des barrages de la Ligue Europa de la même année non plus. Rien n’empêche le mot « abordable » , aussi lâche que condescendant, de revenir dans la bouche des uns et des autres au vu des noms sortis des boules de Gianni.

Bilbao et Bâle, deux habitués, deux collectifs

Abordable. Adj : se dit de quelque chose ou quelqu’un qui est d’abord facile. Pour qui suit un minimum le football espagnol, la C1 et la C3, il est inconcevable de coller ce mot devant les noms de Bilbao et Bâle. Les premiers participent assidûment aux coupes d’Europe par la voie du plus grand championnat du monde ou de la Copa del Rey, ont disputé la finale de la Ligue Europa en 2012 et disposent d’un effectif ainsi que d’une philosophie de jeu assez stables depuis de longues années. C’est une réelle institution. Alors certes, il n’y a pas de nom ronronnant – encore que, Aduriz domine le classement des buteurs de la C3, Laporte impressionne derrière et Iñaki est en train d’exploser -, mais la dimension collective de la formation basque prévaut sur le reste, et, de ce fait, son niveau est plus difficilement évaluable.

C’est valable pour les Suisses, qu’on a surtout vu en C1 ces derniers temps. Il est apparemment plus facile de ne croire et/ou d’accepter qu’une équipe est forte uniquement quand on en connaît bien le nom et celui des grands joueurs qui la composent. C’est une vision très galactique du football (en référence à l’idéologie de Florentino Pérez) qui met quasiment de côté l’importance de la dimension tactique et collective du football. L’exemple du PSG prouve pourtant que les choses ne sont pas si simples. Entre l’année dernière et aujourd’hui, les têtes sont restées les mêmes, et pourtant, en 2015-2016, Laurent Blanc marche sur la France. La différence ? L’intensité, la coordination du bloc, la cohésion tactique, la maîtrise. Autant de qualités que possèdent Bilbao et Bâle à leur échelle. Autant de domaines dans lesquels, en regardant le début de saison des deux adversaires des Français, ils dominent l’OM et l’ASSE. Sans méconnaissance et mépris de tout ce qui ne touche pas aux clubs à gros budgets, le terme abordable ne sortirait jamais après ce genre de tirages. Et puis que dire de ce que Basques et Bâlois doivent penser d’Olympiens et Stéphanois si ces premiers sont abordables aux yeux des seconds ? Des amateurs ?

Moins forts que Naples ou Tottenham, pas forcément abordables

Cette mentalité envers les opposants dits « plus petits » révèle deux choses. Que beaucoup de suiveurs du football français restent persuadés que la Ligue 1 fait partie de l’élite européenne, qu’ils évaluent la force de frappe des autres équipes au budget, à l’effectif et au palmarès, et que ces derniers paramètres décident forcément de l’issue d’un match ou d’une double confrontation. La Gantoise et Anderlecht ont prouvé le contraire face à Lyon et Monaco. Or, c’est un véritable problème, car l’arrogance envers Bâle et Bilbao se transforme en défaitisme lorsqu’il s’agit de se mesurer au Bayern. Et, dans les deux cas, l’approche est mauvaise. Bien sûr que les Bavarois n’évoluent pas sur une autre planète, mais est-ce une raison pour partir perdant ? Le FC Bâle a bien battu l’ogre allemand à domicile en 2013 (avant d’en prendre sept au retour, certes). Le Dnipro a bien failli soulever le trophée de la C3 l’an passé en venant à bout d’équipes plus fortes sur le papier. Évidemment que tous ces clubs-là sont moins bons que les usines à stars, à entraîneur et staff de renom. Mais le fait d’être moins menaçant qu’un Naples ou Tottenham fait-il forcément des Suisses et des Basques des adversaires abordables ? Rien n’est moins sûr. Surtout quand on a un passé récent européen globalement nul en faisant exception du PSG. Il serait temps de prendre du recul et de faire preuve d’un peu plus de modestie. L’inverse n’a pour le moment que trop peu servi le football hexagonal.

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Par William Pereira

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