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Asgeir Trausti : « Nous allons vous battre. Désolé. »

Propos recueillis par Aymeric Le Gall
Asgeir Trausti : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Nous allons vous battre. Désolé. »

Figure de plus en plus célèbre de la scène electro-folk islandaise, Asgeir était pourtant destiné à une carrière de lanceur de javelot. Mais une vilaine blessure a eu raison de ses ambitions sportives. À quelques heures du match des « Strákarnir okkar » contre les Bleus, le garçon a accepté de nous parler de son pays, de son football et évidemment du javelot.

On a entendu dire que tu n’étais pas un grand fan de foot, c’est vrai ?Non, non, j’aime le football. Enfin, disons que c’est un sport que je ne déteste pas. C’est simplement que je ne suis pas supporter d’une équipe en particulier. Bon, exception faite de la sélection nationale. Là pour le coup, je dois dire que je peux facilement me laisser emporter par l’excitation. D’autant plus lorsque les joueurs réalisent un aussi beau parcours.

Tu as fait du lancer de javelot étant adolescent. Comment t’es venue cette passion ?Ce n’est pas courant comme choix. En fait, mon professeur de guitare quand j’étais gamin était lui-même lanceur de javelot. Finalement, je me suis lancé (sic) et j’ai commencé à m’entraîner avec lui. Après quelque temps, avec un peu de pratique, je me suis rendu compte que je me débrouillais plutôt pas mal. Donc, au fur et à mesure, j’ai fini par prendre goût à la pratique et j’y ai consacré beaucoup de temps.

Est-ce le côté solitaire du truc qui t’a plu ? Enfin, on imagine que dans ton petit village en Islande, il ne devait pas y avoir grand monde qui faisait du javelot…Pas nécessairement. J’ai aussi fait du basket et du football quand j’étais jeune, ce qui n’a pas vraiment grand-chose à voir avec des pratiques solitaires. Mais, ayant grandi dans une petite société comme l’est la société islandaise, je considère que j’ai eu de la chance de tomber sur de très bons entraîneurs de javelot. En plus, les enfants avec lesquels je m’entraînais avaient une véritable passion pour ce sport, tout comme moi. Certains d’entre eux ont même tapé de jolis records et ont participé à de belles compétitions internationales. C’est ça qui m’a motivé à travailler très dur pour parvenir à mes objectifs. Et pour répondre à la dernière partie de ta question, si, il y avait tout de même assez de gens qui pratiquaient ce sport, ce qui fait que j’ai toujours pu me confronter à d’autres garçons de mon niveau dans les compétitions. D’ailleurs, nous avons aujourd’hui quelques superbes lanceurs de javelot qui concourent à un niveau international. Il m’est arrivé de les affronter durant mon adolescence.

Comment ta famille a-t-elle réagi quand tu lui as dit que tu voulais te lancer dans le javelot ? Était-ce une certaine manière, comme l’a écrit un média français qui t’a tiré le portrait, de prendre le contre-pied de la grande carrière qu’a fait ton père en Islande (un poète très célèbre au pays, ndlr) ? Non, pas du tout. Ils se sont tout de suite rendu compte à quel point j’avais à cœur d’accomplir quelque chose de bien dans le sport et ce sont eux qui m’ont offert mon tout premier javelot. Ils m’ont toujours supporté et encouragé dans cette voie. Mieux, du côté de ma mère, on dénombre quelques très bons athlètes. Certains ont même participé aux Jeux olympiques. Le plus célèbre, c’est Vilhjálmur Einarsson, qui a terminé sur la deuxième marche du podium en triple saut lors des JO de 1956 à Melbourne.

Quelles étaient tes ambitions ?Je voulais concourir pour les Jeux olympiques, mais malheureusement, à un moment donné, je me suis blessé au dos et je n’ai jamais pu retrouver 100% de mes capacités physiques. Du coup, j’ai finalement dû laisser tomber, mais j’ai tout de même continué à faire du sport et du javelot, mais plus en compétition. J’adore faire du sport et m’entraîner, même si ce n’est pas en compète. On peut toujours se fixer de nouveaux objectifs et essayer de les atteindre.

La mentalité islandaise pourrait se résumer à ce que l’on voit actuellement avec notre sélection nationale de foot.

On a entendu dire que tu t’infligeais des sessions d’entraînement pour le moins hard. C’est vrai ? Tu peux nous en dire un peu plus ? C’est vrai que, sur la fin, je dois avouer que c’était assez intense. Enfin j’imagine… Mais j’ai toujours adoré ça.

C’était quoi une journée type pour toi ?Hors saison, quand je n’avais pas de compétitions, je devais faire environ une heure de musculation le matin avant d’enchaîner entre deux et quatre heures de pratique pure, avec un entraînement technique, du lancer de poids, de la course à pied, du sprint, du saut et tout un tas d’autres exercices dans ce style. Ce qu’il faut bien comprendre avec un sport comme le lancer de javelot, c’est que ça demande un entraînement très complet et varié qui fait jouer toutes les parties du corps. Il ne s’agit pas simplement de lancer.

Il faut un sacré mental pour réaliser au quotidien ce type d’entraînement à cet âge-là. En parlant de mental justement, comment tu définirais la mentalité islandaise ? Vous êtes des durs au mal ?C’est simple, la mentalité islandaise pourrait se résumer à ce que l’on voit actuellement avec notre sélection nationale de foot. Ils sont en train de prouver à quel point notre mentalité est puissante et, avec ce genre d’état d’esprit, même les petites nations peuvent parvenir à réaliser de grande chose. On peut aussi le voir avec nos supporters qui sont présents en France : je pense que le parcours de notre équipe est en partie dû à ces fans et à la force de leur soutien. Et c’est la même chose pour les gens qui sont restés au pays. On peut littéralement dire que le pays tout entier est derrière cette équipe et il est certain que les joueurs en ont parfaitement conscience. C’est quelque chose qui te donne le supplément de force dont tu as besoin.

Tu disais que tu avais fait un peu de foot avant de devenir accroc au javelot.Oui, j’en ai fait un peu quand j’étais plus jeune. Je n’étais pas si mauvais d’ailleurs, mais j’ai arrêté quand j’ai commencé l’athlétisme. Cela ne veut pas dire que je n’aime plus faire de foot, au contraire. J’adore y jouer quand j’en ai l’occasion.

Là, tu es en Islande pour terminer l’enregistrement de ton nouvel album. S’il n’y avait pas eu ça, est-ce que t’aurais aimé venir en France pour vivre l’expérience de l’Euro ? D’ailleurs, est-ce que t’as des potes qui ont fait le voyage ?Oui, j’ai quelques amis qui sont chez vous en ce moment. Pour ma part, je n’étais pas très chaud pour faire le voyage. Je trouve que c’est plus peinard de regarder les matchs depuis son canapé (rires) !

Qu’est-ce que le parcours de la sélection t’inspire à titre personnel ?L’Islande est au centre de toutes les attentions et gagne en reconnaissance, et rien que pour ça, je trouve que le parcours de l’équipe est positif. Après, sur un plan plus personnel, cela ne m’inspire pas tant de choses que ça. Ce qui ne m’empêche pas de regarder chacun de leur match. Je suis super content de voir ce qu’ils sont en train de réaliser. C’est même la première fois de ma vie que je suis autant à fond durant une compétition de foot.

Tout le monde met son maillot ou son survêt’ de la sélection et les drapeaux sont aussi de sortie. Enfin… quand je dis tout le monde, c’est tout le monde moins le nombre incroyable de personnes qui ont fait le déplacement en France !

J’imagine que ça doit être de la folie en Islande en ce moment. Tu peux nous décrire un peu l’ambiance générale ?C’est clair qu’il y a un réel enthousiasme en ce moment dans le pays. Tout le monde est à fond derrière eux, même les gens qui ne sont habituellement pas des fans de foot. Les gens se rassemblent en ville ou à la maison, en famille et entre amis, pour regarder les matchs ensemble. Tout le monde met son maillot ou son survêt’ de la sélection et les drapeaux sont aussi de sortie. Enfin… quand je dis tout le monde, c’est tout le monde moins le nombre incroyable de personnes qui ont fait le déplacement en France ! C’est un peu l’unique sujet de discussion partout dans le pays en ce moment. Ici, on est vraiment fiers et hyper excités par tout ça. Et il faut avouer qu’on est assez heureux de voir que le monde entier s’intéresse de plus en plus à nous ! Ça sonne un peu comme un joli conte de fées.

Est-ce que tu penses que ce très bon parcours peut impulser des choses positives à l’avenir dans votre pays ?Quoi qu’il arrive, oui, ce succès ne peut qu’être bon pour le pays. Ça rassemble vraiment les gens et ça les rend fiers. Maintenant, nous ne sommes plus cette petite nation qui n’a aucune chance face aux autres grands pays. Il y a une vraie énergie positive qui se dégage en Islande actuellement.

Les Islandais ont toujours été inspirés par le football anglais. Du coup, j’imagine que la victoire contre les « Three Lions » n’en a été que meilleure ! Oui, on a toujours voulu affronter l’Angleterre parce que c’est le pays où le foot est roi. Les avoir battus, c’est quelque chose d’énorme.

Comme presque tous les Islandais, est-ce que tu connais toi aussi un joueur de la sélection ?Oui. Enfin, disons que j’en ai déjà rencontrés certains. Mais je ne les connais pas personnellement.

Tu le sens comment ce match contre la France ?Je le sens bien. Je pense que nous allons vous battre. Désolé.

Quelle image des Français avez-vous en Islande ? Tu aurais un ou deux clichés à nous donner ?Les Français boivent du vin comme si c’était de l’eau. Ils mangent des mets délicieux et adorent le fromage. On dit aussi que vous êtes de très mauvais conducteurs… Et, surtout, le Français ne parle que français et trouve bizarre que les autres ne soient pas capables de maîtriser cette langue (rires) !

Pourquoi tous les Islandais sont-ils tous des fils de ?
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Propos recueillis par Aymeric Le Gall

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