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Bah alors, ce n’est pas si nul que ça, Sassuolo ?

Eric Maggiori
Bah alors, ce n’est pas si nul que ça, Sassuolo ?

Après sa déroute concédée à domicile contre l’Inter, il y a deux mois (0-7), on ne donnait pas cher de la peau du promu, Sassuolo. Pourtant, quelques semaines plus tard, le club noir et vert n’est plus relégable, et peut compter sur quelques jeunes prometteurs.

Il semblait bien que Sassuolo allait poursuivre la malédiction. Chaque année, en Italie, un promu se plante. En 2011/12, Novara remonte en Serie A après une éternité passée dans les limbes du football italien. Le club préféré de Michel Platini (après la Juve, évidemment) offre quelques bonnes prestations, mais termine loin derrière les autres, et redescend. La saison suivante, c’est Pescara qui subit le même sort. Avec un record à la clef : celui du nombre de buts encaissés, 84. Cette année, cette casquette de petit poucet qui n’a pas les épaules assez larges pour jouer avec les grands semblait destinée à Sassuolo. Lors de la 2e journée de championnat, l’équipe d’Eusebio Di Francesco se fait martyriser à domicile, 4-1, par un autre promu, Livourne. Ironie, c’est justement face à Livourne, en mai dernier, que Sassuolo avait définitivement validé sa montée parmi l’élite, grâce à un but de Missiroli inscrit à la 95e minute (1-0). Lors de la 4e journée, c’est carrément l’humiliation. Sassuolo se fait dévorer par l’Inter. 7-0. Le club ne compte alors pas le moindre point au compteur, et déjà la pire défense d’Europe. On lui prédit une saison infernale et on l’imagine déjà en candidat idéal à la succession d’Ancône comme pire club de ces vingt dernières années en Serie A. Oui, sauf que non. Car le 7-0 a été un véritable électrochoc. Positif, évidemment.

Berardi-Zaza, présent à Sassuolo, futur à la Juve

Pas question de faire office de victime sacrificielle. Sassuolo veut exister en Serie A, et autrement que par la dénomination du club qui prend des raclées. Trois jours après sa déroute face à l’Inter, le club neroverde accroche un point plus que précieux sur la pelouse du Napoli, qui avait jusque-là remporté tous ses matchs. L’occasion de découvrir pour la première fois dans un grand stade de Serie A la petite pépite Simone Zaza, 22 ans, propriété de la Juve. L’ancien d’Ascoli fait taire ce soir-là le San Paolo, avec une fusée du gauche dans la lucarne. Quelques jours plus tard, encore, Sassuolo réalise son deuxième exploit. Menés 2-0 à domicile par la Lazio, les joueurs d’Eusèbe De François trouvent les ressources pour revenir à 2-2, et, sans un miracle de Marchetti à la dernière minute, ils se seraient imposés 3-2. Pas grave. La première victoire parmi l’élite n’est reportée que de quelques jours. Elle intervient le 20 octobre, face à Bologne. Une date à marquer d’une croix rouge dans l’histoire du club. C’est le début de la remontée.

L’équipe prend confiance, trouve ses marques et, surtout, découvre la magnifique association entre le déjà cité Simone Zaza, et son jeune compère Domenico Berardi. 19 ans pour lui, et, comme son pote, un contrat qui le lie à la Juventus. Preuve que les Turinois, en plus d’assurer le présent, ont déjà bien déblayé le terrain pour l’avenir. Berardi, qui évoluait déjà à Sassuolo la saison dernière (11 buts en Serie B), s’offre son premier grand frisson au stadio Marassi, le 3 novembre. Face à la Sampdoria, il claque un triplé mémorable, qui permet à son équipe de s’imposer 4-3, et de revenir, pour la première fois, à hauteur du premier relégable (et donc aussi du premier non-relégable, puisqu’ils étaient tous à égalité). Berardi a récidivé face à l’Atalanta et la Roma (égalisation à la 93e minute sur la pelouse du leader) et est, à ce jour, le plus jeune joueur dans tous les championnats européens à avoir inscrit autant de buts (7, en tout). Ajoutez à ces deux-là quelques joueurs qui connaissent la Serie A comme leur poche (Acerbi, Pegolo), et certains mecs revanchards qui sortent d’une expérience pas franchement réussie (Schelotto, Floro Flores), et vous obtenez une équipe qui croit désormais dur comme fer en ses chances de faire un coup cette saison.

Di Francesco, le maître des lieux

Et ils ont de quoi y croire, les bougres. Bons dernier il y a deux mois, Sassuolo est aujourd’hui 15e, à trois points du premier relégable. Pas de quoi sauter au plafond, certes, mais un vrai motif d’espoir pour la suite. Les dirigeants croient en leur projet et, surtout, ils ont eu le mérite d’accorder leur confiance à Eusebio Di Francesco, même après l’humiliation subie contre l’Inter, qui aurait pu être fatale à l’ancien joueur de la Roma. De fait, s’il est prophète en Serie B, Di Francesco avait, avant le récent sursaut de Sassuolo, des statistiques catastrophiques en Serie A. Après les quatre premières journées de cette saison 2013/14, son bilan sur un banc de touche en première division était de deux victoires, deux nuls, et treize défaites. Les dirigeants auraient pu se dire qu’il n’est pas l’homme de la situation, le virer, et prendre à sa place un type comme De Canio, Arrigoni ou Cosmi, qui aurait peut-être grappillé quelques victoires par-ci par-là, mais qui n’auraient jamais su donner une identité au club. Or, Di Francesco connaît son groupe depuis la saison dernière. Il a connu la Serie B, la folle course vers la promotion, l’ivresse de la montée. Et même si de nombreux joueurs sont venus garnir l’effectif cet été, il demeure le maître des lieux, celui qui en connaît les rouages et les pièces secrètes.

Il le prouve aujourd’hui, avec une équipe qui pratique finalement un football loin d’être dégueulasse (sur les derniers matchs, on peut ouvertement affirmer que Sassuolo produit un jeu plus plaisant que le Milan AC ou la Lazio), et qui a envie de croire qu’elle peut être la surprise de l’année 2014. L’objectif premier reste, comme établi au début de la saison, le maintien. Mais cette équipe d’Émilie-Romagne a déjà prouvé qu’elle avait de sacrées ressources mentales. Et on le sait : bien souvent, pour survivre et faire quelque chose de fou en Serie A, il faut du talent, des bons joueurs, une bonne tactique, mais avant tout, un mental d’acier. Avec ça, les victoires, elles, viendront toutes seules. Enfin, un peu toutes seules, et un peu avec la magie du duo Zaza-Berardi, évidemment.

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Eric Maggiori

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