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  • Culture Foot – Koh-Lanta

Arnaud (Koh-Lanta) : « J’ai vu Kastendeuch tomber raide comme un piquet »

Propos recueillis par Pierre Maturana

Entre deux chasses aux crabes et une épreuve de confort, le portrait d’Arnaud, le personnage principal de cette saison de Koh-Lanta jusqu’à présent, nous a appris que le maraîcher mosellan de 36 ans était également entraîneur du club de foot de Château-Salins, la ville natale de l’éternel Philippe Gaillot.

Arnaud (Koh-Lanta) : « J’ai vu Kastendeuch tomber raide comme un piquet »

Comment as-tu atterri sur le banc des U13 du FC Château-Salins (FCC) ?J’ai été moi-même footballeur pendant 20, 25 ans, depuis mon plus jeune âge. Puis le plus grand de mes gamins a voulu faire du foot à partir de ses 7, 8 ans quand pour moi, le temps était venu de raccrocher mes crampons. J’avais envie de m’occuper de mon gamin et de cette équipe-là, donc avec trois papas, on s’y est mis, on s’occupe de 25 gamins depuis quatre ans, on les suit depuis les U9 et aujourd’hui ils sont en U13. Voilà, on fait ça avec plein de bonheur et de passion.

Tu es le genre d’entraîneur à pousser des coups de gueule ?Je suis comme au naturel, quelqu’un d’assez coulant, mais quand faut dire les choses ou pousser une gueulante, je suis là aussi. Je défends toujours mon équipe, donc ça m’arrive de monter un peu dans les tours avec les entraîneurs adverses. Avec les autres papas, on a chacun notre place, les gamins savent qui aller voir à quel moment. Ce que j’aime bien dire à mes joueurs, c’est que tous les matins, nos adversaires vont aux toilettes comme nous ! Vu qu’on est une petite équipe, qu’on est là pour s’amuser, qu’on n’a pas toujours l’esprit de compétition et qu’on joue souvent contre des équipes plus fortes, c’est bien de leur rappeler qu’on est comme les autres pour les motiver et les mettre dedans. Ça nous fait du bien aussi de les encadrer. Je me souviens, on avait gagné un tournoi dans la banlieue de Metz, en salle. Le niveau était élevé. En tant que coachs, on avait retrouvé les frissons de quand nous étions nous-mêmes sur le terrain, ça nous avait fait vibrer.

Je me battais sur tous les ballons, on me disait que j’avais trois poumons, un vrai roquet ! Est-ce que tu es plus dur avec ton fils qu’avec les autres, du coup ?Dans les premiers temps, les deux premières années, oui, effectivement, ma femme me disait que j’avais tendance à être sur le dos de Maé. Je m’en suis rendu compte, j’ai lâché du lest, et depuis je laisse surtout les trois autres entraîneurs s’occuper de lui. Ce qui ne m’empêche pas de débriefer avec lui après les entraînements ou les matchs.

Quelle est ta référence absolue en matière de coach ?J’ai toujours bien aimé Guardiola. Et pour être chauvin, un bon Deschamps, c’est toujours très bien. Ou pour être très, très chauvin, Joël Muller.

Tu as un point commun avec Pep Guardiola : avant d’enfiler le survêtement d’entraîneur, tu as été joueur, puisque tu as joué pour le FCC pendant 20 ans !C’est bien le seul point commun que j’ai avec lui ! J’avais un petit niveau quand même, hein ! J’ai commencé avant-centre, puis j’ai fini milieu défensif. C’est là que j’étais le mieux d’ailleurs quand j’étais au top de ma forme. Je n’ai jamais été très loin, j’ai toujours joué qu’avec mes potes, on est montés jusqu’en première division, ça nous faisait déjà bien plaisir le dimanche. On n’avait pas l’ambition de jouer pour le FC Metz ou ailleurs, on avait juste un bon niveau personnel pour nous, pour se faire plaisir. J’étais plutôt rugueux, à ne rien lâcher, à être sans arrêt sur les bonshommes. Je me battais sur tous les ballons, on me disait que j’avais trois poumons, j’étais un vrai roquet ! C’est sans doute pour ça que je suis passé de numéro 9 à numéro 6 maintenant que j’y pense ! Je servais plus en milieu défensif, même si j’ai claqué quelques paires de buts quand même, attention ! Bon, j’aurais préféré que tu m’appelles il y a 10 ou 12 ans, ça aurait voulu dire que j’avais un bon niveau et qu’on me remarquait, là je me serais dit « wahooo » !

Les équipes de potes, c’est aussi des souvenirs de 3e mi-temps… Ouais, ça, effectivement… Bon, à 13 ans, la 3e mi-temps c’est brioche et jus d’orange, mais en seniors, il y avait une bonne troisième mi-temps si on avait bien réussi les deux premières : des bonnes bières, quelques Picon, un bon saucisson, du pâté lorrain, un barbecue…

Le foot amateur est durement touché par la crise de la Covid19. Quelle est la situation pour le FCC ?Au niveau des seniors, il n’y a plus rien pour le moment, tout s’est arrêté. Seuls les gamins continuent de s’entraîner, on s’arrange pour faire ça en après-midi ou le samedi matin. On respecte les règles au maximum : les gamins sont masqués, ils n’ont pas accès au vestiaire, on fait des exercices avec le moins de contacts possibles. C’est compliqué, mais les gamins ont besoin de ça, de courir, de s’éclater, d’être avec les copains, ça leur fait du bien. Sinon, non, il n’y a pas de risque pour notre survie, on reste un petit club, il n’y a pas de transactions de joueurs ou quoi que ce soit, on se finance avec des petites manifestations, repas, bingo, loto et compagnie pour payer le matériel et éventuellement l’entraîneur des seniors. On va s’en sortir !

À la rédaction, on a parié que tu étais pour le FC Metz…Bingo ! Ce n’était pas si simple à deviner !

Effectivement, parce que Google Maps est formel : Château-Salins est bien plus proche de Nancy que de Metz.Exactement. Mon gamin est pour Nancy, par exemple, et pour Paris, évidemment. Dans la région, on est d’ailleurs plutôt pour Nancy, mais moi, depuis mon plus jeune âge, mon club de cœur, c’est le FC Metz. Parfois, j’emmène mon fils à Saint-Symphorien, notamment quand Paris vient. Je lui répète que des Nancy-PSG, il ne risque pas d’en voir beaucoup à ce rythme-là ! Metz, c’est le club de ma région, j’en suis très fier. Je suis mosellan, et Nancy, c’est la Meurthe-et-Moselle, ce n’est pas la même chose ! (Rires.) Mon père m’emmenait déjà à Saint-Symphorien étant petit, je suis tombé amoureux du FC Metz et ça a toujours été ainsi, dans ma jeunesse, mon adolescence et encore maintenant.

Il y a un moment qui parle à tous les fans messins et aux amoureux du foot français : est-ce que tu étais au stade pour le dernier match de Sylvain Kastendeuch avec Metz contre Bordeaux, le 19 mai 2001 ? Celui où il avait été assommé ? Ouais, ouais, j’y étais. Bon alors, c’est sûr qu’aujourd’hui, tu parles de Kastendeuch aux gamins, ils vont te demander ce que c’est. Il ne payait pas de mine, mais en 5, derrière, il était efficace, il tenait bien la baraque. C’était le capitaine de cette équipe, il a même fini par bosser comme adjoint à la mairie de Metz. Il fait partie de ceux qui ont fait le bonheur du FC Metz, comme Gaillot, Pirès, Pouget… C’était une belle époque. Mais bon oui, ce jour-là, il a pris un bon coup de pied, il était vraiment près et il a pris le ballon (de Bonnissel à la 6e minute, NDLR) en pleine tête, il est tombé raide comme un piquet, on avait même pris un peu peur parce qu’il ne s’était pas relevé, il n’avait pas repris le match, je crois, d’ailleurs. C’était impressionnant quand même, pour un dernier match en plus…

Château-Salins, c’est aussi la ville natale de Philippe Gaillot !Je ne le connais pas personnellement, même s’il était passé voir les gamins une fois. C’est l’enfant du pays, il fait partie des joueurs que j’aimais bien. Ce n’est pas Ronaldo, Messi ou Neymar, mais ces mecs qui venaient du coin et du cru nous faisaient rêver.

On imagine que ta période dorée, c’est le FC Metz de la fin des années 1990 , celui des « PP flingueurs » , Pirès-Pouget, puis celui qui fait 2e de D1 ? Tout à fait. Si j’ai une équipe et des joueurs à retenir, ce sont eux. Mais aussi Isaias, Meyrieu, Blanchard, Boffin… On en prenait plein les yeux. Quand on était jeunes footballeurs, on rêvait tous d’être à leur place. Rien que d’en parler, ça me ravive des souvenirs de stade avec mon père, c’est vraiment agréable.

Je dis souvent à mon fils qu’il ne risque pas de voir beaucoup de Nancy-PSG… À une époque, le maillot Sollac de Metz était le moins cher de D1 dans le catalogue à la fin des albums Panini. Tu en avais un ?J’avais un équipement du FC Metz, oui. Mais je me rappelle aussi surtout qu’à la fin d’une saison, quand on avait envahi le terrain avec les supporters, j’avais réussi à attraper le short de Stéphane Morisot. Morisot, je sais pas si ça te parle ? Morisot s’était déshabillé sur le terrain et j’avais récupéré son short. Je ne sais plus ce qu’on fêtait. Une non-descente ou un bon classement ?

Il y a eu une vingtaine d’années assez irrégulières après cet âge d’or, faites de descentes, de L2, de National, de remontées… Puis cette année, contre toute attente, le FC Metz fait une jolie saison. Tu te régales ?On n’aurait jamais espéré ça en début de saison ! On avait peu de recrues et finalement, on s’en sort très bien. Ça nous aurait fait plaisir de pouvoir les suivre au stade, mais bon ils nous font vibrer sur notre canap’ et c’est déjà pas mal. Forcément, on aime tous Boulaya parce que c’est lui qui fait la musique. Enfin, quand il le veut ! Mais j’aime bien aussi un mec comme Fabien Centonze qui se bat, qui a du coffre, qui s’arrache, ou Thomas Delaine de l’autre côté, qui a envie de bien faire, même s’il est un peu plus brouillon.

Le plus grand joueur de l’histoire du FC Metz, c’est…Je ne vais pas aller chercher très loin : Robert ! Robert Pirès restera mon idole de jeunesse. On a aussi eu des bons gardiens : Songo’o, Letizi, qui a été en équipe de France, Mondragón, ou même Bernard Lama…

Est-ce que tu as envie de revoir l’ASNL remonter en L1 ?Je suis pour Metz jusqu’à la mort, mais en revanche, je reste lorrain, donc je suis pour revoir des derbys en L1. Je ne suis pas un supporter qui veut écraser Nancy, si Nancy veut aller mieux tout en restant juste derrière Metz, ça me va bien !

Question bonus : comment quelqu’un qui vit à 600km de la mer la plus proche peut-il être aussi fort pour attraper des crabes ?(Rires.) J’en sais rien ! C’est mon instinct de guerrier ou mon côté viking. Je m’adapte à la situation, faut bien manger et qu’est-ce qu’il y a à manger sur l’île ? Bah, des crabes… J’ai pas peur de grand-chose, je suis même parfois un peu inconscient, mais je ne pense pas que ce soit quelque chose d’extraordinaire, beaucoup de gens feraient pareil !

Après la trêve internationale, place au festin !

Propos recueillis par Pierre Maturana

Crédit photo de homepage : A.Issock / ALP / TF1

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