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Balle de but pour Gignac
En s'imposant cette après-midi, l'OM peut revenir à un point de Lille. Et si, en face, c'est Toulouse, une équipe qui réussit bien au Vélodrome, Gignac a désormais changé de camp.
C’est de notoriété publique, les joueurs de l’OM ne sont pas du genre à attendre impatiemment le début de Jour de Foot le samedi soir. Il n’empêche, hier, une avalanche de textos et autres BBM ont dû les mettre à la page en leur donnant l’info essentielle de l’émission, accessoirement de la journée de Ligue 1 : Lille a perdu à Monaco. Deschamps avait lâché qu’il n’appréciait pas forcément de jouer après le leader. Pour lui, c’est, dans tous les cas, de la pression supplémentaire. Là, il devra faire avec, et il sera surtout fixé sur les aptitudes de son groupe à aller chercher le titre.
Car même si Toulouse n’a plus grand chose à jouer, confortablement installé dans le ventre mou, l’OM va devoir surmonter sa peur pour l’emporter. La dernière victoire des phocéens sur le TFC remonte à l’automne 2006. Pour situer, Dominique Arribagé jouait encore au foot alors que Bamogo avait scoré pour les locaux. Depuis, les violets ont gagné une fois et obtenu deux nuls. Et si l’on ne devait retenir qu’un match pour symboliser la crainte qu’inspire cette équipe du sud-ouest, ce serait assurément le 2-2 d’il y a deux ans. L’OM de Gerets était alors au coude à coude avec Bordeaux pour le titre mais elle avait dû concéder le partage des points avec le futur quatrième du championnat. Sans ce nul, les Girondins n’y auraient peut-être pas cru. Ce soir-là, Toulouse avait réussi son braquage grâce à deux hommes en feu: Cédric Carrasso avait été impérial, et sans doute un peu revanchard, alors qu’un certain André-Pierre Gignac avait marqué sur ses deux occases. « Je pense que les joueurs de Toulouse préféreraient encore l’avoir avec eux, c’est sûr » a assuré Deschamps dans la semaine. Oui, mais qu’en est-il de l’OM ?
Si l’on se fie à la journée de vendredi, c’est le cas. Plus que jamais. L’édition du jour de L’Equipe, que l’on aurait pu confondre avec une version papier de Footmercato, envoyait un message clair : tout le monde peut partir à l’OM, sauf le natif de Fos. A cette période de l’année, le quotidien ne sort pas ses gros sabots innocemment : quand ils annonçaient Paul le Guen à l’OM, c’était avant tout pour prévenir : « Attention les gars, Gerets, il va pas rester » . Et puis le coup classique du « Gignac, c’est notre première recrue de l’an prochain » a été resservi sur le plateau d’OMtv un peu plus tard dans la journée par Anigo. Pour le directeur sportif, le club va remplacer Taïwo et Brandao, mais va surtout garder son ossature. Quelque part, on prépare déjà l’après-Deschamps, un compétiteur adepte des gens opérationnels tout de suite, peu importe les âges ou les conditions de revente. S’appuyer sur Gignac, c’est aussi envoyer un message à Lucho. Car il faut le dire, il y a un problème entre les deux hommes. Cela fait plus de sept mois qu’ils ne se trouvent pas. Comme le talent est là, il faut chercher ailleurs. Vers cette phrase de l’Argentin : « Moi, les passes décisives, je les donne, après si devant ils ne les convertissent pas … » . Plus qu’une passe entre les deux joueurs, il pourrait y avoir une passation de pouvoir, symbolique, en tant que figure de proue de l’effectif. En fait, c’est Gignac qui joue gros face à son ancien club aujourd’hui.
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