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Bruno Genesio, un trophée UNFP mille fois mérité

Par Clément Gavard
Bruno Genesio, un trophée UNFP mille fois mérité

Au lendemain du joli succès du Stade rennais face à l'OM, Bruno Genesio a troqué son survêtement contre un costard pour recevoir le trophée UNFP du meilleur entraîneur de cette saison 2021-2022 de Ligue 1. Une récompense méritée pour l'ancien coach de l'OL, épanoui en Bretagne depuis plus d'un an et à la tête de l'équipe la plus excitante du championnat.

Un peu plus d’un an après son retour en France, Bruno Genesio a eu le droit à une belle reconnaissance, celle de ses pairs, en étant élu meilleur entraîneur de la saison en Ligue 1. Ce ne sera pas la plus belle nouvelle du week-end pour le technicien rennais, plus heureux d’avoir vu son équipe prendre les trois points face à Marseille la veille et pas vraiment emballé à l’idée de troquer son survêtement aux couleurs du club breton contre une tenue de soirée. « J’irai par respect à la cérémonie. Avec un smoking ? Non, j’aurai un costume », avait-il souri face à la presse ce samedi soir au Roazhon Park. Le coach de 55 ans était bien présent au Pavillon Gabriel, à Paris, pour récupérer son petit trophée fait pour les cheminées et succéder à Christophe Galtier, lauréat lors des deux dernières éditions, en 2019 et 2021. « Les récompenses individuelles, ce n’est pas qu’elles me gênent, mais elles ne sont pas ce que je préfère dans le foot, avait insisté Genesio en apprenant sa présence parmi les cinq nommés. Encore plus quand on est entraîneur, car on dépend beaucoup des autres. Mais oui, c’est toujours valorisant. » Et ce n’est pas du tout volé.

 À Rennes, j’ai un groupe de grande qualité, mais avec un esprit peut-être plus collectif, dans le bon sens du terme… C’est plus « facile » de faire passer ses idées à un collectif que gérer l’intérêt individuel de chacun.

Numéro Bruno

Bien sûr, Genesio n’a pas manqué de rendre hommage à ses quatre collègues, et Julien Stéphan, son prédécesseur sur le banc de Rennes, aurait pu rafler la mise vu le travail colossal effectué à Strasbourg cette année. En sacrant l’entraîneur d’une équipe pouvant encore terminer la saison à la 2e comme à la 6e place, les coachs votants ont rappelé que la dictature du résultat pouvait parfois s’effacer face à l’esthétisme. Dans un monde très pragmatique, Mauricio Pochettino, largement champion avec le PSG, aurait inscrit son nom au palmarès. Dans le nôtre, l’Argentin n’a pas été nommé, et le beau a pris le dessus sur le classement. En Bretagne, Genesio a dépoussiéré le livre des records du club breton : le nombre de points (65) ; le nombre de buts marqués en championnat (80) ; la différence de buts (+42) ; le nombre de victoires (20). En mars 2021, il était arrivé avec la volonté de s’appuyer sur le travail de Stéphan tout en décomplexant une équipe enfermée dans un jeu de possession stérile et trop peu vertical. La mission est accomplie avec brio, tant sa formation a collectionné les succès éclatants et proposé un football séduisant dans lequel de nombreux joueurs (Martin Terrier, Benjamin Bourigeaud, Lovro Majer ou Flavien Tait pour ne citer qu’eux) ont pu s’épanouir pleinement.

Il faudrait d’ailleurs plus de nos deux mains pour pouvoir compter les séquences merveilleuses et les buts collectifs proposés par Rennes cette saison. Le SRFC de Genesio aura eu des moments de creux et même un plafond face aux équipes de la première partie de tableau (20 points sur 51 possibles), mais il n’aura jamais renié son jeu depuis le déclic philosophique intervenu lors du match perdu en septembre au Vélodrome, où l’ancien de l’OL avait concédé s’être trompé dans son approche, trop minimaliste et défensive. Genesio a trouvé la bonne recette, sans rien inventer ni révolutionner, pour faire du Stade rennais une équipe dont on a envie de suivre les aventures, au stade ou à la télévision. « Je pense que c’est quand même une preuve d’intelligence et de capacité d’adaptation de réussir à faire avec ce qu’on a à disposition, confiait-il à So Foot en décembre dernier. À Lyon, j’ai travaillé avec un effectif qui avait beaucoup d’éléments très talentueux, mais qu’il fallait parvenir à faire jouer ensemble. À Rennes, c’est autre chose : j’ai un groupe de grande qualité, mais avec un esprit peut-être plus collectif, dans le bon sens du terme… C’est plus « facile » de faire passer ses idées à un collectif que gérer l’intérêt individuel de chacun. »

 Ce n’est pas la reconnaissance qu’il me manquait à Lyon. Je ne fais pas ce métier pour avoir la reconnaissance de qui que ce soit. Ce qui m’a parfois froissé à l’OL, c’est la différence de traitement.

Triompher en paix

Après une parenthèse en Chine enrichissante et revigorante, Bruno Genesio a tourné la page OL, son club de toujours où il aura vécu une première expérience d’entraîneur principal en Ligue 1 très mouvementée. Son histoire chez les Gones est ce qu’elle est (trois podiums sur quatre saisons, une demi-finale de Ligue Europa, des performances contre Manchester City et aussi quelques limites dans un jeu lyonnais parfois stéréotypé couplé à des déceptions), et le jeune coach a le droit d’apprendre, évoluer et progresser. « J’ai manqué d’expérience à mes débuts à Lyon. En fait, j’ai tellement été marqué par cette espèce d’image que l’on m’a collée tout de suite que j’ai voulu trop en faire, pour prouver. J’étais très irritable, je prenais tout à cœur, je voulais être le justicier, nous expliquait-il l’automne dernier. Petit à petit, je l’ai compris et aujourd’hui je suis apaisé. Et je me sens aussi meilleur qu’à l’époque, sans faire le fanfaron. »

En Bretagne, il a trouvé un environnement plus sain, un directeur sportif dont il est proche (Florian Maurice) et un effectif sans grandes stars. Ce n’est pourtant pas une revanche pour le technicien ironiquement (ou affectueusement, c’est selon) surnommé Pep depuis ses années lyonnaises, c’est en tout cas ce qu’il martèle : « Ce n’est pas la reconnaissance qu’il me manquait à Lyon. Je ne fais pas ce métier pour avoir la reconnaissance de qui que ce soit. Ce qui m’a parfois froissé à l’OL, c’est la différence de traitement. C’est tout. Je n’ai pas besoin de reconnaissance. » Cette distinction en est une, et la conquête du public rennais est une autre récompense, surtout que celle-ci s’annonçait délicate en passant après Julien Stéphan, enfant de la ville et vainqueur du premier trophée depuis plus de 40 ans. Un succès sportif et humain, ce qu’est Bruno Genesio, dont le discours sur la scène du Pavillon Gabriel aura été davantage consacré aux autres qu’à lui-même, comme pour confirmer que l’homme a trouvé une certaine forme de paix dans la capitale bretonne.

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Par Clément Gavard

Propos recueillis par CG, sauf mentions

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