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Bari White
Huit piges dans le purgatoire de la Serie B équivaut à une éternité pour un club de football, surtout quand on s'appelle l'AS Bari. Une expérience qui vous forge le caractère. Mais le promu étonne, détonne, jusqu'à squatter le peloton des meilleurs. L'équipe de Gianpiero Ventura est un mur, imprenable. Ce soir, c'est l'Inter qui s'y frotte...
En Afrique du Sud, ils pourraient se retrouver à trois dans la Nazionale de Lippi : Nicola Legrottaglie, Antonio Cassano et Gianluca Zambrotta. Ensemble, le trio pourra parler du stade San Nicola, des derbys contre Lecce, des souvenirs de Giuseppe Materazzi (le pater de, ancien coach du club) et des années de vache maigre (le club possède un triste record, celui du plus grand nombre d’accession en Serie A : 12). Et pour cause, les trois lascars se sont fait un blase à l’AS Bari. Le genre de club qui marque un joueur. En battant Trévise 4 à 1 l’an dernier en Serie B, le Bari d’Antonio Conte s’invitait dans la cours des grands. Après presque une décennie à l’étage inférieur, les pouilleux allaient pouvoir de nouveau inonder les stades de Serie A. Conte a réalisé un miracle. Depuis sa relégation en 2001, Bari n’avait jamais terminé dans le top 6 de Serie B. Un club de merde en somme, voué à végéter chez les clodos jusqu’à plus soif.
En attaquant l’élite en août dernier, Bari a les crocs. Le mercato s’est fait intelligement. Du roublard et du solide : Donati, Almiron, Paro. Des mecs revanchards et expérimentés. Mais le plus dur consiste à trouver un remplaçant à Conte, parti distiller sa science à Bergame. Faute de mieux, Bari s’en remet à Giampiero Ventura. Le genre de mec à changer de clubs tous les ans (16 équipes coachées en 28 piges). Dans la famille Matarrese (à la tête du club depuis plus de 30 ans), on ne la ramène pas. On flippe. Mais au bout de six mois, l’équipe a bluffé son monde. Dixième, avec la meilleure défense d’Italie (à égalité avec l’Inter et la Fiorentina, excusez du peu) et à seulement 3 points des places européennes. Pourtant, pendant très longtemps on considérait Bari comme une équipes de paysans. Une squad juste bonne à se faire prêter les jeunes pour se faire les dents (Di Vaio, Ferrari, Volpi, Perrotta, D’Agostino etc.).
Gillet – Ranocchia, les symboles
Cette année, outre le fait d’avoir tapé la Juve et la Lazio à la maison, les sudistes ont été chercher des points à Milan (contre l’Inter et le Milan). Seules la Roma et la Fiorentina sont venues à bout des Baresi. La faute à un système huilé, un bloc équipe à l’ancienne. Les titulaires changent rarement. Ventura s’appuie sur son capitaine, le gardien Jean-François Gillet, au club depuis près de dix ans. Véritable figure locale, le Belge incarne les valeurs du club : travail et sueur. Mais le futur s’appelle Andrea Ranocchia. Le défenseur central de 21 ans appartient au Genoa qui le prête depuis deux ans à Bari, où, il s’amuse comme un dératé. Immense (1m95), Ranocchia écœure chaque semaine les attaquants du pays. Intraitable dans les airs, le joueur formé à Arezzo est loin d’être dégueulasse balle au pied.
Au vrai, tous les grands lui font la cour depuis un an. A ses côtés, les coupeurs de jambes se serrent les coudes et font la sale besogne : Masiello, Bonucci, Alvarez…
Andrea sait qu’à la fin de la saison il ne sera plus là, il en profite donc un max.L’attaque n’est pas le point fort des Baresi. Barretto, Kutuzov, Meggiorini alignent 9 buts à eux trois. Moche. peu importe, les mecs jouent tout sur l’impact physique, quitte à passer par la case expulsion (4 rouges cette saison). Ça tombe bien, samedi c’est l’Inter qui débarque. la bande à Mourinho avait connu toutes les peines du monde à domicile lors de l’ouverture du championnat (1-1 le 23 août). Pour la réception des champions d’Italie San Nicola sera en feu. Histoire de se rappeler qu’il y a quelques années, un certain Zvonimir Boban traînait ses godilles avec le maillot local…
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