Malgré tout, dans ce nouveau PSG peuplé de stars, il n'est personne. Son statut d'international français n'est que trop rarement mentionné (il a quatre sélections au compteur). Depuis l'arrivée de Thiago Motta et le retour de Momo Sissoko, Matuidi s'est éclipsé. Médiatiquement, il ne tient pas la comparaison. Et comme le numéro 14 a eu le malheur de se blesser au coeur de l'automne, il a pris du retard.
De là à remettre en cause son avenir au PSG, il n'y a qu'un pas que lui-même n'a pas décidé de franchir. Pour preuve, sa réponse en conférence de presse quand on lui balance les rumeurs sur son hypothétique départ : "Je suis venu pour faire partie du projet. Je ne me pose pas cette question de savoir s'il faut que je parte ou pas. Le dossier est clos. J'ai un contrat de trois ans, je suis un joueur du PSG et je le serai encore.". Le gamin sait ce qu'il veut. Il se nourrit de la concurrence. "Je la vis très bien. Je pense que la concurrence est le principal moteur d'une équipe, confie-t-il au Figaro.fr. On est un grand club et un grand club se doit d'avoir 15-20 joueurs de haut niveau."
Paris trop grand pour lui ?
Au final, la vraie question sur Blaise Matuidi concerne son niveau. Le talent, il l'a. C'est indéniable. Mais peut-il encore progresser ? Dans le Forez, le milieu de terrain était un cadre du dispositif tactique. A Paris, il doit jouer des coudes. Se faire un nom. Cela étant dit, il ne s'en sort pas trop mal. Dernièrement, il a même été très convaincant sur le pré. Contre Ajaccio, il régale Pastore sur l'ouverture du score. Preuve d'un mec qui revient fort, très fort. Cet après-midi, il profitera de la suspension de Thiago Motta pour s'installer une nouvelle fois dans le XI de départ de Carlo Ancelotti.
Outre le championnat, Matuidi garde dans un coin de sa tronche un autre objectif, plus personnel : l'Euro 2012. En milieu de semaine, en conférence de presse au Camps des loges, le numéro 14 se la jouait totale franchise. "J'y crois toujours, car lorsque l'on y a goûté, on veut forcément y retourner le plus vite possible. Maintenant, je sais que cela passe par un temps de jeu conséquent et des bonnes performances sur le terrain. Aujourd'hui, ma priorité reste tout de même le PSG, et je vais donner mon maximum pour permettre à Paris d'être champion de France à la fin de la saison".
Comme quoi, à 24 ans, Blaise a déjà de la bouteille. A 19 ans, il bluffait son monde par son niveau de jeu et sa maturité tactique. A l'époque, dans les colonnes de France Football, Jean-Marc Furlan, l'entraîneur qui l'avait lancé en Ligue 1 à Troyes, parlait d'un garçon d'une grande intelligence, prisonnier dans le corps de Muggsy Bogues : "Il ne présente pas les critères habituels pour un milieu de terrain, au niveau athlétique. Mais il est doué, possède un grand sens et une bonne lecture du jeu. Il sait anticiper et possède un gros volume de récupération de ballon. C'est un formidable pourvoyeur pour les créateurs. Il sait jouer en profondeur, a une grande qualité de passe". Tout est dit. La hype Yann M'Vila n'a qu'a bien se tenir...
Par Mathieu Faure
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.