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C’est pas tous les jours Derby

Serge Rezza
C’est pas tous les jours Derby

Le second Derby de la semaine a confirmé la supériorité des Lyonnais sur leurs voisins verts (2-0). Il a surtout accouché d’une nouvelle partie électrique qui a donné pas mal à voir et à écouter sur le jeu lyonnais. Toujours utile à trois jours des retrouvailles avec le Real.

Le Derby n’existe pas. Du moins si l’on en croit la minutieuse recension du magazine allemand 11 Freunde qui avait établi un classement qui se voulait définitif des cent derbys les plus importants dans le monde. Le genre de découverte qui devrait froisser Lyonnais et Stéphanois persuadés de détenir le seul derby digne de ce nom du championnat de France. Et histoire de convaincre leur monde, les deux voisins se sont employés comme jamais pour enrichir de quelques épisodes savoureux la chronique déjà fournie du grand Derby d’entre Rhône et Loire.

Derby en trompe-l’OL ?

Ce qu’on a fini par comprendre surtout cette semaine, c’est que le Derby ne regardera jamais que Lyonnais et Stéphanois. Alors qu’il était question de savoir en milieu de semaine si l’effet Garde retrouverait le souffle qu’il semblait avoir perdu (trois défaites et dix buts encaissés lors des quatre derniers matchs), si les Verts sauraient se révéler comme une équipe de Coupe, quatre jours et deux matchs plus tard, on s’est surtout rappelé que le Derby restait ce grand match domestique en trompe-l’œil, véritable chausse-trappe pour le suiveur qui voudrait en tirer quelque enseignement définitif. Il n’y avait qu’à entendre hier soir les réactions des joueurs à la sortie des terrains. A commencer par ceux qui ont bien voulu parler à la sortie du terrain, les vainqueurs de cette série aller-retour. En temps normal, les joueurs lyonnais s’acquittent de leur tâche en venant raconter leur match et en se projetant sur celui d’après avec cette maîtrise qui distingue les grands fauves du championnat des joueurs moyens. Là, on a surtout entendu le feu de l’excitation qui continue à brûler les mecs en question. Jimmy Briand : « C’est une très belle semaine. Je n’ai jamais cessé de travailler et je suis récompensé ce soir. L’important est de gagner et je me suis battu pour ça » .

Une très belle semaine ? Pour Jimmy, auteur de deux buts et de prestations héroïques à hauteur de Derby, on veut bien. Car en vrai, cette semaine lyonnaise a connu son lot d’ennuis à même d’en faire une des plus pourries de la saison : indisponibilité de Michel Bastos, dernier Lyonnais au-dessus du lot, pour les trois semaines à venir, absence de doublure digne de ce nom au poste de gardien après la rupture de tendon de Vercoutre, sortie de Cissokho sur blessure qui dépèce un peu plus le beau côté gauche. On pourra toujours dire qu’avec un peu de courage et d’exaltation, les Lyonnais ont fini par passer. Pour un soir de Derby, d’accord. Pas sûr pour autant que cela suffise dès mercredi face au Real. Surtout si Kaka confirme son retour dans la collection merengue des joueurs de dimension internationale, quand l’OL aimerait bien n’en tenir ne serait-ce qu’un…

L’effet Derby plutôt que l’effet Garde

Peut-être Yoann Gourcuff à la faveur de ce joli but en piqué marqué hier soir, comme la promesse d’une saison – et d’une carrière avec – enfin relancée ? « Gagner le derby deux fois en quelques jours, ça fait vraiment plaisir. Personnellement, ça va de mieux en mieux. Le match était plus dur qu’il y a trois jours. Il y avait peu d’espaces » . Ce qui a surtout changé en l’espace de trois jours, c’est moins l’intensité et le cœur mis par les Stéphanois pour venir perturber les intentions lyonnaises que la présence de Gourcuff pour assurer l’animation au milieu. Si l’on est prêt à croire que ce but peut avoir des vertus pour le mental un rien chancelant du bonhomme, il ne doit pas faire oublier pour autant le reste de la partition livrée par l’ex-enfant chéri du foot français. Autrement dit, si l’OL était parvenu il y a trois jours à se créer des espaces, à prendre la mesure tactique de Stéphanois vite dépassés, à réciter son jeu à coups de préparations patientes depuis l’arrière, de circulations sur la largeur et de passages par les couloirs pour apporter l’accélération, il le devait en partie aux bonnes inspirations d’Ederson à chaque fois qu’il a fallu donner dans la déviation ou le lancement en première intention. A la différence de Gourcuff qui joue pour se rassurer. Quitte à porter le ballon un poil trop longtemps, à perdre de vue les lignes de passe et à ne pas tirer profit des courses de ses attaquants. Résultat, il a fallu attendre que Källström se laisse emporter par l’ambiance électrique de la soirée et qu’Ederson entre en jeu pour que le milieu lyonnais s’installe enfin un cran plus haut et mette sous pression pour la première fois de la partie la défense stéphanoise. Autrement dit, si les blessures à la chaîne de certains cadres – Lisandro, Bastos – et un coup de pompe relatif ont eu raison de l’effet Garde, le retour de Yoann Gourcuff y est aussi pour quelque chose.

A force de mettre les deux dernières prestations lyonnaises sur le compte de l’effet Derby, on en arrive à se demander si quelque chose ne serait pas en train de nous échapper. Après tout, on n’est pas sur le terrain. La vérité n’appartient jamais qu’aux joueurs. Comme celle de Gomis : « On a su faire circuler le ballon, même si on ne s’est créé que peu d’occasions de buts » . La vérité vue de devant. Ou de loin plutôt, précisément là où les Lyonnais sont parvenus à faire circuler le ballon – dans leur camp et du côté de la défense le plus souvent. Cette tendance à maintenir le jeu plus bas et donc plus loin de Gomis a quelque chose à voir avec le retour de Cris. Un duel manqué par Aubameyang face à Lloris après un départ dans la profondeur a convaincu la défense lyonnaise de squatter les abords de sa propre surface au bout de dix minutes. Le Policier a ainsi pu imposer sa loi dans les quelques duels rapprochés et Lovren se laisser aller à une traversée de 80 mètres conclue sur une improbable série de passements de jambe. Le genre d’initiative qui ferait hurler n’importe quel entraîneur du dimanche. Sauf que le défenseur croate avait l’espace pour lui… On pourra toujours se souvenir de cette fantaisie au moment d’enrichir la chronique du Derby. En attendant, elle révèle un peu plus la nécessité pour l’OL de retrouver une allure plus conforme aux soirs d’Europe. Car si les rencontres face au Real ont elles aussi leur part de gestes héroïques, elles exigent un jeu autrement plus structuré et sûr de lui de la part de l’OL. C’est pas non plus tous les jours Derby.

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Serge Rezza

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