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C1-C3 : Une cata favorable aux Bleus !
L’automne du foot français : Montpellier et Lille out au bout de quatre matchs et Paris qui frime contre des faibles en C1. En C3, Bordeaux et l’OM l’ont jouée L1 : ni bon, ni mauvais. Lyon déroule. Bilan pas terrible qui profitera pourtant à l’équipe de France…
Antoine, reviens !
Le PSG est le sapin de Noël qui cache la forêt de bonsaïs. Voilà résumé le bilan européen des clubs français. Comme d’hab’ on met de côté Paris, déjà qualifié avant de jouer ce groupe A plus qu’abordable. Les mauvais gardiens de but de Kiev et de Zagreb ont suffi à faciliter la chose. Mais pour Paris, le seul vrai test, c’est Porto : surclassé à l’aller, on verra juste si le PSG a progressé en un peu plus d’un mois. C’est tout pour des Parisiens qui nous ont roulés dans la farine après le 4-1 trop fastoche contre Kiev : y’a que contre Porto que ça compte ! Éviter aussi une mauvaise blague au match retour à Kiev (3ème avec 4 points, à 5 unités du PSG), ça serait bien aussi. En visionnant des vidéos des Parisiens, les Ukrainiens avisés peuvent larder la bande à Ancelotti. On le répète : Paris n’est toujours pas au point. Toujours le même dilemme : cohésion tactique flottante avec Zlatan (PSG-ASSE, par exemple, 0-2). Et meilleur collectif sans Ibra (contre l’OM en Coupe de la Ligue, 2-0)… mais de trop grosses difficultés à marquer sans lui ! Rendez-nous Kombouaré, Nénê, Bisevac et Erding ! C’était mieux avant.
Pour Lille et Montpellier, une cata qui fait mal : éliminés au bout de 4 matchs, un record en C1 pour un pays du Top 5 des nation européennes. Un seul petit point à eux deux (le 2-2 héraultais à Schalke). Pour Lille, on savait déjà, mais zéro point en quatre matchs… Le symbole de la faillite nordiste : Balmont. Très bon joueur de L1, mais à la rue total en C1. Landreau aussi, jamais à l’aise à l’international (en Bleu ou en coupes d’Europe). Contre le Bayern, les Dogues encaissaient les buts comme une messagerie saturée de spams. A 0-4, on zappe sur Celtic-Barça. La claque ! Les Bhoys se battent bien comme à l’aller au Nou Camp (1-2 seulement), et ils ont fait plier les Blaugranas (2-1). C’est beau à en chialer. Et Rod Stewart présent au Celtic Park en a chialé.
Le modèle Merkel
Le Celtic, l’Ajax (3-1 puis 2-2 contre Man-City), Malaga (quasi qualifié)… Qu’est-ce que ces trois clubs « moyens » ont de plus que Lille et Montpellier ? Ni le fric, ni l’expérience européenne. Réveillère a autant de matchs de C1 que tout le jeune effectif ajacide… Alors cherchez l’erreur. Les clubs allemands nous font mal aussi. Schalke, Dortmund et le Bayern confirment tous à la tête de leur groupe la montée en puissance (le retour ? La vengeance ?) d’un foot de clubs germanique mieux organisé, mieux structuré. En C1, Dortmund et Schalke ont progressé comme Lille a régressé. C’est le drame du foot hexagonal depuis que le Lyon ne joue plus la Champion’s : aucune continuité, aucune courbe ascensionnelle. Les derniers champions de France Bordeaux, l’OM, Lille et Montpellier n’ont pas su entamer à leur tour un même cercle vertueux lyonnais durable (12 participations de suite en C1, avec vue sur les 8èmes). Montpellier, encore « vaillant » à Olympiakos, a tout perdu cet été, en fait. Giroud parti, bien sûr, d’abord, et puis un début de championnat raté qui plombe jusqu’à aujourd’hui l’expression enthousiaste d’avant. « Montpeul » a aussi perdu la bonne humeur de René Girard, limite parano, et la bonhomie de Nicollin, tous deux devenus incroyablement nerveux en ce début de saison (Jourdren puni, sur le banc !). Les sollicitations de certains (Mapou, Belhanda), ainsi que les revalorisations salariales du titre et le recrutement « moyen » (Charbonnier, et surtout Congré et Herrera) ont fait le reste : Montpellier n’a pas été ridicule mais n’a jamais retrouvé l’effronterie couillue de l’an passé. Pour Lille et Montpellier, la C3 est arithmétiquement jouable (additions, soustractions). Mathématiquement (paramètres à plusieurs connues), c’est foutu…
Lyon champion de France
En voyant jouer l’OL hier soir à Bilbao (3-2), on a clairement vu le futur champion de France 2012-2013. Lyon, capitale de la Résistance, toujours. Aulas, commandant de l’armée des ombres. Mais, bon : Lyon ne joue « que » l’Europa League… Gestion lyonnaise parfaite de la rencontre (2-0 avant la pause, puis 3-2 final) : les Basques ont eu la réussite de marquer tôt en début de deuxième mi-temps, seul temps faible de déconcentration des Gones. Rémi Garde a enfin colmaté ce putain de no man’s land au milieu que Puel n’était pas arrivé à combler : Lyon est en train de redevenir un bloc homogène. Faut juste peaufiner derrière. Gonalons (qui finira à MU, maintenant, c’est certain) et le p’tit « Big Fofana » tiennent le midfield. Retour sympa de Gourcuff, les « imprévus » Malbranque et Vercoutre sont les meilleurs recrues lyonnaises, quand Grenier prépare son retour imminent. L’OL, qualifié pour les 16èmes, est en tête du Groupe I avec 12 points sur 12. Soit 10 points d’avance sur le PSG à la fin de la saison… Marseille a raté l’occase de se mettre à l’abri contre M’Gladbach (2-2, égalisation allemande dans les arrêts de jeu). Dommage, l’OM a pourtant bien joué (mené 0-1, puis passé à 2-1). Groupe serré : Fenerbahçe en tête avec 10 points et ensuite M’Gladbach et l’OM à 5 points. Deux matchs à suivre, avec mini finale pour l’OM le 22 novembre avec la venue des Turcs. Irréprochable au niveau de l’état d’esprit, l’OM a quand même perdu un autre duel franco-allemand : 0-2 puis 2-2 face aux hommes de Lucien Favre… l’OM en ballottage. Ballottage plus favorable pour Bordeaux, vainqueur de Funchal (1-0) : un nul à Bruges et c’est dans la poche pour les 16èmes. Sauf qu’avec Bordeaux, rien n’est jamais acquis, que le FC Bruges se reprend à y croire (2-0 contre Newcastle, hier soir) et qu’à la dernière journée, les Magpies viendront à Chaban avec quelque chose à défendre : la qualif ou la première place du groupe. Ne misez pas tout de suite pour Bordeaux…
Conclusion : ce matin l’ensemble des acteurs du foot français (Deschamps, Caïazzo, Louvel, C. Gourcuff : voir L’Équipe d’aujourd’hui) témoigne d’une baisse de compétitivité des clubs français au niveau européen. Surtout après la cata en C1, devenues pour nos équipes la « cour des Grands » . On est d’accord. Notre indice UEFA va morfler… On en est d’autant plus inquiets qu’une baisse de niveau à l’échelle continentale ne garantit absolument pas une meilleure qualité de notre championnat du fait de nos clubs redevenus subitement « performants » après leur parcours européen. Cela dit… Selon le principe bien français qui veut que l’équipe de France marche bien quand nos clubs vont mal et inversement, on est désormais sûrs que les Bleus se qualifieront au Mondial 2012, en finissant même devant l’Espagne (si le PSG se fait éliminer au premier tour de C1…). Sinon, faut faire comme le Chaktior Donetsk : jouer avec un max de Brésiliens (des Brazileiros do Brazil, ou bien on les assimile, ou on les naturalise). Donesk est en tête du Groupe E devant Chelsea et la Juve. CQFD.
Par Chérif Ghemmour