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Brest-Rennes : l’arbitrage français en plein caucheVAR

Par Clément Gavard
Brest-Rennes : l’arbitrage français en plein caucheVAR

Samedi soir, le derby breton entre Brest et Rennes a été marqué par un imbroglio arbitral inédit. À l'heure de jeu, la partie a été interrompue pendant près de dix minutes après que l'ouverture du score rennaise a été validée par Clément Turpin, avant que ce dernier ne cède à la pression des Brestois pour aller consulter la VAR. Résultat : le but a été refusé et tout le monde a assisté à la création d'une jurisprudence inquiétante.

« Une incompréhension totale. » Ce sont les mots de Julien Stéphan quelques minutes après le coup de sifflet final du derby entre Brest et Rennes, samedi soir. C’est aussi le sentiment qui a parcouru les acteurs sur la pelouse, les supporters dans les tribunes et les spectateurs devant la télé peu après l’heure de jeu. La scène : à la 64e minute, sur un centre de Traoré, Larsonneur sort et percute son partenaire Castelletto. Le jeu se poursuit, le ballon revient dans les pieds du latéral rennais, dont la frappe instantanée est accompagnée au fond des filets par Raphinha. But ? Pas but ?

Monsieur Turpin siffle quelque chose, sûrement soucieux de l’état du portier brestois, avant de visiblement accorder le but rennais en concertation avec le car-régie. Problème : les Brestois ne l’entendent pas de cette oreille et réclament une faute de Siebatcheu sur Castelletto. L’homme en noir leur demande pourtant d’engager après l’ouverture du score rennaise, mais les joueurs refusent, menaçant même de ne pas reprendre le match – des bruits de couloir disent qu’ils demandaient à déposer une réserve technique. Sous la pression, M. Turpin décide finalement d’aller consulter la VAR, constate une légère poussette de Siebatcheu – à l’appréciation de chacun – et refuse finalement le but rennais. La colère change de camp, le président Olivier Létang déboule furieux sur le bord du terrain, et le jeu reprend à 0-0 après près de dix minutes de flottement et d’incompréhension. Le derby a basculé dans le grand n’importe quoi, l’arbitrage français aussi.

Le danger de la jurisprudence

En zone mixte comme en conférence de presse, il n’était plus question d’analyser la rencontre, mais plutôt de revenir sur cet imbroglio arbitral. Jonas Martin parle d’un « cas extrêmement grave » quand les deux entraîneurs défendent leur crèmerie, tout en déplorant la gestion de M. Turpin. « J’ai revu les images, pour moi il n’y a pas faute, assure Stéphan, qui a laissé entendre qu’une réserve technique avait été posée côté rennais. C’est la première fois que je vois un arbitre accorder un but après avoir échangé avec ses collègues, puis après avoir demandé à reprendre le jeu à plusieurs reprises. » Olivier Dall’Oglio, lui, a un gros regret : « On aurait peut-être pu éviter tout ça si M. Turpin était venu tout de suite consulter l’écran. Aujourd’hui, on a la VAR, mais comment quatre gars dans la régie n’ont pas vu cette faute ? Et si on avait repris et le but été validé, ça aurait été grave, aussi. » Voilà pour la colère des hommes.

Mais l’important n’est pas là, il est ailleurs, il réside dans ces dix minutes de flou, qui peuvent nourrir de nombreuses interrogations. Comment Clément Turpin a-t-il pu perdre le contrôle du match sur une action a priori anodine ? Le bonhomme fait pourtant partie des arbitres les plus expérimentés en France avec plus d’une décennie en Ligue 1, des rencontres de Ligue des champions et une participation à la dernière Coupe du monde. Mais voilà, le corps arbitral a perdu le fil – sans parler des six petites minutes de temps additionnel –, sans doute perturbé par l’agitation sur le rectangle vert comme tout autour, entre la colère des joueurs brestois et les débats entre les différents staffs, Sylvain Armand et Grégory Lorenzi, les coordinateurs sportifs des deux clubs, étant même descendus pour ajouter un peu plus de pression sur les directeurs du jeu. Mais la question essentielle est celle-ci : quelle influence les Brestois ont-ils pu avoir sur M. Turpin ? Mathias Autret a donné un premier élément de réponse quelques secondes après la fin du match, au micro de beIN Sports : « Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais si on ne s’était pas battu, il y aurait eu but. » Comprendre, notre coup de pression a fonctionné. Et c’est problématique.

En admettant son influence et celle de son équipe sur la décision de l’arbitre, Autret met le doigt sur le problème majeur de cet épisode arbitral : selon le protocole de la VAR, les joueurs n’ont pas le droit de réclamer son utilisation, sous peine de recevoir un avertissement. Bruno Derrien, ancien arbitre international, dresse alors une conclusion logique dans un tweet publié dimanche matin : « Cette première risque de donner des idées à d’autres. » Vrai, très vrai. Sans le vouloir, M. Turpin a sans douté créé une jurisprudence et ouvert la porte à une nouvelle dérive – une de plus – de la VAR. Olivier Létang n’a d’ailleurs pas mis très longtemps à s’engouffrer dans la brèche pour mettre en avant l’absurdité de la situation. « On ne va pas entrer dans la parano ou la théorie du complot, mais il faut s’interroger, peste le président rennais via un communiqué sur le site officiel du club. Cela veut dire quoi ? La prochaine fois qu’une décision ne nous est pas favorable, on n’engage pas ?(…)On ne peut plus continuer comme ça. Nous sommes les cobayes d’un système incompréhensible que les premiers intéressés, le corps arbitral, ne maîtrisent pas. » Une chose est sûre, sans une communication claire et précise sur cet évènement, l’arbitrage français est parti pour s’inventer un énième problème.

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