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Arsenal à la traîne
Manchester et Arsenal s'affrontent cet après-midi (17h00) dans un choc entre deux formations à la forme diamétralement opposée. Pour espérer ramener quelque chose d'Old Trafford, Arsenal va devoir faire plus que se serrer les coudes tant tout semble rose du côté de Manchester.
Ca ressemble à tout sauf à un recrutement maîtrisé et réfléchi. Oui, Arsène Wenger a chipé Park Chu-Young à Lille au dernier moment. Tant pis pour le Losc, tant mieux pour Arsenal. Pourtant, on ne peut pas dire que le manager alsacien avait fait de l’attaquant coréen sa priorité estivale, à la différence par exemple du recrutement de Chamakh l’an passé, dont on savait qu’il était dragué depuis de longs mois par les Gunners. Vu de l’extérieur, rien n’indique que ce transfert soit complètement judicieux. Certes, Park est un bon joueur, mais se brouiller avec les dirigeants lillois quand on espère attirer Eden Hazard dans ses filets n’est peut-être pas la meilleure idée qui soit. Surtout qu’à l’heure actuelle, Arsenal a besoin de tout sauf d’un attaquant d’appoint, dont le rôle se résumerait à faire le nombre. Symptomatique d’une intersaison menée dans la précipitation. Mais à l’image de ce qu’il se passe en coulisse, il y a aussi urgence sur le terrain. Un point en deux matchs, et surtout, zéro but marqué, ça fait un peu désordre pour une formation dont on à l’habitude de louer le potentiel offensif. Et difficile de rester optimiste pour les Gunners quand on voit la montagne qui les attend. Cruel, le calendrier a réservé aux ouailles de Wenger, une semaine après avoir reçu Liverpool, un déplacement à Old Trafford dès la troisième journée. Il y a mieux pour retrouver un semblant de confiance.
Les Red Devils passeront eux aussi cet après-midi leur deuxième gros test en trois rencontres, six jours après avoir étrillé Tottenham dans la dernière demi-heure (victoire nette, 3-0). Mais pas dans le même état d’esprit. Il est bien là le souci pour Arsenal : Manchester United n’est pas en rodage, et semble avoir déjà trouvé son rythme de croisière. Et si on veut miser une pièce sur les visiteurs, il ne vaut mieux pas regarder la récente dynamique des hommes de Ferguson dans leur jardin, eux qui sont partis sur les mêmes bases que la saison dernière et leur incroyable bilan de 18 victoires et un nul à Old Trafford. Tout est tellement rose dans le ciel mancunien qu’on a déjà renoncé depuis longtemps à recruter Wesley Sneijder pour remplacer Scholes. Le remplaçant du rouquin magique était là, sous les yeux de tout le monde. Il s’appelle Tom Cleverley et c’est un produit maison, tout comme Danny Welbeck, que l’on compare déjà à Dwight Yorke (bon, tout ça demande confirmation, hein). Les bonnes nouvelles se bousculent à Carrington: le centre de formation redevient compétitif, le tirage au sort des poules de la C1 a réservé un groupe branlette au vice-champion d’Europe en titre, et les blessés (Chicharito, Fletcher) font leur retour. Résultat, Sir Alex dispose de toute son armada avant de recevoir les baby-gunners. Si bien que le manager écossais pourra se permettre, une fois de plus, de laisser sur le banc le meilleur buteur de l’exercice 2010-2011, Dimitar Berbatov.
Un luxe que ne possède clairement pas Arsène Wenger. Dépecé de ses deux meneurs de jeu à huit jours de la clôture du mercato, privé de Gervinho, suspendu, Arsenal est obligé de la jouer petit bras en attendant ses probables recrues. Heureusement, les coéquipiers de Van Persie ont préservé l’essentiel en se qualifiant pour la phase de poules de la Champions’ aux dépens d’Udine, ce qui compte tenu du tirage au sort qui leur était réservé était loin d’être évident. Vu le caractère affiché mercredi, une équipe est peut-être née dans le Frioul. Autre bonne nouvelle, Arsenal a peut-être, pour la première fois depuis près de dix ans, enfin trouvé un gardien de but. « Nous allons faire le dos rond jusqu’à la fin du mercato, tout ce que je peux vous dire, croyez-moi, c’est que l’on sait où l’on va » , a tenu à rassurer Gilles Grimandi. On veut bien le croire. N’empêche qu’afficher huit points de retard sur Manchester United après trois journées ne serait pas la plus simple des choses à encaisser.
Marc Hervez
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