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Billy McNeill, la mort d’un Lion

Par Maxime Brigand
Billy McNeill, la mort d’un Lion

Capitaine du Celtic champion d'Europe en 1967, Billy McNeill est décédé mardi et laisse derrière lui un pan d'histoire entier du football britannique.

D’abord, il y a ce soleil. C’est Lisbonne, un après-midi de printemps, une finale de C1. Sur sa route, le Celtic a vu Zurich, Nantes, Novi Sad, Prague. Dans les écoles de Glasgow, cela a créé un fantasme à entretenir et une exagération qui peut dépasser l’entendement. La preuve : il se murmure que Billy McNeill, recruté par le Celtic à l’âge de 17 ans avant d’en devenir le symbole, aurait répondu aux questions posées lors de chaque conférence de presse organisée avant chaque match disputé à l’extérieur dans la langue du pays hôte. McNeill maîtrisait-il vraiment le français, le tchèque, le serbe ? Non, évidemment. Puis, il y a cette image : celle de McNeill, sous le cagnard lisboète, face au capitaine de l’Inter, Armando Picchi. « Je regardais cet Italien devant moi avec son maillot bleu et noir, bronzé, beau gosse… Et à ce moment-là, je me tourne vers un coéquipier pour lui dire : « Mec, ils doivent tous se dire qu’ils jouent contre une équipe de pub écossais. » » Battu par Liverpool en demi-finales de la Coupe des coupes l’année précédente par Liverpool, le Celtic de Jock Stein est alors composé de dix joueurs issus du même quartier de Glasgow. On parle bien d’une équipe de potes qui s’apprêtent à défier des stars, guidées par le stratège Helenio Herrera.

La gueule des Lions

Champion d’Europe en 1964 et 1965, Herrera connaît ce type de rendez-vous et n’en a pas peur, d’autant que son Inter a fait sauter le Real. Pourtant, la veille de cette finale de C1, à la fin du mois de mai 1967, le chef de meute subit un drôle de choc raconté il y a quelques années à la Gazzetta dello Sport par Sandro Mazzola : « Le Mago avait voulu qu’on suive de près l’entraînement de nos adversaires. Ce fut une erreur gravissime… Les joueurs du Celtic se sont présentés au milieu d’une dizaine de supporters, tous bien fournis en pintes de bière. En plus, leur entraîneur s’est limité à donner des exercices d’échauffement sans ballon. Et, à la fin, ils ont organisé un petit match contre… des journalistes. C’était hallucinant et on regardait ça en rigolant. »

Le lendemain, alors que l’Inter pique le Celtic d’entrée grâce à un penalty transformé par Mazzola, les hommes de Stein renversent la rencontre, assiègent soudainement la forteresse interiste et déchirent les plans d’Herrera. Comment ? En offrant une variante au 4-4-2 classique grâce à des ailiers (Johnstone, Lennox) utilisés comme des attaquants extérieurs pour agresser les latéraux milanais (Burgnich, Facchetti). Enfoncés dans leur cage, les Italiens craquent devant Tommie Gemmell et Stevie Chalmers. C’est l’heure de McNeill qui, par décision de sécurité des autorités portugaises, part soulever les grandes oreilles en solitaire et se demande alors : « Où sont mes gars ? Pourquoi suis-je le seul ici ? Les lions de Lisbonne, c’était un collectif. » Un collectif dont il était la gueule.

L’Imperator

L’histoire de Billy McNeill est celle d’un fils de soldat devenu le premier capitaine britannique à soulever une C1. C’est aussi celle d’un mariage qui a failli foirer, deux ans avant Lisbonne, le capitaine des Hoops passant tout près de rejoindre Bill Nicholson à Tottenham. La raison ? « J’avais l’impression que le Celtic n’allait nulle part, résumera-t-il dans son autobiographie. On perdait des bons joueurs, je ne voyais aucun succès arriver. » Puis, Jock Stein est arrivé sur le banc, huit ans après avoir rangé son short, et a transformé le Celtic en une machine à médailles. McNeill en était le général, l’Imperator : un César à l’écossaise comme le surnommaient les supporters des Hoops. César, car Billy McNeill avait de l’arrogance. Différence notable : c’était pour la mettre au service de ses partenaires et partir en quête avec eux. En 1970, le Feyenoord d’Ernst Happel l’empêchera de soulever une deuxième C1, mais McNeill aura réussi l’exploit de disputer les 90 minutes des quelque 800 matchs qu’il aura eu à disputer pour le Celtic avant d’en devenir l’entraîneur et d’être transformé en statue en 2015. Deux ans plus tard, une démence lui a été diagnostiquée avant de l’emporter auprès de sa famille, ce mardi. Sa statue est aujourd’hui la première chose que l’on voit en arrivant à Celtic Park. Billy McNeill y tire deux oreilles : une image pour l’éternité.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Maxime Brigand

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