La révolution Villas-Boas
Mais depuis l’an passé, le fil s’est comme qui dirait cassé. Déjà, lors de la seconde partie du mandat d’Ancelotti, le bloc bleu s’était lentement désagrégé, malgré un sursaut d’orgueil spectaculaire en fin de saison (quinze points de retard sur MU rattrapés en moins de deux mois entre mars et mai) avant que les ultimes espoirs londoniens ne viennent se fracasser à Old Trafford lors du match décisif pour le titre. Aujourd’hui, Chelsea compte « seulement » douze points de retard sur les Red Devils mais personne n’imagine les Blues revenir faire le match avec les deux clubs mancuniens. Il y a davantage l’idée d’une saison de transition désormais, même si l’objectif absolu reste la quatrième place pour espérer une dixième qualification d’affilée en Ligue des champions. Avec André Villas-Boas à la baguette, Chelsea cherche désormais la possession du ballon, une idée nouvelle de ce côté de l’ouest de la capitale, selon un 4-2-3-1 où le bloc est situé bien plus haut que ne l’indiquaient les préceptes mourinhesques. L’idée est séduisante et fait sens. Sauf qu’AVB doit encore composer avec un ensemble biberonné à l’évangile précédent et demander à John Terry de diriger sa défense à quarante mètres de Petr Cech relève du suicide, tout comme demander à Frank Lampard d’animer le jeu tout près de la ligne de front adverse, rôle dévolu à Juan Matta (une des rares satisfactions avec le Brésilien Ramires). Le basculement vers la nouvelle formule est d’autant plus délicat que devant, Fernando Torres s’apprête à faire péter une stat saisissante : quatre minutes après le coup d’envoi de cet après-midi, cela fera exactement dix-huit heures qu’El Nino n’a pas marqué le moindre pion. Reste un dernier espoir pour ne pas se faire broyer par un Manchester emmené par l’infernal Wayne Rooney (Stéphane Guy, big up) : l’orgueil face à ce rival détesté que l’on priverait bien d’un nouveau sacre. Ça semble peu mais ça peut faire la différence. Au moins aujourd’hui…
Par Dave Appadoo
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