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Andy Delort, l’œil du tigre

Par Alexandre Doskov
Andy Delort, l’œil du tigre

Andy Delort a donc passé l'été à mener sa guerre pour quitter Caen. Après des semaines de drames, de déclarations colériques et de conflits, le voilà au Mexique, prêt à profiter des ultimes heures du mercato pour enfin signer chez les Tigres de Monterrey. À moins que Gravelaine ne l'attrape encore par le col au tout dernier moment...

Les amateurs de beau cinéma le savent, les plus belles scènes de bras de fer resteront à jamais celles du film Over the top. Une heure et demie de Sylvester Stallone en chauffeur de poids lourd lancé à la poursuite de son fils, tout en s’occupant de sa carrière de champion de bras de fer. Le cocktail est parfait : de l’amour, une poulie installée directement dans le camion pour ne jamais arrêter de s’entraîner, même en conduisant, et des punchlines à la pelle. « Ce que je veux, c’est briser le bras de l’adversaire. C’est ça le bras de fer, faut que ça passe ou que ça casse » , balance à un moment un adversaire de Stallone. Une sentence qui aurait pu être le slogan de campagne d’Andy Delort cet été. L’attaquant à la larme tatouée sous l’œil sort en effet d’une épreuve de force longue et fatigante face à ses dirigeants, et est sur le point d’obtenir gain de cause, mais la séparation s’est faite dans les bruits de vaisselle cassée. Après la fin de sa saison à 12 buts en Ligue 1, Delort avait pourtant indiqué qu’il se sentait « redevable » envers Caen, et qu’il se voyait bien y jouer une deuxième saison. Mais Monterrey n’avait pas tardé à dégainer, et Delort a rapidement été convaincu que son destin, à vingt-quatre ans, était de rejoindre les Tigres. André-Pierre Gignac se met même à faire sa campagne : « J’aimerais bien qu’il vienne, c’est un jeune joueur avec beaucoup de potentiel et bon dans la surface » , et une première offre arrive rapidement. Insuffisante pour Xavier Gravelaine, directeur général du Stade Malherbe, qui ne veut pas entendre parler d’une offre à moins de 10 millions et qui verrouille son joueur. La réaction de l’intéressé est quasi immédiate : un arrêt maladie posé le 7 juillet et une bouderie qui ne finira pas avant la fin du mercato.

L’escalade de la violence

Il en faut plus pour déstabiliser Gravelaine, qui attend le début du mois d’août pour démolir son joueur dans une interview à L’Équipe. Revenant sur les velléités des Mexicains, il claironne : « On a dit niet depuis longtemps. Leur proposition est très éloignée de ce que l’on veut » , et rappelle que le club n’a pas de problèmes de trésorerie et est donc en position de force : « On n’est pas obligés de vendre pour équilibrer le budget. Cette situation ne nous pose donc pas de problème. » La suite, ce sont quelques missiles téléguidés vers Delort : « Il ne faut pas oublier qu’il y a un an, personne ne connaissait Delort en Ligue 1. Aujourd’hui, tout le monde le connaît grâce à Caen. Pas l’inverse » , le tout conclu par un sans appel : « Il est en train de se foutre en l’air. » Le lendemain, Caen se permet même de recruter un autre attaquant de pointe, le Croate Ivan Santini, qui a fini sa saison de Jupiler League en trombe avec le Standard Liège. Un petit affront, d’autant que le président des Tigres, Alejandro Rodríguez, a lui aussi commenté le dossier dans les médias mexicains : « Caen a refusé les deux offres que nous avons formulées, et nous n’allons pas en faire d’autres. » Andy Delort et ses mollets de culturiste sont dans les cordes, et le joueur ne trouve pas d’autre solution que d’aller encore peu plus loin dans le clash. Son arrêt maladie se termine le 7 août, et le SMC reprend l’entraînement dès le lendemain ? Delort fait l’école buissonnière, ne se présente pas, et son coach Patrice Garande se met à faire comme s’il n’existait plus : « C’est son problème, pas le mien. Les joueurs importants, c’est ceux qui sont là.(…)Je ne suis pas son entraîneur personnel, je ne me pose même plus la question, ça ne m’empêche pas de dormir. »

La guerre de Twitter

Le 13 août, pour la reprise de la saison, Delort ne fait pas partie du groupe qui reçoit Lorient. Au stade d’Ornano, une banderole « Andy dehors » est déployée, et Ivan Santini s’illustre en plantant un doublé. Le moment de changer de stratégie pour Delort, qui revient à l’entraînement le 17 août. Une séance de travail athlétique individuelle, à l’écart du groupe, qui ne suffit pas à calmer les supporters, qui prennent la situation avec humour sur Twitter. Le hashtag #TweetecommeDelort connaît sa petite heure de gloire, avec des messages faisant référence au tigre des Frosties ou au baume du tigre. Le 26 août, Delort répond en postant une photo de lui à l’entraînement. Un cliché commenté ironiquement par un compte de supporters, avec cette réponse surréaliste du joueur : « Toi c’est les couilles que tu as dû te faire amputé!Caché derrière ton ordi à essayé de faire rire les gens Essaies#2#percer » . Un pas en avant, trois pas en arrière. Dans les derniers jours d’août, la rumeur d’un intérêt des Espagnols d’Eibar apparaît, mais sur France Bleu Normandie, Gravelaine reste impassible : « On a fixé un prix. On ne cédera pas. À minuit une, jeudi matin, s’il n’est pas parti, eh bien ce sera un joueur du stade Malherbe. Il n’y a aucun joueur au-dessus de l’institution ou de l’entité SM Caen. » Une intimidation contre une autre, dès le lendemain, Delort atterrit à Monterrey, et est photographié en tenue du club, ou en train de passer sa visite médicale. L’épisode final du feuilleton ? Pas pour Gravelaine, qui le même jour sur RMC s’accroche encore : « Ce n’est pas parce qu’il est au Mexique avec des photos partout que tout va bien. On vient de recevoir une offre des Tigres qui ne convient pas. Pour l’instant, ça ne se fait pas. » Les paroles d’un homme qui a définitivement décidé de ne pas dire oui à Andy.

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