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  • Rennes/Bordeaux (4-2)

Bordeaux : le calme dans la tempête

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Bordeaux : le calme dans la tempête

Bordeaux, corrigé à Rennes (4-2), serait-il en danger ? En apparence, peut-être, en réalité, les fondations girondines restent saines. Et le champion en titre conserve toujours l'allure du candidat le plus crédible à sa propre succession.

Bordeaux vient de perdre cinq points en deux matches. Impact direct, sa place de leader, qui semblait cristallisée il y a seulement huit jours, ne tient désormais plus qu’à une victoire, ou plutôt à une défaite. La meilleure défense du championnat vient également de sombrer route de Lorient : quatre buts dans la musette. Et l’invincible leader, confortablement assis sur une série de sept victoires et deux nuls, a connu sa première défaite depuis le 21 novembre. Dans la capitale bretonne, Bordeaux a aussi perdu une partie de sa colonne vertébrale, avec la blessure d’Alou Diarra, sorti dès la 14e minute. Panique à tous les étages, son cerveau pourrait aussi avoir été endommagé après les secousses médiatiques encaissées par Laurent Blanc cette semaine. Au premier virage d’un mois de février gavé de rendez-vous capitaux comme autant d’obstacles, tous les voyants seraient donc au rouge pour Bordeaux.

La vérité, c’est qu’au-delà d’une démonstration chiffrée apparemment objective, Bordeaux, dans sa défaite rennaise, n’a pas été si loin de ce qui en a fait un champion de France et un leader incontesté. Les Girondins ont d’abord payé une efficacité retrouvée des Rouge et Noir, talon d’Achille des Rennais cette saison. Cinq occasions, quatre buts, dont deux frappes immenses de Bangoura et Super Gyan. Bad luck, jamais les Rennais n’avaient affiché un tel ratio. Et comme les hommes d’Antonetti sortent souvent des Big game contre les gros, Bordeaux n’a pas perdu samedi contre l’inconstant septième du championnat, mais face à un adversaire auquel sans doute aucun club de Ligue 1 n’aurait résisté samedi soir.

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Bordeaux ne renonce pas

Au match aller, malgré la défaite étriquée mais incontestable (1-0), les Rennais s’étaient montrés conquérants à l’entame, mais en terre bordelaise ils n’avaient converti aucune de leurs occasions. Là, Rennes menait déjà 2-0 à la 18e minute grâce à un impitoyable duo Briand-Marveaux : moins de cinq minutes après le coup d’envoi, le second profitait d’une passe juste parfaite du second, avant que le premier ne convertisse un penalty obtenu par le premier. Knock-out au 2e round. Pourtant, Bordeaux se releva, fit le ménage dans son coin, avant d’aller occuper le camp des hôtes lors d’un dernier quart d’heure de première période à l’étouffée. Si Gouffran s’était montré aussi réaliste que ses collègues adverses, les Girondins auraient bien pu remettre les compteurs à zéro avant même le retour aux vestiaires.

A nouveau sonnés en début de seconde période (Bangoura, 48e, 3-0), les Bordelais n’ont là non plus, pas renoncés, tout proches même de réaliser un come-back à pétrifier la route de Lorient. Ses bottes prenaient l’eau, mais Bordeaux restait droit dedans, et ne s’est finalement jamais affolé alors que la réalité comptable indiquait une faillite collective : nouvelle occupation du territoire adverse assurée par la domination retrouvée de son milieu de terrain, et menaces répétées sur coups de pied arrêtés. Deux d’entre eux ramèneront les Girondins à une petite longueur des Rennais, décidément jamais aussi vulnérables que quand ils semblent avoir toutes les cartes en main. Un nouvel exploit d’un attaquant rouge et noir -Gyan, sur son premier ballon- fera cette fois renoncer le leader.

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Gourcuff un ton en-dessous

Trois facteurs peuvent expliquer cette correction en trompe l’œil : une défense moins bien protégée par ses récupérateurs (Diarra blessé de retour de blessure …), un Gourcuff un bon ton en-dessous de son top niveau, et un réalisme moindre (cf également le 0-0 face à Boulogne). Quant à la déstabilisation du groupe par le vrai-faux scoop du Parisien ? Laurent Blanc a trop de réserves de loyauté pour qu’elle soit dilapidée par quelques lignes imprimées. Et pour ceux qui pensent que les Girondins se trouvent en péril, qu’ils écoutent Frédéric Antonetti : « On a été très efficaces ce soir (…), je mesure l’écart qu’il reste encore à combler alors qu’on a gagné, le chemin qui reste à faire dans la maîtrise collective » . Celle que n’a jamais vraiment perdue Bordeaux samedi soir, victime d’erreurs individuelles comme l’a souligné Laurent Blanc et de fulgurances rennaises, alors que le diagramme des 90 minutes rouges et noires affiche un profil bien plus accidenté. Les sceptiques, ou les supporters des poursuivants, doivent aussi se rappeler cette dure réalité : avant de signer une série de neuf matches sans défaite, Bordeaux avait chuté par deux fois. Avant de se relever.

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