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Big bisou, Roberto Carlos

Par Dave Appadoo
Big bisou, Roberto Carlos

C’est fini : à trente-six ans, Roberto Carlos a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière en décembre. L’heure de se rappeler que mine de rien, ce type était un tout grand. Qui va sacrément nous manquer, le salaud.

« Mon contrat comme joueur de l’Anzhi se termine en juin 2013. Mais en décembre, j’ai la possibilité d’arrêter de jouer. Après, je resterai au club comme adjoint du président Suleiman Kerimov. Il m’a demandé de l’aider à renforcer la structure du club pour les dix prochaines années » . Voilà, c’est fini. Après presque vingt ans de carrière au plus haut niveau, Roberto Carlos dit « Até Logo » . Adieu… Et on se sent con car dans le flot continu du football, on avait fini par oublier que ce gars est inoubliable. Un joueur qui marque l’histoire, c’est quoi au juste ? D’abord, un palmarès, sorte de curseur universel. Ensuite, une influence dans ledit palmarès, plus subjectif. Enfin, une imagerie, encore plus subjectif mais terriblement universel quand on y songe. Si ces trois ingrédients sont validés, alors Roberto Carlos aura été un très grand joueur à travers les âges. Et au moment d’annoncer sa retraite, l’heure de se rappeler que bon dieu de nouille, on avait fini par négliger à quel point il fut grand. Certains disent même qu’il était le plus grand de l’Histoire à son poste, ce poste de latéral gauche que lui a réinventé comme peu de joueurs ont su réinventer le leur avant lui. Oui, Roberto Carlos va nous manquer. Et ce ne sont pas quelques lucarnes exquises de Dani Alves qui y changeront quoi que ce soit car, au fond, Roberto Carlos était unique, on peut bien le dire.

Alors que la Seleçcao est devenue chiante à mourir, le gaillard de trente-huit ans incarnait, avec quelques compères de très haute volée, une équipe du Brésil telle qu’on la fantasmera toujours : audacieuse, pas très rigoureuse et talentueuse à souhait. Oui, avec les autres R majuscules du début des années 2000, soit Ronaldo, Rivaldo et Ronaldinho, Roberto Carlos aura figuré le Brésil par excellence. Capable dans la même séquence de balancer des pralines et combiner à merveille tout en renouant ses lacets sur un coup de pied arrêté adverse. Avec le sourire toujours ! Important ça. Car le gaucher aux cuisses d’haltérophile aura toujours dispensé son art dans la bonne humeur, participant un peu plus aux clichés, pour une fois vérifiés, du Brésil samba, carnaval, si peu saudade. Une vraie carte postale. Et ceux qui, un soir de 2004 lors d’un de ses nombreux périples parisiens, l’avaient aperçu dans une limousine s’arrêter vers la Porte de Clignancourt, ramasser une fille de joie, avant de la déglinguer dans la bagnole en faisant coucou à la limo voisine où sévissait un certain Ronaldo, lui aussi en compagnie d’une nana tarifée, ne sont pas près d’oublier cette insouciance, cet appétit de la vie, si peu regardant des règles de protection de la vie privée qui rendent les joueurs actuels paranos. Roberto Carlos, toute une époque…

Membre des Harlem Globe Trotters

Mais revenons aux critères susnommés. Evidemment, pas question ici d’énoncer le palmarès infini du gaillard dont le seul regret est « de ne pas avoir gagné la Coupe du Roi » . Quand votre déception majeure se situe là, cela donne une idée de l’étendue du reste. Au hasard, une Coupe du monde (2002) assortie d’une finale perdue (1998), trois Ligues des champions (1998, 2000, 2002), deux Coupes Intercontinentales et quatre Ligas (plus des titres au Brésil et en Turquie mais bon…). Ouais, question CV, Roberto Carlos n’aurait jamais eu assez d’un format A4 pour faire entrer toutes les lignes. Et pas question d’imaginer un quart de seconde que le Pauliste avait surtout eu le nez creux pour être dans les bonnes équipes au bon moment. Car quand un type facture 125 sélections au pays des quintuples champions du monde, qu’un défenseur se fend de plus d’une centaine de pions en carrière, il est forcément pour quelque chose dans la réussite de ses différentes escouades. Sans parler de ses arabesques au Real Madrid, terriblement plus raccord avec l’âme merengue que la version mourinhesque actuelle. On l’oublie mais en certaines occasions, il y avait quelque chose des Harlem Globe Trotters chez les Galacticos (les vrais), parfois plus virtuoses que le Barça actuel (sans en avoir la maitrise absolue, il est vrai). « Nous étions très offensifs, et nous avons aussi été critiqués pour cela, se rappelle-t-il. Mais je me souviens que Zidane voulait toujours que je joue à ses côtés, il disait que celui avec qui il s’associait le mieux, c’était moi » . Et pas seulement parce que ZZ avait converti un centre jet d’eau du Brésilien en volée de légende en finale de la Champions’ 2002 face à Leverkusen ( « Vous avez vu ma passe décisive pour Zizou ? » se marrera ensuite RC). Mais surtout parce qu’avec Roberto Carlos, tout en assurant le repli à toute blinde, jamais essoufflé le bougre, c’était l’assurance d’avoir le surnombre en phase offensive. Et quel renfort ! Mieux que les neuf dixièmes des mileux offensifs de couloirs de métier, on vous dit. D’ailleurs, pourtant peu enclin aux compliments, Michel Platini himself n’a jamais caché son admiration pour ce défenseur particulier : « Je le trouve toujours bon, à chaque match, et toujours avec la banane en plus » .

Et puis il y a les images pour l’éternité, tellement plus rares pour un défenseur (allez, le bras en écharpe de Beckenbauer en 1970 et c’est tout). Mais même là, Roberto Carlos nous laisse avec au moins une fulgurance qui, même quinze ans plus tard, se révèle toujours aussi saisissante : ce coup franc venu d’ailleurs à Lyon lors du Tournoi de France 1997 face à la France et un Barthez resté sans réaction. Un missile balancé à plus de 100km/h (incroyable pour une balle arrêtée), à la trajectoire irréelle et décortiquée ensuite par des scientifiques rendus « footballophile » par cet instant paranormal pas prêt d’être égalé. Ouais, pour toutes ces raisons qui ont fait que, pour une des rares fois de l’histoire du jeu, on payait sa place pour voir aussi un défenseur donner du rêve et envoyer du jeu, Roberto Carlos a marqué durablement l’histoire du ballon rond. Et le meilleur indicateur, c’est peut-être celui-ci : depuis le retrait au plus haut niveau de celui qui désormais ramasse des ronds à l’Anzhi Makhatchkala, on se sent un peu orphelins. Sans être tout à fait sûr qu’un jour, on croisera de nouveau un pareil phénomène. Un peu de saudade, finalement…

Par Dave Appadoo

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