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Aurélien Collin : « On vit dans une société où le Noir n’est pas aussi respecté que le Blanc »

Propos recueillis par Andrea Chazy
Aurélien Collin : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On vit dans une société où le Noir n’est pas aussi respecté que le Blanc<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Installé aux États-Unis depuis bientôt dix ans, Aurélien Collin est aujourd'hui à Philadelphie où il est confiné en période de Covid-19. Il a aussi assisté aux premières loges, ces derniers jours, aux manifestations en soutien à George Floyd et à la montée de la violence qui a suivi.

Depuis le début des manifestations samedi, c’est de plus en plus violent. C’est dangereux, ça commence à « shooter ».

Comment est la situation actuellement à Philadelphie ? Il y a eu de grosses manifestations ici aussi, et ça a mal tourné. Je vis en centre-ville, et la situation est catastrophique. Beaucoup de gens sont arrivés et ont commencé à tout casser. Ils ont brûlé des voitures, défoncé les stores du H&M pour tout voler, pareil pour le Apple Store. C’était pacifique au début et ensuite c’est devenu violent. Depuis le début des manifestations samedi, c’est de plus en plus violent. C’est dangereux, ça commence à « shooter » . Tout le monde a des pistolets ici.

On imagine facilement que tu restes enfermé chez toi, à l’abri.Bien sûr. Je me fais tout livrer pour ne pas sortir de chez moi. En plus, on est toujours en période de coronavirus. Du coup, je reste chez moi, et vu qu’il y a actuellement des négociations entre la MLS et le syndicat des joueurs, je reste concentré sur ça. (La ligue aurait menacé les joueurs d’un lock-out si l’impasse concernant la baisse des salaires perdurait au-delà de ce mardi midi, selon ESPN, N.D.L.R.) On voit qu’avec les manifestations, le social-distancing n’existe plus. Tout le monde se touche, donc ça peut malheureusement annoncer une deuxième vague de coronavirus. Lorsque les gens ont manifesté pacifiquement, c’était très beau. C’était fort, vraiment. Mais il ne faut pas oublier la pandémie non plus.

Ce n’est pas la première fois que l’on entend qu’un drame similaire à celui de George Floyd arrive aux États-Unis. Tu as senti la tension monter ces derniers mois ? Non, pas vraiment. Aux États-Unis, il y a une histoire particulière par rapport au racisme qui dure depuis des siècles. Dès qu’il y a un policier blanc qui tue un Noir, ça prend des proportions énormes. On vit dans une société où le Noir n’est pas aussi respecté que le Blanc, surtout aux États-Unis. Il n’y a qu’une race humaine et c’est triste parce que la société essaye de nous enseigner le contraire.

On a vu pas mal de messages de soutien via la formule « Black Lives Matter », mais aussi des plus surprenants. Notamment de la part de la NFL, qui a mis à l’écart Colin Kaepernick en 2016 alors que ce dernier protestait justement contre les violences policières et le racisme. Comment les footballeurs aux USA peuvent se faire entendre selon toi ? Beaucoup de joueurs sont déjà fraternels avec ce mouvement, et c’est ce qui est beau. De mon côté, j’essaye de combattre toutes les inégalités ou injustices. Kaepernick, ce qu’il a fait, c’est courageux. Le sport est une famille et dès qu’il y a une cause qu’il faut défendre, on est ensemble.

Certains de tes coéquipiers ou de tes amis ont eu des traumatismes avec la police par le passé ?Je sais que certains de mes coéquipiers de couleur ont déjà été arrêtés par le passé, car la police a des préjugés. Mais après, ça, c’est partout, malheureusement, même en France. Il faut faire très attention. La Ligue a mis en place quelque chose de pertinent à mon sens. À Kansas City par exemple, en début de saison, des agent du SWAT venaient nous voir pour nous expliquer : « Si vous vous faites arrêter, ne répondez pas mal, restez calme les mains sur le volant… Traitez-le avec le maximum de respect possible pour minimiser les problèmes. » Si par exemple tu es arrêté la nuit en voiture en ayant bu de l’alcool, ils peuvent rapidement prendre peur.

Parce que sinon il y a un risque que ça dégénère gravement, c’est cela ?Bien sûr, parce qu’aux États-Unis, tout le monde a une arme. Et puis, ce n’est pas parce que tu es policier que tu es quelqu’un de bien. Il y a des gentils et des méchants partout.

Généralement, ils étaient arrêtés parce qu’ils étaient de couleur et qu’ils avaient une belle voiture.

Tu te rappelles d’un coéquipier en particulier qui a eu une mauvaise histoire avec la police ? Non, mais généralement, ils étaient arrêtés parce qu’ils étaient de couleur et qu’ils avaient une belle voiture… Il n’y avait pas de mauvais traitement, c’est juste qu’il y a des préjugés véhiculés par la société qui fait que la police arrête, dans un cas similaire, beaucoup plus souvent des personnes de couleur que des Blancs.

Tu faisais écho à ce qui se passait en France. Tu crains qu’on puisse arriver au même stade dans l’Hexagone ? Non, il ne faut pas oublier qu’aux États-Unis, tout est tout le temps multiplié par dix. En France, il y a quelque chose de plus confraternel, c’est évident que s’il y a un acte de racisme, il est dénoncé ensuite. Mais il n’y a quand même pas la même histoire que celle vécue par les Afro-Américains et notamment l’esclavage qui est malheureusement encore dans les mœurs de certains. C’est aussi pour cela que ça prend ici des proportions énormes.

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Propos recueillis par Andrea Chazy

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