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C1 : Les poules de luxe

Par Adrien Candau
C1 : Les poules de luxe

La phase de poules de la C1 a débuté cette semaine et avec elle les centaines de millions d'euros que l'UEFA distribue aux clubs intégrés aux huit groupes de quatre équipes participant à l'épreuve. Un système de répartition bouleversé à partir de l'exercice en cours, ce qui a à la fois l'avantage de mieux récompenser la performance sportive et le défaut de favoriser en partie les grands clubs historiques du Vieux Continent.

Le chiffre fait forcément déjà saliver un bon paquet de dirigeants de clubs. En croquant des revenus marketing et de droits TV de plus en plus importants pour sa Ligue des champions, l’UEFA ne cesse d’augmenter son trésor de guerre. Résultat : 1,95 milliard d’euros seront distribués aux 32 clubs qui disputent la C1 2018-2019. Un record. Lors de la dernière édition remportée par le Real Madrid, les clubs se partageaient « seulement » 1,3 milliard d’euros. Mais si le chèque a significativement gonflé, le système de répartition de ces revenus s’est lui aussi vu largement modifié.

Market pool aux œufs d’or

Jusqu’à la saison dernière, la façon dont l’UEFA distribuait les sous était relativement simple. 60% des revenus étaient liés au sportif (dotations en cas de qualification pour la C1, primes en cas de victoire ou match nul, puis de qualification en huitièmes, quarts, demies et finale) et 40% au market pool, à savoir l’argent reçu en fonction des revenus engendrés par les droits TV. Cette deuxième tranche était foncièrement inégalitaire, puisque les recettes reversées par l’UEFA l’étaient alors au prorata de ce que pesait chaque marché télévisuel. En d’autres termes, la répartition était indexée à l’investissement des diffuseurs de chaque pays concerné et le partage s’effectuait au nombre d’équipes engagées par nation dans le tournoi. Plus concrètement, un pays comme l’Italie, où les diffuseurs paient des sommes conséquentes pour diffuser la C1, profitait de cette répartition : en 2017-2018, les diffuseurs français payaient 140 millions pour la C1, contre 120 en Allemagne, 180 pour l’Espagne et 223 en Italie.

Conséquence : le club ayant de loin touché le plus d’argent de l’UEFA en C1 entre l’exercice 2012-2013 et la saison 2016-2017 n’est pas le Real, pourtant quadruple vainqueur depuis 2014, avec 319 millions d’euros de dotations, mais la Juventus, avec 383 millions d’euros. La Vieille Dame a pu à la fois profiter de la générosité des diffuseurs italiens et du fait d’être le seul club de Serie A régulièrement performant en C1 depuis 2012 pour manger une grosse part du gâteau des revenus market pool que l’UEFA redistribuait aux clubs transalpins.

Avantage au sportif

À partir de la saison en cours, la part des revenus consacré à ce market pool baisse significativement : de 40%, elle retombe à 15%. Une bonne nouvelle sur le papier, puisqu’elle remet la performance sportive au premier plan. Schématiquement, pour gagner plus d’argent, il faut gagner tout court. Les autres tranches de répartition s’organisent ainsi : 25% du total reversé l’est sous forme de primes de participation, soit 15,25 millions d’euros à chaque club qualifié pour la C1. 30% du total est redistribué sous forme de prime de matchs, qui augmentent significativement : avant, une victoire en phase de poules rapportait 1,5 million d’euros, à présent ce sera 2,7. Un match nul donnait 500 000 euros, désormais, il en rapporte 900 000. Les primes récompensant l’accession en huitièmes, quarts, demies et finale ont également été gonflées.

Prime aux grands clubs

Problème : ce tableau prometteur est un chouia gâché par la dernière tranche de répartition, qui représente 30% des revenus alloués aux clubs. Cette dernière, calculée dès les phases de poules, s’apparente à une forme de prime de performance évaluée en fonction des résultats des dix dernières années. Jusqu’ici tout va bien. Sauf qu’en plus des points de coefficient UEFA cumulés par les équipes pendant cette période, cette tranche de revenus est aussi calculée en fonction de bonifications allouées aux clubs pour leurs titres passés remportés en C1, C3 et même en C2. Un système qui ressemble à une prime aux grands clubs historiques, puisqu’il repose en partie sur des critères qui n’ont plus grand-chose à voir avec les récentes performances sportives. Résultat : selon des estimations de L’Équipe, un club comme l’Inter, absent de la Ligue des champions depuis 2012 mais triple vainqueur de la C1, empoche près de 18 millions d’euros grâce à cette tranche de revenus, là ou une formation comme Monaco, quart-de-finaliste en 2014-2015 et demi-finaliste en 2016-2017, n’en touche qu’environ 5.

Étrange, mais finalement plutôt en phase avec la dernière réforme de la C1, qui privatisait déjà la compétition reine en allouant aux quatre grands championnats majeurs la moitié des places qualificatives pour l’épreuve. En attendant, personne n’a encore trop haussé la voix pour grogner contre cette petite bizarrerie du système de répartition. Même pas les clubs français, qui, en profitant de l’ancien système où le market pool représentait encore 40% des revenus distribués par l’UEFA, auraient pourtant pu toucher un joli pactole, puisque RMC Sport dépensera dès cette saison la somme record dans l’Hexagone de 315 millions d’euros par saison pour diffuser la C1 en France. Vraiment pas de pot pour la Ligue 1, qui à l’exception du PSG, va sans doute devoir batailler pour ne pas être définitivement reléguée aux derniers rangs d’une classe européenne de plus en plus élitiste.

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Par Adrien Candau

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