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Angloma : « Tapie avait cette faculté de nous sublimer »

Propos recueillis par MR
Angloma : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Tapie avait cette faculté de nous sublimer<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Jocelyn Angloma a été un des rouages importants de l'Olympique de Marseille entre 1991 et 1994. Il ne pouvait donc pas être passé à côté de l'immense personnage qu'était Bernard Tapie, alors président du club phocéen. Il lui rend aujourd'hui hommage.

« Bernard Tapie a représenté énormément de choses dans ma vie d’homme, et ce, jusqu’à maintenant. Notamment dans sa manière de manager et sa manière d’être face aux gens : toujours avec une certaine assurance. Pendant toute sa vie et même dans son combat face à la maladie, il était toujours droit debout. Je pense que beaucoup de joueurs ont progressé professionnellement et humainement rien qu’en étant à ses côtés.

Quand Bernard Tapie arrivait quelque part, on avait envie de baisser les yeux, mais c’était quelque chose qu’il ne supportait pas. Il aimait avoir des hommes déterminés devant lui, qui gardent la tête haute.

La vie n’est pas facile, mais il faut faire face d’une manière ou d’une autre. Et lui avait choisi de s’engager, par la voix, par ses actes, par sa prestance. Quand Bernard Tapie arrivait quelque part, on avait envie de baisser les yeux, mais c’était quelque chose qu’il ne supportait pas. Il aimait avoir des hommes déterminés devant lui, qui gardent la tête haute. Par exemple Basile Boli ou Didier Deschamps, ce sont devenus des personnes qui regardent les gens de haut, dans le sens positif du terme. C’était quelqu’un qui en imposait. Avant d’aller à Marseille, je le voyais à la télé et je me disais : « Ouille ouille ouille, ça doit être quelque chose ce mec. » Je me demandais même comment je pourrais jouer à Marseille avec un président comme celui-là, à ce point dans le star system. Mais même en privé, il ne quittait jamais son personnage. Il était pareil avec les joueurs dans l’intimité, que ce qu’il pouvait montrer en public. Après, il avait ses têtes. Je pense qu’il m’appréciait pas mal.

Je l’ai connu en 1991, quand il m’a recruté. Je jouais au PSG, et il m’a fait venir chez lui, dans son hôtel particulier au milieu des pins. Il a voulu me voir, et son discours m’a séduit. À cette époque, il y avait Frank Rijkaard qui était une référence au poste de milieu. Lui, il voulait que je sois le nouveau Rijkaard, me sortait la référence de Tigana. Et c’est le genre de propos qui donne envie de monter ton niveau. Quand un joueur arrivait, il savait exactement quoi lui dire pour qu’il soit à 100%. Il avait cette faculté de nous sublimer et de nous donner confiance en nous.

Avec lui, on a eu des résultats. Mais ce n’était que ce qu’il attendait de nous. Il fallait être au diapason de ce qu’il voulait de SON équipe, être à la hauteur de SON club.

Je me rappelle un match contre le Sparta Prague (en huitièmes de finale de Coupe d’Europe lors de la saison 1991-1992, NDLR). Lors du match aller, on menait 3-0. Sur le coup, je manque un tacle, le gars passe et ça fait but derrière. Et on finit le match à 3-2, ce qui a permis au Sparta de nous éliminer au match retour (sur le score de 2-1, NDLR). Je me souviens qu’il était venu me voir à la fin du match. Il m’a dit : « Eh Jocelyn, c’est fini ces conneries, tu n’es plus chez les gamins ! Il fallait pas tacler là ! » Moi Tapie, je ne l’ai jamais connu comme footballeur, quoi. Mais ce jour-là, il m’a fait comprendre que je jouais au haut niveau. Qu’il faut faire autre chose que courir, tacler et passer, mais qu’il fallait aussi assumer ses responsabilités.

La méthode Tapie a fonctionné, puisque avec lui, on a eu des résultats. Mais ce n’était que ce qu’il attendait de nous. Il fallait être au diapason de ce qu’il voulait de SON équipe, être à la hauteur de SON club. Il ne laissait jamais rien passer, voulait être au courant de tout. Des personnages de sa trempe, il n’y en a plus beaucoup dans le monde du foot, même si je trouve que Jean-Michel Aulas a quelques points communs avec lui, dans son management et son attachement au club. C’est aussi dû au fait que la manière de diriger un club a évolué : il y a des actionnaires à qui il faut rendre des comptes, etc. Il n’y aura peut-être plus jamais la place pour ce type de président. »

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Roberto De Zerbi pas tendre avec Lilian Brassier à l'entraînement
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Propos recueillis par MR

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