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Bulgarie 93 : Que sont devenus les onze salopards ?

Par Thomas Vennin
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Bulgarie 93 : Que sont devenus les onze salopards ?

Ils ont écrit l'âge d'or du football bulgare en atteignant les demi-finales de la Coupe du monde 94. Mais après cela, que sont devenus les briseurs du rêve américain ? Consul, escroc, président de la Fédération, sélectionneur national ou entraîneur de seconde zone : revue d'un effectif de légende qui a pris un peu de bide.

Borislav Mikhailov

Capitaine légendaire de la période dorée du foot bulgare, Mikhailov a fait fructifier son glorieux passé en devenant dirigeant dans les hautes sphères du football mondial. Gardien du FC Mulhouse au moment des faits, il est aujourd’hui président de la Fédération bulgare et membre du comité exécutif de l’UEFA. Il a également fait partie du comité de pilotage de l’Euro 2016. Après avoir gardé les buts du Botev Plovdiv, du PFC Slavia Sofia, ou encore du club anglais de Reading, c’est au FC Zurich qu’il est venu se finir en 1999. Sa 102e (60 fois capitaine) et dernière apparition sous le maillot bulgare remonte à la Coupe du monde 98 et une belle rouste 6-1 contre l’Espagne.


Emil Kremenliev

Son seul autre fait de gloire après le Mondial 94 se situe en 2001 lorsqu’il atteint la finale de la Coupe d’Allemagne avec le FC Union Berlin (défaite 2-0 contre Schalke 04) alors en troisième division. Malgré la montée en 2. Bundesliga, il retourne en Bulgarie l’année suivante et termine sa carrière en 2007 dans le club amateur du FK Kaziczene dont il prendra ensuite la présidence. Il compte 25 sélections dont une à l’Euro 96. Maigrichon.


Trifon Ivanov

Trifon n’est plus. Le 16 février 2016, il est terrassé par une crise cardiaque chez lui, à Samovodene. Il avait 50 ans. Après avoir toisé les Bleus de son regard si subtil, « le loup » avait pas mal bourlingué en Espagne (Betis Séville), en Suisse (Neuchâtel Xamax) et en Autriche, au Rapid de Vienne notamment où le football français avait de nouveau croisé sa route un soir de mai 1996, en finale de la Coupe des coupes. Il était aussi celui qui avait délivré deux fois le peuple bulgare : d’une mythique reprise de volée face au pays de Galles pour la qualif à l’Euro 96 et un coup de tête contre la Russie en 1997 pour envoyer la Bulgarie en France. Il a fini sa carrière en 2001 dans le club autrichien de Floridsdorfer AC. Après s’être lancé dans un business de stations services, puis avoir acheté un tank, il avait rejoint la Fédération bulgare de football. Il y travaillait toujours lorsque son grand cœur s’est arrêté de battre.


Petar Houbtchev

On sait parfaitement ce qu’est devenu Petar Houbtchev, puisque c’est l’actuel sélectionneur de la Bulgarie. Il a succédé à Ivaylo Petev en septembre 2016. Entraîneur depuis 2009, il a successivement dirigé Chernomorets Pomorié, Botev Plovdiv et Béroé Stara Zagora. Avant d’être entraîneur, le défenseur central joua longtemps en Allemagne, comme beaucoup de ses compatriotes. À Hambourg d’abord, puis à l’Eintracht Francfort où il a fini sa carrière en 2001. Il compte 35 sélections, ce qui est bien, mais pas top.


Tsanko Tsvetanov

En 2001, après des passages en Allemagne et en Écosse, il rentre en Bulgarie, au Levski Sofia puis à l’Etar 1924 pour ses vieux jours. Ensuite, c’est toujours du classique : entraîneur de divers clubs bulgares avec un passage dans le staff de l’équipe nationale en 2009. Bulgarie, Allemagne, Bulgarie : le parcours type du joueur bulgare, même si Tsvetanov est aujourd’hui au Kazakhstan l’adjoint de Stanimir Stoilov à l’Astana FC.


Zlatko Yankov

Nuque longue, Levski Sofia et Bundesliga, Yankov a tout du joueur type bulgare. Sauf qu’à partir de 1996, Monsieur prend des libertés et passe à l’Est où il écume les clubs turcs : Beşiktaş, Adánaspor, Vanspor et Gençlerbirliği. Pilier de la sélection jusqu’en 1999 (80 sélections), il joue l’Euro 96 et la Coupe du monde 98. Après avoir entraîné divers clubs bulgares, il est aujourd’hui entraîneur adjoint dans le club turc Sivasspor. Tel joueur, tel coach.


Iordan Letchkov

Aurait-il réussi cette fameuse tête plongeante qui élimina l’Allemagne en 94 s’il n’avait pas été si bien coiffé ? Dieu, bulgare à l’époque, est le seul à le savoir… Ce qu’on sait, nous, c’est que l’homme au bouc sur le front a fait les beaux jours du Hambourg SV jusqu’en 1996 et sa signature à Marseille où il ne restera qu’une petite saison bien décevante. Il sera meilleur au Beşiktaş la saison suivante, avant de retourner au pays finir sa carrière et ouvrir des hôtels de luxe. Il est élu maire de Sliven, sa ville natale, en 2003, puis devient vice-président de la Fédération deux ans plus tard. Mais en 2011, on découvre le pot aux roses, et la légende se retrouve devant les tribunaux pour abus de pouvoir et mauvaise gestion à la mairie de Sliven. Il passe désormais son temps à essayer d’éviter la case prison.


Krasimir Balakov

Joueur du Sporting Portugal lors de l’humiliation de 1993, il rejoint Stuttgart en 1995 et y reste jusqu’à la fin de sa belle carrière en 2003. Joueur majeur de la grande équipe de Bulgarie, son tir au but manqué contre le Mexique en huitième de la Coupe du monde 94 aurait pu tout gâcher si Mikhailov n’avait pas sorti le grand jeu derrière. Sa carrière d’entraîneur sera plus décousue puisqu’elle le trimbalera des Grasshopper Zurich au Litex Lovetch en passant par le FC Saint-Gall, Chernomorets, Hajduk Split et Kaiserslautern. En attendant une proposition alléchante, Balakov fait des stages outre-Rhin pour perfectionner ses compétences d’entraîneur, tout en travaillant son handicap sur les greens allemands où il semble aussi à l’aise que balle au pied.


Emil Kostadinov

Un nom qui fait encore froid dans le dos, 24 ans après. Moins en réussite que Stoichkov lors du Mondial américain (aucun but), il quitte le FC Porto pour La Corogne en 1994. Une saison moisie, puis s’en va au Bayern Munich où il finira de saper le moral des Français en marquant contre Bordeaux en finale de la Coupe de l’UEFA 96 et en blessant salement Lizarazu au passage. Ensuite c’est Fenerbahçe, un retour rapide au CSKA Sofia, les Tigres de Monterrey et Mayence pour finir. Lorsqu’il prend sa retraite en 2000, le CSKA Sofia, financièrement au bord du gouffre, le nomme directeur sportif. Bien vu : quelques années plus tard, le CSKA joue en D3 et Kosta a dilapidé sa fortune personnelle dans une discothèque, une usine de charcuterie et des courts de tennis. Il est aujourd’hui directeur technique des équipes nationales de jeunes. Où il enseigne de temps à autre les frappes sous la barre.


Hristo Stoichkov

Il était déjà pas mal installé dans la hiérarchie des meilleurs joueurs du monde, la Coupe du monde 94 en a fait un Ballon d’or. Mais ses relations glaciales avec Cruyff l’amènent à quitter le Barça en 1995 pour s’engager à Parme, club tendance du moment en Serie A. Il revient au Barça la queue entre les jambes la saison suivante. Mais à Barcelone aussi, la magie est passée… il cire le banc deux saisons et retourne au CSKA Sofia après la Coupe du monde ratée en France. Il va ensuite chercher quelques billets verts en Arabie saoudite, au Japon, puis aux États-Unis où il finit sa carrière. Il pose alors son statut de légende sur le banc de la sélection nationale, mais démissionne en 2007 à la suite de plusieurs mauvais résultats, pour s’engager quelques mois avec le Celta de Vigo. Une pige en Iran, une autre en Afrique du Sud, puis il boucle la boucle en revenant au CSKA Sofia en 2013. En 2011, il est nommé consul honoraire de la Bulgarie à Barcelone et en 2016, il accède au statut de Champion de l’UNESCO pour le sport grâce notamment à « son engagement dans la lutte contre le racisme » . Bel exploit pour celui qui avait un peu reproché sa couleur de peau à Marcel Desailly lors du match contre la France à l’Euro 96… Il commente aujourd’hui les matchs pour une chaîne de télévision hispanophone aux États-Unis.


Luboslav Penev

Il est le seul des onze titulaires de 1993 à ne pas avoir été de la fête aux États-Unis. Il faut dire qu’en janvier 1994, on lui diagnostique un cancer des testicules. Mais dix mois plus tard, il est déjà de retour à Mestalla où les Valenciens le vénèrent. En 1995, il quitte pourtant la côte méditerranéenne pour signer à l’Atlético de Madrid où il est tout aussi efficace (33 buts en 44 matchs) et s’offre le doublé coupe-championnat. Deux ans à Compostelle, un à Vigo et c’est le retour au pays pour finir tranquillement sa prolifique carrière. Il est étonnamment moins efficace avec son équipe nationale, puisqu’il n’a marqué que 13 buts en 62 sélections. En 2009, il prend la suite de son oncle Dimitar à la tête du CSKA Sofia puis est sélectionneur national de 2011 à 2014. Il est, depuis le début de la saison, le nouvel entraîneur de la réserve du FC Valence, le club de son cœur.


Sélectionneur : Dimitar Penev

Il est celui qui a conduit la Bulgarie en demi-finale du Mondial. Il restera sélectionneur jusqu’à l’Euro 96 en Angleterre? puis reprendra les rênes de la sélection en remplacement de Hristo Stoitchkov en 2007. Entre les deux, il a entraîné successivement Al-Nassr, le Spartak Varna, le CSKA Sofia et le club chinois de Liaoning. Après sa dernière pige à la tête de la sélection, celui qui est aussi l’oncle de Luboslav Penev est revenu entraîner le CSKA Sofia dont il est actuellement, et à 72 ans, le président d’honneur.

Dans cet article :
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