Liverpool : alerte rouge

Jusqu’à la 87e minute des matches simultanés de Chelsea (face à Stoke) et de Manchester (à Bolton), tout allait pour le mieux pour Liverpool. Les Blues étaient en train de se faire humilier par la pire équipe à l’extérieur de Premier League tandis que les Red Devils se cassaient le nez sur des Wanderers défaits 7 fois sur les 8 matches précédents. Et puis Belletti est sorti de sa boîte pour égaliser à Stamford à la fameuse 87e. Puis Berbatov a jailli de la sienne au Reebok Stadium pour donner un succès au buzzer à MU. Avant que Lampard ne valide l’improbable retournement de Chelsea dans les arrêts de jeu.

Oui, à trois minutes près, Liverpool se serait présenté en position de force à Anfield face à Everton. Au lieu de ça, les Reds ont perdu leur fauteuil de leader au profit de Manchester. La ville cauchemar du peuple rouge, au regard bien sûr de la rivalité historique avec les Red Devils mais aussi en raison de l’offensive de Manchester City sur Rafael Benitez et Fernando Torres. Autant le dire, un vrai drame là-bas.

Catastrophe en vue

La folie actuelle qui s’est emparée des Citizens via leur propriétaire, un fonds d’investissement de Dubaï, risque de faire de sacrés dégâts. Évidemment, le monde entier a les yeux braqués sur la saga Kaka, annoncé là-bas pour 150 M€. Mais à bien y regarder, l’opération serait excellente pour l’AC Milan et peut-être même pour le joyau brésilien, peut-être arrivé au bout du cycle avec des Rossoneri vieillissants.

En revanche, les départs de Benitez et de Fernando Torres seraient une véritable catastrophe pour le club de la Mersey. Chacun sait le travail accompli par le mage espagnol, les succès engrangés (une C1 et une FA Cup) et peut-être à venir puisque les Reds n’ont plus été à pareille fête depuis près de 18 ans (saison 1990-91).

Benitez, Torres : y a-t-il une vie sans eux ?

Oui, après quatre saisons de tâtonnements, quatre saisons à décrypter le football anglais, à bâtir une formation à son image (rigoureuse, intelligente), Benitez semble enfin sur le point de trouver le bon trousseau de clés pour régner sur le championnat. L’une de ses clés se nomme précisément Fernando Torres, l’homme aux 33 buts (toutes compétitions confondues) pour sa première saison en Angleterre.

L’homme dont Benitez dit qu’il fait gagner les matches que les Reds lâchaient avant. Et voilà que ces deux fers de lance du renouveau liverpuldien sont les cibles privilégiées du nouveau prédateur du football mondial. En son temps, il s’en était déjà fallu d’un rien pour que Gerrard plie les gaules pour filer à Chelsea. Les Espagnols trouveront-ils la force de résister ? Rien n’est moins sûr d’autant que Benitez vient de refuser une prolongation de contrat…

C’est dans ce contexte que Liverpool s’apprête à recevoir l’autre occupant de la ville, Everton. Des Toffees en forme qui plus est, invaincus depuis six matches dont quatre succès de rang au compteur. Des Toffees surmotivés et sans doute émoustillés par le remue-ménage chez le voisin. Des Toffees qui seraient en plus ravis de priver les Reds de la “pole” vécue comme un crève-cœur pour le peuple bleu de la Mersey. Pour le Liverpool FC, les menaces sont décidément nombreuses. Trop ?

Dave Appadoo