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Autopsie du foot anglais…

Par Chérif Ghemmour
Autopsie du foot anglais…

Les clubs sont nuls, les joueurs sont nuls, les Three Lions sont nuls, les coachs sont nuls, les supporters sont nuls, les pelouses sont n… Euh, non ! Pas les pelouses.

La semaine prochaine, Manchester City et Arsenal gicleront en C1, et Everton giclera aussi en C3. Plus aucun club anglais en coupes d’Europe ! Phase terminale. C’est écrit, c’est comme ça, on n’y peut rien. Les Rastas l’avaient prédit : Babylon shall fall (Babylone tombera). Trop de fric a tué le foot anglais. C’est par le chéquier qu’Albion a péché, c’est par le chéquier qu’Albion périra. La mort du foot écossais, engagé lui aussi il y a quinze ans dans une surenchère fatale entre des clubs rendus fous par les montants records des droits TV, aurait dû avertir le foot anglais. Les clubs écossais avaient emboîté le pas aux clubs anglais, eux aussi super arrosés par les droits TV de Sky… Et la bulle écossaise gonflée de recrues innombrables a éclaté. Le foot écossais a « mourru » , et l’Angleterre s’est coupée de son vivier traditionnel scottish qui faisait sa force depuis un siècle. Bien fait pour elle ! Et comme Albion dépense sans compter, recrute idiot et forme mal, sa mort dans d’atroces souffrances est pour très bientôt. Car la Premier League va engranger encore plus d’argent et elle ira tout claquer au casino.

Avec la renégociation des droits TV au Royaume-Uni, la PL touchera une somme record de 6,92 milliards d’euros, pour la période 2016-2019. À partir de mai 2017, le dernier de la Premier League touchera 136 millions d’euros de droits TV. Le champion obtiendra 210 millions… Il est amusant de noter que c’est au moment où le foot anglais a touché le jackpot qu’il est au fond du trou. Et ce n’est pas un hasard vu que le fric, c’est l’alpha et l’omega du foot british malade et de son championnat surcoté. Une PL très bien filmée, très bien exposée comme une série TV diffusée en 38 épisodes. Marketing impeccable ! En rock et en foot, l’Angleterre a toujours su mettre ces deux produits en valeur. Problème : la saison 2014-2015 est médiocre. Chelsea n’est pas compétitif en C1, MU ne ressemble à rien, Man City n’a pas d’âme (c’est juste des bons pros), Arsenal n’est pas trop mal, mais reste limité, Southampton a fait illusion. Alors on buzze à mort sur « le grand retour de Liverpool » , pourtant sorti très tôt en C3 par Beşiktaş… Pour vanter la PL, il ne reste plus qu’un mot, censé faire taire tous ses détracteurs : intensité. L’intensité à courir dans le vide n’a jamais tenu lieu de génie tactique. Pas vrai, José Mou ?

Next big thing tombe à l’eau

En quittant l’île pourrie, Fabio Capello avait maudit ce pays et ce championnat anglais dont seulement 35 % des joueurs étaient sélectionnables en équipe d’Angleterre. Tout le reste, c’est 65% de mercenaires étrangers payés très cher à ne rien foutre (voyez Van Persie et comparez avec Ian Rush). Après sa Coupe du monde ratée – un pléonasme – au Brésil, l’Angleterre s’est un peu remise en question sur le sujet. Le 22 septembre 2014, l’association anglaise des joueurs professionnels (PFA) avait émis le souhait de voir instaurer un quota de joueurs nationaux sur les feuilles de matchs en Premier League. Gordon Taylor, le directeur exécutif de la PFA, avait explicité la chose ainsi : « La clé, c’est de commencer au niveau même de la pelouse et d’avoir au minimum quatre joueurs sélectionnables pour l’Angleterre, dont un formé localement. Il y a tellement d’argent investi dans la formation, qu’il faut un retour sur investissement. » Taylor avait pointé la difficulté des jeunes Anglais à percer au plus haut niveau et relancé le débat sur la présence limitée des étrangers au sein des clubs. C’est une piste de réflexion, faut voir… Sauf qu’il y a dix ans, l’Allemagne n’avait pas spécialement tari à tout jamais la venue de footballeurs étrangers. En revanche, elle s’est mise à très bien former des jeunes devenus excellents et champions du monde. L’Angleterre sortira quand même le chéquier au lieu de bien former.

Le shopping : Albion ne sait faire que ça, anyway… Pour bien comprendre la nullité absolue du foot anglais, il faut lire The secret footballer (tomes 1 et 2). Deux bouquins sous-évalués par manque de révélations croustillantes, mais très révélateurs de la mentalité du footballeur professionnel anglais. On rappelle que l’auteur est un pro qui traîne une sale dépression dans les dernières années de sa carrière. Le gars raconte comment le fric inonde tout : salaires démesurés, agents cupides qui poussent leurs joueurs tels des pions de club en club, invitations VIP et champagne dans les nombreuses soirées organisées par les partenaires du club. Le pire ? La starisation insensée des jeunes qui ont juste flambé pendant deux matchs ou qui ont mis un doublé en Cup face à un gros du Top Four… On rejoint là toute la décadence de la presse rock british affairée à débusquer les nouvelles stars qu’elle détruira par la suite. Les plumitifs anglais n’ont pas leur pareil pour monter au pinacle des groupes honnêtes, mais pas géniaux (The Libertines, Arctic Monkeys) qu’ils renient ensuite. Fais gaffe, Harry Kane ! Ceux qui te poussent aujourd’hui jusqu’en sélection nationale te jetteront à Bradford quand tu rateras une occase contre l’Ouzbékistan à Wembley… Harry Kane est un jeune joueur honnête, comme le sont Sterling, Sturridge, Welbeck, Berahino, Oxlade-Chamberlain. Mais sont-ils de futurs Shearer ou bien rejoindront-ils à leur tour la cohorte des attaquants cramés à qui on avait aussi prédit monts et merveilles (Walcott, Agbonlahor, Bent, Crouch, Defoe, Caroll, Lennon, Heskey) ? Seul Rooney a tenu les promesses qu’on avait placées en lui. Alors on lui pardonne ses implants capillaires…

Désert sans Oasis

Car le foot anglais ne vit que pour l’enflammade, comme le rappelle dans le dernier So Foot le bon Noel Gallagher (ex-Oasis, groupe moyen présenté autrefois comme les nouveaux Beatles, c’te blague). Noel résume parfaitement le marasme du foot anglais, via les piteux Three Lions et leurs suiveurs abrutis : « Il suffit qu’ils gagnent un seul match pour que le lendemain, ils s’enflamment : « On va la gagner ! » Mais allez vous faire foutre ! Le truc récurrent avec l’Angleterre, c’est qu’ils mettent leurs espoirs sur une seule personne : le sélectionneur ou un joueur, que Beckham ou Rooney. L’Espagne a huit grands joueurs, l’Allemagne au moins douze, l’Argentine en a six. Si l’Angleterre doit gagner l’Euro, elle doit battre la Hollande, l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie. Et je ne parle pas de la Russie, de la Croatie ou du Portugal. Pour gagner une Coupe du monde, tu ajoutes l’Argentine et le Brésil. Donc faites-moi confiance : cela n’arrivera jamais. »

Le foot anglais a perdu son âme, son identité, ses valeurs tactiques authentiques qui avaient fait la force de ses clubs autrefois (voir sofoot.com, Lectures Longues : Great Great Britain 1977-1982). L’Angleterre n’a plus de grands coachs charismatiques, tels Shankly, Paisley, Clough, Robson. Alors, elle sort le chéquier et achète à l’étranger pour ses clubs majeurs, ou moindres : Mourinho (Chelsea), Pellegrini (Man City), Wenger (Arsenal), Van Gaal (MU), Koeman (Southampton), Pochettino (Tottenham), Poyet (Sunderland), Martinez (Everton). Rodgers (Liverpool) fait figure d’exception, mais il ne sera jamais Paisley. L’Angleterre n’a plus de gardiens, plus de leaders, plus de buteurs, plus de milieux XXL tels les demi-dieux Scholes, Lampard, Gerrard. Lacune révélatrice : l’Angleterre est devenue nulle dans le jeu aérien. Elle était autrefois maîtresse des airs. Au Mondial brésilien, l’Uruguay avait pris le dessus avec le petit Suárez qui avait planté Cahill et Jagielka. Paris a déglingué Chelsea en marquant trois buts de la tête. Et pourtant, Cahill et Terry, c’était le must mondial dans le domaine aérien… Ils se sont fait bouffer par Zlatan (à l’aller), Cavani (but), David Luiz (but sur corner) et Thiago Silva (but sur corner). For ever shame ! Et le fameux « chaud public anglais » ? Il a disparu, relégué au pub parce que la gentry qui n’y connaît rien l’a remplacé au stade en payant sa place à prix d’or… Amen.

Ivan Toney, pari gagnant

Par Chérif Ghemmour

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