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Arbitrage à l’Euro : ça VAR mieux, merci de demander

Par Adrien Candau
Arbitrage à l’Euro : ça VAR mieux, merci de demander

Drôle de paradoxe : alors que l'arbitrage des matchs de cet Euro 2020 est largement disséqué par l'assistance vidéo, la VAR se fait pourtant plus discrète et son utilisation moins chronophage. Surtout, elle semble enfin laisser aux arbitres une marge d'interprétation. Une victoire pour les hommes en noir, qui méritent mieux que d'être déresponsabilisés par la technologie.

Gageons d’entrée que cette histoire-là avait bien commencé. À la 48e minute d’Italie-Turquie, match d’ouverture de cet Euro 2020, Leonardo Spinazzola tourbillonne pour enrhumer la défense et centre droit sur la main de Zeki Çelik, le latéral de la sélection au croissant. Ciro Immobile, Manuel Locatelli et compagnie fusent alors vers l’arbitre pour réclamer un penalty qui leur aurait sans doute été accordé sans sourciller en Serie A. Danny Makkelie, l’homme en noir du soir, reste pourtant stoïque et indique à tout ce beau monde de continuer à galoper derrière le cuir. Fin des débats. L’Italie l’emportera 3-0, au terme d’un match qu’elle aura admirablement dominé. Et l’arbitrage du match ? Tout le monde aura son petit avis sur la question. Ce qui est sûr, c’est que Makkelie aura donné le sien et que ce n’est pas l’application bête et méchante de la règle qui lui aura dicté sa décision.

VAR t’en des surfaces

Soyons plus explicite : Çelik a-t-il touché le ballon de la main ? Oui. Makkelie a-t-il bénéficié des lumières de l’assistance vidéo pour se faire un avis plus approfondi de l’action ? Aussi, alors que pas moins de quatre arbitres dédiés à la VAR (l’arbitre vidéo principal dispose de trois assistants) sont là pour aider les hommes en noir, lors de l’Euro en cours. Makkelie a fait un choix basé sur son ressenti de l’action, en se mettant à la place des joueurs concernés. Il a jugé que Çelik n’avait pas intentionnellement touché le cuir et a choisi de laisser le jeu se poursuivre. Il peut avoir raison comme tort, et c’est précisément là l’essentiel. C’est son choix, son raisonnement, qui ont influé sur le déroulé de la partie. Pas celui de la VAR, et on peut déjà s’en féliciter. Pas de hasard là-dedans. Avant le tournoi, les arbitres retenus pour l’Euro ont été sensibilisés aux mains dans la surface. La consigne qui leur a été transmise est la suivante : ne pas siffler lorsque la main est clairement involontaire et qu’elle n’agrandit pas la surface corporelle du joueur en question.

Voilà qui diffère déjà de l’utilisation qui a été faite de l’assistance vidéo dans la majorité des championnats européens, où la moindre main dans les seize mètres était souvent sanctionnée ces dernières années. La Serie A, où l’application sévère de la règle sur ces phases de jeu ne cesse de diviser, en est un exemple édifiant : rien que lors de l’exercice 2020-2021, 150 penaltys ont été sifflés dans l’élite italienne. Soit un record absolu dans l’histoire du championnat, où le plus grand nombre de rigori enregistrés datait auparavant de la saison 1949-1950 (140). L’arbitre n’était devenu guère plus qu’un exécutant, censé appliquer bêtement la sentence dictée par la vidéo. Un outil pourtant incapable de s’adapter aux circonstances du match, de lire la posture des joueurs, comme les éventuels déséquilibres et maladresses qui conditionnent l’intentionalité de leurs gestes. Moralité ? Quand le Mondial 2018 aura vu 29 penaltys sifflés en 64 matchs (soit 0,45 par rencontre) l’Euro en cours est un peu plus raisonnable, avec 14 pénos sifflés en 36 rencontres (0,38 par match).

Vicelard et la manière

Plus largement, cet Euro réhumanise l’arbitrage, alors qu’on a aussi vu de nombreux juges de terrain oser plus volontiers laisser le jeu se dérouler. Résultat ? Des parties moins hachées, plus fluides, alors que les joueurs ont aussi l’opportunité de durcir le jeu si nécessaire. C’est peut-être le retour d’un football moins aseptisé qui s’annonce, où ceux qui savent habillement contourner les règles, titiller les limites sans les franchir ostensiblement, pourront retrouver une influence plus prononcée que lors des premières années de l’introduction de la VAR. Le beautiful game, après tout, a aussi construit sa légende grâce à ces vicelards, ces subtiles salopards qui, en laissant traîner furtivement un pied, en agrippant légèrement un bout de short, ont changé la destinée d’un match ou d’un tournoi.

Bien sûr, quelques fautes seront oubliées ou imaginées au passage, mais c’est aussi le prix à payer d’un arbitrage plus organique et libéré des carcans d’une application unidimensionnelle des règles du jeu. Exemple avec Kylian Mbappé, victime de ce qui ressemblait à une faute non sanctionnée dans la surface face à l’Allemagne lors du premier match de poules des Bleus, quand le Français a obtenu un penalty fort généreux face au Portugal ce mercredi. L’utilisation de la VAR reste par ailleurs ubuesque sur certaines situations, notamment sur le jugement des hors-jeu. Romelu Lukaku peut en attester : le Belge avait été signalé en position illicite après avoir marqué face à la Finlande, simplement parce qu’il avait un orteil d’avance sur les défenseurs adverses. Signe que la copie de l’UEFA relative à l’arbitrage et l’usage de la vidéo reste imparfaite, même s’il convient de souligner les améliorations entrevues lors de l’Euro en cours. Les arbitres, en tout cas, ont retrouvé du sens et de la substance dans l’exercice de leur fonction, et c’est déjà là une petite victoire pour les hommes en noir.

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Par Adrien Candau

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