Leo tout seul
Sous contrat avec le Barça jusqu’au 30 juin 2021, le meilleur buteur et passeur de la Liga 2019-2020 n’a toujours pas prolongé dans son club actuel. La raison officielle ? Le temps. « Je ne vais pas entrer dans les détails, car nous sommes concentrés sur la compétition, confiait Josep Maria Bartomeu dimanche soir aux micros de Movistar +. Messi nous a expliqué qu'il voulait rester, aussi je peux vous assurer que nous allons l'apprécier encore longtemps. » Une assurance teintée d’arrogance qui laisse supposer que l’affaire serait déjà dans le sac. De façon plus officieuse, la très sérieuse Cadena SER explique pourtant que Leo Messi aurait tout simplement gelé les négociations avec les dirigeants du Barça en vue de l’extension du dernier bail signé en novembre 2017. Pourquoi ? Parce que le Barça ne donnerait plus de garanties sportives suffisantes pour inciter Messi à s’engager davantage. Badaboum.
Dès lors, à qui peut-on réellement se fier ? Malgré un sursaut d’orgueil perçu dans le jeu lors de la rencontre face à Villarreal ce week-end, le Barça ne respire pas la sérénité. Sixième au classement des équipes les plus performantes à l’extérieur en Liga (quatre victoires, trois nuls et quatre défaites), le collectif catalan patauge au moment d’enchaîner les bonnes performances. Aussi, la gestion des blessures (Dembélé, Umtiti, Suárez ou plus récemment De Jong), des prêts (Coutinho, Rafinha, Aleñá, Emerson) ou la cession très précoce d’Arthur Melo à la Juve font tanguer le bateau barcelonais au moment de boucler l’exercice à venir. Et en Europe ? Le constat est limpide : depuis le départ de Neymar au PSG à l’été 2017, le Barça ne parvient plus à briller en C1 autrement que par les performances fantastiques de Messi. Une ultra dépendance que l’astre argentin commence à mal vivre au moment d’atteindre l’âge du Christ.
Bartomeu-Abidal-Messi, la lente agonie
Légitimement désigné comme capitaine de l’équipe depuis le départ d’Andrés Iniesta, Messi prend la responsabilité d’être le porte-voix du vestiaire culé, un statut non négligeable dans une période de crise comme celle traversée par le Barça cette saison. Mais dans les faits, son rôle prend du plomb dans l’aile quand vient la prise de décision concrète. Le dernier dossier chaud en date ? L’éviction d’Ernesto Valverde en début d’année, alors que le Basque était très apprécié par les cadres du vestiaire pour ses qualités humaines. De manière assez maladroite, Éric Abidal est venu ajouter son grain de sel dans ce sujet sensible. « Certains joueurs n’étaient pas satisfaits et ne travaillaient pas beaucoup, déclare le secrétaire technique du Barça en février dernier dans les colonnes de Sport. Il y a des choses que je peux sentir en tant qu’ancien joueur de football. »
Une prise de parole que Messi s’est empressé de commenter dans la foulée sur Instagram sans oublier de sortir la machine à claques. « Les responsables de la direction sportive doivent assumer leurs responsabilités et surtout peser leurs décisions. (...) Quand vous parlez de joueurs, il faudrait donner des noms, car sinon, vous salissez tout le monde et vous alimentez des rumeurs infondées. » Aujourd’hui au travail avec Quique Setién et en discussion parfois très brève avec son adjoint Eder Sarabia, Messi continue d’offrir ses services au FC Barcelone. Mais pour combien de temps encore ? En juin prochain, les élections auront lieu pour désigner le futur président du Barça pour les six prochaines années. Si Bartomeu compte briguer un nouveau mandat, nul doute que convaincre Messi de rester sera une étape essentielle à sa propre succession. Et si La Pulga refuse ? Il faudra alors penser à planifier l’après en moins d’un an. Bon courage...
Par Antoine Donnarieix
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