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Bellini : « J’espère qu’on ne retirera pas mon numéro »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
Bellini : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;espère qu&rsquo;on ne retirera pas mon numéro<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Bandiera. Traduction littérale : drapeau. Signification dans le jargon footballistique italien : joueur fidèle et représentatif d’une équipe. Gianpaolo Bellini remplit parfaitement les critères, puisque qu’il a entamé sa 17e saison à l’Atalanta Bergame, l’unique club de sa carrière.

Francesco Totti n’est donc pas la dernière bandiera du football italien ?

Techniquement, j’en suis également une, puisque j’ai été formé ici, y ai fait mes débuts pros et suis encore là en 2015. Néanmoins, je ne me suis jamais vraiment senti un symbole et je ne me permettrais pas de me comparer à Totti, Maldini ou Zanetti. Ces grands champions ont eu des carrières beaucoup plus importantes que la mienne pour ne pas parler des statistiques. Eux et moi sommes sur deux planètes différentes.

Cette fidélité est quelque chose de voulue ou juste un concours de circonstances ?

Un peu des deux. J’ai demandé plusieurs fois à partir, mais j’ai toujours laissé le dernier mot à mon club. Pourtant, je savais que j’intéressais d’autres équipes, mais je n’ai jamais cherché à aller au clash. Et au final, je suis très content d’avoir fait toute ma carrière ici.

Vous avez disputé 428 matchs avec l’Atalanta. Personne n’a fait mieux, est-ce un record qui vous a tourmenté ?

Non, aussi parce que je pensais ne jamais le battre. J’ai commencé à y prêter attention quand les journalistes me montraient les chiffres, mais je n’aimais pas trop en discuter, un peu par superstition également. Le précédent détenteur était Walter Bonacina et c’est symbolique, car il était le capitaine à mes débuts et entraîne actuellement les U19. Il était d’ailleurs très content que le record reste entre Bergamasques.

Depuis quand l’Atalanta est votre maison ?

Cela fait 25 ans désormais. J’ai commencé par passer des petits tests, puis j’ai intégré la catégorie poussins lors de la saison 1990-91. J’ai connu toutes les institutions du centre de formation, Guido Bonifacio ou encore Mino Favini. Et surtout, beaucoup de joueurs de ma génération ont fait une longue carrière en Serie A ou tout du moins chez les pros : Pinardi, Pelizzoli, Donati, Dalla Bona, etc. Du beau monde.

« Le plus grand des petits clubs italiens » , est-ce une bonne formule pour définir votre club de toujours ?

Tout à fait. En Italie, on l’appelle la « reine des provinciales » , parce que derrière les cadors qui jouent régulièrement les premiers rôles, on trouve l’Atalanta qui en est à sa 55e saison en Serie A. Et ceci, malgré une ville pas forcément grande et un bassin de joueurs et de supporters beaucoup moins important qu’ailleurs. Cette constance au haut niveau fait que le club est très respecté dans tout le pays.
Ousmane Dabo, c’est un mec adorable et un très bon joueur avec une frappe de mule.

On sent que le lien est très fort entre club et supporters…

Ici, il suffit de tout donner pour obtenir leur respect, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Il y a un slogan qui résume tout : « Le maillot toujours trempé » . Bien sûr qu’on aimerait gagner des titres ou au moins y prétendre, mais du président aux tifosi, tout le monde sait que l’Atalanta vit dans sa propre dimension. Attention, cela n’empêche pas de se surpasser pour aller au-delà des limites techniques !

Et où en est la rivalité avec l’Albinoleffe ?

Dans notre vestiaire, il y a un écriteau sur lequel on peut lire : « Depuis 1907, la seule équipe de Bergame » , même si je dois dire que c’était très étrange d’affronter ce club composé de deux communes, mais qui dispute ses matchs dans notre stade. C’était paradoxal, car leurs tifosi nous supportent également, mais notre défaite ne les aurait pas dérangés. Cependant, j’insiste bien : « C’è solo l’Atalanta ! »

Est-ce possible de viser autre chose que le maintien ?

C’est l’objectif historique et cela nous a souvent réussi. Il y a certes eu des années où on a flirté avec une qualif’ européenne, mais ce sont des exceptions. Il faut garder les pieds sur terre. Vous savez, j’en ai vu des équipes s’écrouler voire finir en Serie B après une excellente saison. Pour penser à d’autres objectifs, il faut d’abord en atteindre un, et ensuite y allier la bonne programmation pour tenter de le rééditer. Mais sauvons-nous d’abord.

Si vous deviez choisir le plus beau moment de ces 16 années ?

Il y en a eu plusieurs. D’abord, ma première saison en Serie A, en 2000-01 avec Vavassori aux commandes. Tout le monde parlait de nous, car nous avions fini 7es en étant promus. Ensuite, il y a eu les deux saisons au milieu des années 2000 où on établit nos records de points. Et puis, il y a quatre ans, lorsqu’on se sauve tranquillement malgré les 6 points de pénalité.

Un petit test : sauriez-vous nous citer les trois joueurs français passés à l’Atalanta ?

(Sans réfléchir) Alors Franck Sauzée qui avait été accueilli comme un champion puisqu’il venait de remporter la C1 avec l’OM. Mais il a peu joué et surtout le club a été relégué à la fin de saison. Du coup, il est reparti en France. Ensuite, Ousmane Dabo qui a été mon coéquipier, un mec adorable et un très bon joueur avec une frappe de mule. Le troisième, je sèche…
Paolo Maldini était mon modèle quand j’étais petit. J’ai eu la chance de le connaître : un exemple, jamais un mauvais geste ou un mot de travers.

Un indice : il est passé par le centre de formation…

Ah Julien Rantier ! Oui il n’a joué qu’un match il y a une dizaine d’années et évolue en Serie C maintenant. Je me souviens d’un petit dribbleur, il avait beaucoup de talent et aurait pu faire une meilleure carrière.

Vous êtes l’Atalantino ayant porté le plus de fois le maillot des Espoirs italiens (16 capes), mais n’avez jamais connu la Squadra Azzurra

J’en étais proche à plusieurs occasions. Justement, quand je finis mon cycle avec les U21 en 2002, le Trap a failli me convoquer suite à quelques forfaits. Et cinq ans plus tard, on tournait bien avec Delneri, plusieurs d’entre nous étaient suivis, mais à mon poste, le sélectionneur décida de convoquer Pasqual. Honnêtement, je ne regrette rien, il y a toujours eu plus fort que moi et je n’ai probablement jamais atteint un niveau me permettant d’y prétendre sérieusement.

Quelle est la bandiera italienne que vous avez le plus admirée ?

Paolo Maldini qui était mon modèle quand j’étais petit. On avait les mêmes caractéristiques, droitiers évoluant au poste d’arrière gauche. J’ai eu la chance de le connaître en tant qu’adversaire, un exemple, jamais un mauvais geste ou un mot de travers.

Vous effectuez la dernière saison de votre carrière, et si le club propose de retirer votre numéro 6 ?

Je dis non ! J’espère que quelqu’un d’autre le portera. Il n’y a que deux numéros qui ont été retirés, le 12 en hommage aux supporters, le 14 de Chicco Pisani, décédé dans un accident de voiture en 1997. Et cela doit rester ainsi.
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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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