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Au Stade rennais, revoilà Bruno Génésio

Par Clément Gavard, à Rennes
Au Stade rennais, revoilà Bruno Génésio

Bruno Génésio est de retour en Ligue 1, pour faire briller la Bretagne. Moins d'une semaine après la démission de Julien Stéphan, le technicien de 54 ans a été présenté comme le nouvel entraîneur du Stade rennais ce vendredi après-midi au Roazhon Park. L'ancien coach de l'OL aura pour objectif de redresser une équipe à la dérive, mais aussi de soigner son image en prouvant qu'il a les épaules pour durer à ce poste au haut niveau.

Le destin est souvent taquin, mais il n’est pas allé jusqu’à offrir à Bruno Génésio des retrouvailles avec l’OL pour son grand retour en Ligue 1, un peu moins de deux ans après l’avoir vu quitter « son » club. Il aura donc fallu attendre 24 heures après la défaite de Rennes au Groupama Stadium (1-0) pour voir le technicien de 54 ans enfiler son nouveau costume. Ce vendredi, sur les coups de 14 heures, Génésio s’est installé à la place à laquelle se trouvait encore Julien Stéphan il y a moins d’une semaine après une ultime déroute contre Nice, pour sa présentation à la presse. Sans Nicolas Holveck, toujours hospitalisé, mais accompagné de Florian Maurice et Jacques Delanoë, président non exécutif venu compléter ce triumvirat remodelé.

Face à une petite trentaine de journalistes, Bruno Génésio est apparu détendu, serein et prêt à remplir sa nouvelle mission. « J’ai un destin étrangement lié au Stade rennais, a-t-il souri. C’est en quelque sorte un match face à Rennes qui a précipité mon départ de Lyon, après une demi-finale de Coupe de France. » C’était le 2 avril 2019, et depuis, le technicien rhodanien s’était éloigné de l’Hexagone pour tenter l’aventure en Chine, un endroit pas idéal pour se montrer. D’une expérience à une autre et deux mois après la fin de son aventure asiatique, Génésio se retrouve désormais face à un défi : se (re)faire une réputation en France, et prouver qu’il a les épaules pour entraîner au haut niveau.

Une quête de légitimité

Son nom a beau résonner depuis un moment dans le foot français, Bruno Génésio reste un jeune loup au poste d’entraîneur principal d’une équipe professionnelle. Tout au long de ses trois années et demie passées sur le banc de l’OL, l’ancien milieu de terrain aura semblé en quête d’une légitimité qu’il n’a jamais vraiment réussi à obtenir dans son club de cœur. Un club qu’il aura qualifié trois fois sur quatre en Ligue des champions (avec le deuxième budget de L1), sans atteindre de finale de coupes nationales. Mais au-delà des résultats, c’est une question qui revient à chaque fois que le nom de Génésio arrive sur la table : quel type de technicien est-il ? Pas réputé comme un grand tacticien, le Lyonnais traîne comme un boulet une image de coach à la française sans grandes idées. « J’ai l’impression qu’en France, on aime bien coller des étiquettes aux gens, quels qu’ils soient, confiait-il à So Foot, en 2019. Moi, je suis l’entraîneur gentil qui n’a pas de principes de jeu, qui a réussi les six premiers mois, seulement parce que je suis copain avec les joueurs. Tout juste si on ne se saoulait pas tous les jours ici et du coup, on a battu le Monaco du grand Jardim (6-1) uniquement parce qu’on a pris une cuite la veille, entre potes. On m’a mis dans cette case-là, et du coup, aujourd’hui, on ne veut pas m’en sortir parce que c’est con de changer d’avis. »

Dans la salle de presse du Roazhon Park, Génésio n’a pas énormément parlé de jeu, les questions sur le sujet étant aussi peu nombreuses, mais il a donné quelques pistes sur le visage qu’il aimerait donner à un Stade rennais malade. « C’est une équipe construite pour avoir la possession, il y a beaucoup de bons joueurs techniquement, a-t-il analysé. Ce qui manque, c’est la prise de risque, le changement de rythme, le sens du sacrifice. Le jeu de possession fera partie de ce qu’on va mettre en place, mais il faudra ajouter plus d’agressivité défensivement comme offensivement. » Trop vague pour déjà comprendre à quoi ressemblera la patte Génésio, mais les prochaines semaines lui permettront sûrement de dessiner plus clairement son plan. Toujours est-il que pour quelqu’un « qui ne sait pas se vendre », l’ancien coach du Beijing Guoan, conseillé depuis deux ans par l’influent Pini Zahavi ( « Ça a surtout été une rencontre, une connexion » ), aura réussi à trouver une belle chaussure à son pied avec le SRFC, un club à la ramasse à l’heure actuelle, mais avec des ambitions assumées (l’Europe chaque année).

Prophète hors de son pays ?

Pas emballé à l’idée de reprendre un club en cours de saison en raison du « besoin de rester avec ses proches » après une deuxième saison marquée par la crise sanitaire en Chine, Génésio a finalement été convaincu par le discours « marquant » de l’actionnaire François Pinault et bien sûr par Florian Maurice dont il était proche à l’OL. La connexion lyonnaise, évidente, pourrait d’ailleurs devenir un important sujet de discussions à chaque secousse dans un club habituellement doté d’une forte identité locale. « Ce qui est important, c’est le projet rennais, on n’est plus à Lyon, a balayé Génésio d’un revers de main. On doit s’inscrire dans ce projet et retenir que chaque club a ses particularités, ses ambitions, des gens en place… Notre devoir, c’est de respecter ça même si le fait d’avoir travaillé ensemble à Lyon nous facilite le travail. »

À Rennes, Bruno Génésio n’est pas encore chez lui, et ce n’est pas péjoratif de dire que c’est peut-être une bonne nouvelle. Sur les bords du Rhône, dans le club de sa vie où il a passé plus de vingt ans, l’entraîneur de 54 ans avait encaissé les coups et les critiques comme un punching-ball. Au point d’être constamment sur la défensive pour se protéger. « Quand j’ai quitté Lyon, j’avais besoin de cet éloignement pour plein de raisons, assume-t-il aujourd’hui. J’avais envie de revenir en France, en Ligue 1, mais pas n’importe où. C’est un métier où on vit des émotions extraordinaires, mon passage à Lyon m’a apporté énormément de choses. » Pas un esprit de revanche, mais un farouche désir de faire ses preuves et de revenir au premier plan. Loin des tracas lyonnais de l’époque, Génésio a ensuite posé tout sourire sur le bord de la pelouse du Roazhon Park avec son maillot floqué 2023 (comme la date de sa fin de contrat). Avant de retourner au travail à la Piverdière, sans s’arrêter devant les trois supporters venus traîner à la sortie de l’enceinte bretonne. Avec, peut-être, la tête déjà au match de mercredi face au Marseille de Jorge Sampaoli.

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Ciel, Omari !
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Par Clément Gavard, à Rennes

Propos de BG recueillis par CG, sauf mentions.

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