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Bernard Mendy : « Mon France-Brésil, c’était une récompense, une fierté »

Propos recueillis par Mathieu Faure
Bernard Mendy : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Mon France-Brésil, c&rsquo;était une récompense, une fierté<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

France-Brésil est une excuse comme une autre pour appeler l'international français Bernard Mendy qui joue aujourd'hui à Chypre, à Limassol. À l'autre bout du téléphone, on retrouve l'homme qui, un soir de match amical face à la Seleção, s'était dit qu'il était temps d'enrhumer Roberto Carlos en vitesse pure. Rencontre avec un mec à la fois drôle et bien dans ses pompes.

Bernard, on te parle souvent de ce France-Brésil du 20 mai 2004, et notamment ce débordement sur Roberto Carlos ?

On m’en parle beaucoup trop souvent…

Ça te gêne ?

Disons que certains résument ma carrière à ce fait de match, et ça, ça m’ennuie. C’était un match comme un autre et l’action aurait été superbe si Sylvain Wiltord l’avait mise au fond sur le centre. C’est avant tout un beau match, avec des joueurs hors normes et c’était ma première sélection en équipe de France. Je retiens surtout ça.

Les Bleus, c’était un rêve ?

Ce n’est jamais facile d’être en équipe de France, surtout à cette époque, car il fallait prouver. Quand tu arrivais en Bleu, tu le faisais sur la pointe des pieds. À la pause, je me souviens que Jacques Santini me donne des consignes plutôt simples : « Fais-toi plaisir » . Mes parents étaient sénégalais, moi je suis né en France, ça me semblait logique de jouer pour la France. Pour être un international, il fallait être au top et régulier. Moi, c’est ce qui m’a manqué au fond. La régularité…

On en revient à l’action car, quand même, tu prends de vitesse Roberto Carlos. C’était un dragster à l’époque.

C’est une action parmi tant d’autres. Encore aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi ça a tant marqué les gens. Peut-être parce que c’était un France-Brésil. Les Bleus, c’est bien d’y être, mais le plus dur, c’est d’y rester.


Quand on termine un match avec Henry, Roberto Carlos, Kaká, Ronaldo, Ronaldinho, on doit se dire plein de choses, non ?

Je me suis dit que j’étais avec les plus grands du moment. Et que je n’avais pas été ridicule. Mais je devais rester au sommet. Ce que je n’ai pas réussi à faire… Et puis, je jouais dans un PSG qui n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Mes coéquipiers en Bleus jouaient régulièrement la Ligue des champions, les premiers rôles. Je venais comme ça, moi. De nulle part, presque.

En 2004, tu étais pourtant en forme avec le PSG.

Oui, ce n’était pas des saisons faciles avec Paris, en plus. On oscillait entre le podium et le ventre mou. Toutes les années étaient différentes. Au final, j’ai joué quatre fois en équipe de France, je suis content, même si j’aurais pu faire mieux. Mais au PSG de 2004, je pense que j’étais au sommet de ma carrière. J’étais très bien entouré : Déhu, Fiorèse, Cissé. Je pouvais m’exprimer sereinement et cette année-là, j’ai été élu meilleur latéral droit par mes pairs, on a terminé vice-champions de France et vainqueur d’une Coupe de France. Le France-Brésil, c’était la récompense. Une fierté.

C’était plus compliqué de s’incruster en Bleu en 2004 ?

Oui, car il fallait être régulier, et les places étaient chères. Les mecs de France 98 étaient encore là, c’était une sacrée équipe. Et puis les jeunes joueurs semblaient plus matures qu’aujourd’hui. Là, t’as l’impression que tout leur est dû. Nous, on devait respecter les anciens. On les écoutait. Je suis vraiment arrivé sur la pointe des pieds avec les Bleus. À mon premier rassemblement, je me suis fait tout petit. Au moment de monter dans le bus, j’ai attendu d’être le dernier pour savoir où je pouvais prendre place. Et là, Thierry Henry m’a dit de venir à côté de lui. J’ai énormément appris avec eux.

Aujourd’hui, es-tu impressionné par des latéraux ? On dit que le poste est en souffrance…

Je suis de la même génération que Patrice Évra. Il m’a toujours impressionné. Mais j’aime bien le petit Lucas Digne, même s’il ne joue pas beaucoup. Il a déjà une belle expérience pour son âge. Il va avoir besoin d’un déclic, mais je le trouve déjà mature dans son jeu. J’ai été fan, comme beaucoup, d’Abidal, de Réveillère, ou même Jallet, que je trouve pas mal du tout. En France, à droite, les deux références, c’est Thuram et Sagnol. Vraiment. Et puis, il y avait Cafu. Le top. Mais c’est vrai qu’actuellement, je ne suis impressionné par personne en France à ce poste. À part Serge Aurier, peut-être.
On m’a souvent parlé de mes centres au troisième poteau

On dit souvent qu’il te ressemble, d’ailleurs.

Il est plus fort que moi dans les centres. On m’a souvent parlé de mes centres au troisième poteau. Lui, dans ce domaine, il est bien meilleur que moi (rires). Il a un gros potentiel, c’est indéniable.

Tu sembles avoir une certaine autodérision. C’est plutôt rare chez un footballeur.

J’ai de la bouteille. Je ne suis pas certain qu’à 20 ans, je pensais de cette manière. C’est pareil pour les jeunes joueurs d’aujourd’hui. Quand on débarque dans ce milieu, on a du mal avec les critiques. Surtout pour les proches, en réalité. Ce n’est pas simple à gérer. Et puis, maintenant, les mecs doivent faire avec les réseaux sociaux. Ça peut très vite aller très loin.

Tu es d’ailleurs sur Twitter.

Oui, le vieux s’y est mis (rires). Ça permet de parler un peu de moi, de rester en contact avec les gens. Bien entendu, tu tombes parfois sur des connards, mais personne n’a encore réussi à me déséquilibrer (rires). En revanche, je rencontre beaucoup de gens qui se souviennent de moi. C’est agréable. Surtout des Parisiens. Après, je suis un enfant du PSG. Je suis arrivé au club à 18 ans, j’ai passé 8 ans dans la capitale, c’est un excellent souvenir. Et je n’ai jamais quitté le navire. Même quand ça tanguait.

Et puis il y a ce but en finale de Coupe de la Ligue contre Lens au Stade de France. Ce penalty qui donne la Coupe en 2008.

J’avais chambré Jérôme Rothen toute la semaine sur ce match. Je lui avais dit qu’en cas de penalty, il ne le tirerait pas. Je pense que ça l’arrangeait sur le moment, car il se faisait dessus (rires). Je ne me suis pas posé de question et j’ai marqué. Mais, je vais être franc, je me suis toujours posé la question : « Et si je l’avais raté… »
L’Inde, humainement, c’est fou. Dépaysant. Tu es loin de chez toi, de tes repères. Tu prends le pays en pleine gueule

On quitte le Stade de France pour faire quelques kilomètres. Tu as joué en Inde récemment.

Au départ, je ne voulais pas y aller. Et puis j’ai découvert des gens et un pays extraordinaires. J’étais dans une belle équipe avec mon grand frère Mikaël Silvestre. Au Chennayin, on avait quand même du beau monde : Barcigliano, Elano, Djordjic, Jean-Eudes Maurice, et le coach s’appelait Marco Materazzi. On a échoué en demi-finale du championnat. Humainement, c’est fou. Dépaysant. Tu es loin de chez toi, de tes repères. Tu prends le pays en pleine gueule. L’Inde, c’est la pauvreté au quotidien. Voir des gamins dormir sur le sol, ça te donne une certaine humilité. Nous, on avait un petit rôle : donner ce que l’on pouvait donner comme bonheur aux gens avec le football. C’est une très bonne expérience.

Et puis tu signes à Limassol…

En Inde, j’étais avec mon pote Massamba Sambou, qui joue défenseur central. Il a signé à Limassol et me dit que le coach cherche un mec de mon profil, expérimenté. En deux jours, c’était réglé et signé. Là, je joue défenseur central et ça me plaît. Je suis sous contrat jusqu’en mai. Ensuite, soit je prolonge l’aventure, soit je retourne faire une autre saison en Inde.

Soit tu reviens en Ligue 1…

Tant que le corps veut, je continue. Je pense que j’ai encore le niveau pour jouer en France. Même pour dépanner, encadrer. Quand j’étais au chômage, je m’entraînais avec la CFA de Caen. J’ai failli signer là-bas, mais c’était compliqué. Le marché est compliqué en France, mais il faut faire avec. Mais c’est vrai que terminer à Caen, là où j’ai été formé, ça serait plutôt sympa comme idée.
David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Propos recueillis par Mathieu Faure

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