La lettre au père Noël
Trente points, sept petites victoires, Pascal Chimbonda, Gaël Givet, Mamadou Niang. Voilà le bilan du dernier chapitre arlésien écrit l'an passé. Dernier de Ligue 2, Arles-Avignon est relégué en National. Marcel Salerno, le président du club, souhaite prendre du recul et mettre de côté le football. Comme le football français en a désormais l'habitude chaque été, rien ne va se passer comme prévu. C'est une partie du charme, c'est aussi une partie du drame. L'AC Arles-Avignon reçoit une série d'avis négatifs de la part des différentes instances nationales, ces dernières jugeant le dossier du club trop fragile. Marcel Salerno revient, le retravaille et cherche à comprendre. En réalité, tout le monde cherche à comprendre. Patrick Chauvin, à l'origine de la fusion entre Arles et Avignon en 2009 reprend : « Il y a beaucoup de tristesse et d'incompréhension. Tout le monde est touché. J'ai appelé la FFF il y a une semaine, on ne m'a donné que des réponses évasives. Pareil à la Ligue Méditerranée. On avait le cancer, maintenant on a le sida. On ne peut plus avancer. »
Selon la DNCG, Arles-Avignon aurait procédé à une augmentation de capital après la date limite fixée par la brigade financière. La Fédération a validé, le CNOSF aussi et le 31 juillet dernier, après une rétrogradation en CFA, Marcel Salerno a annoncé le redressement judiciaire du club. « Aujourd'hui, on va continuer à se battre, affirme Patrick Chauvin. Mais on se bat contre le vent. On va aller à la Fédé cette semaine, on veut exprimer nos souhaits. On a les moyens financiers pour jouer dans n'importe quelles divisions, en National, en CFA ou en CFA 2. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, on ne peut pas signer de contrat professionnel. » Il y a quelques semaines, dans un dernier espoir, Marcel Salerno a même écrit une lettre manuscrite à Noël Le Graët.
Des minots et des chômeurs
La barrière est solide et la réponse unanime. On assiste bien à la fin du club d'Arles-Avignon. La structure va devoir se reconstruire, à Arles, et une fois le dossier réglé, Marcel Salerno devrait quitter son poste. Le football aussi. Sportivement, on ne sait pas où l'on retrouvera l'ancien hôtel sportif des Angelos grecs, de Camel Meriem, pour ne citer qu'eux. Comme Luzenac, renvoyé chez les amateurs ? La solution est évoquée. Pendant ce temps-là, le coach Zvunka prépare ses valises en remplissant ses dernières fonctions. « On ne sait pas tout ce qu'il se passe. Après, de notre côté, on a jamais eu de retard dans nos paies. C'est un énorme gâchis. Trente ou quarante personnes vont se retrouver prochainement au chômage » , détaille l'ancien coach guingampais.
Après trois journées, Arles-Avignon compte trois défaites et aucun but marqué. La rencontre contre Hyères (0-3), à domicile, samedi dernier, était la dernière. L'effectif compte aujourd'hui six joueurs professionnels, dont seulement quatre joueurs de champ. Zvunka affirme « n'avoir jamais vu ça » et a dû aligner les U19 lors de la première journée, avant de faire du bricolage. Le rêve de 2009 est aujourd'hui un souvenir. Le club souhaite maintenant « être respecté » , va écumer les tribunaux avant de se reconstruire. Arles-Avignon est mort, vive Arles.
Par Maxime Brigand
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