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Andreas Granqvist, le A après le Z

Par Mathieu Rollinger
4 minutes
Andreas Granqvist, le A après le Z

Buteur et infranchissable face à la Corée du Sud, le capitaine suédois assume, à 33 ans plus que jamais, son statut de leader chez les Blågult. Un rôle qu’il incarne en prenant le contre-pied parfait de Zlatan Ibrahimović.

C’était devenu une vraie habitude en Suède. Voir un grand échalas se décarcasser sur le terrain, tout entreprendre, assumant son rôle de chef de meute, les épaules larges sur lesquelles peuvent s’appuyer ses coéquipiers, charismatique à souhait, brassard au bras et gorge déployée au moment de célébrer. Mais face à la Corée du Sud lundi dernier (1-0), les Scandinaves ont définitivement pris conscience qu’un autre type que Zlatan Ibrahimović pouvait guider les Blågult dans une compétition internationale. Comme le Z, Andreas Granqvist dépasse lui aussi allègrement le mètre 90, mais se trouve être défenseur, a une aura qui dépasse difficilement les frontières de son royaume et n’est clairement pas la grande gueule.

Homme tronc

Mais pendant que son ancien coéquipier joue les consultants encravatés, interrogé sur tout tant que cela brasse suffisamment d’air et vantant les mérites d’une carte bancaire, le stoppeur est un des rares Suédois à crever l’écran face aux Guerriers Taeguk. Rarement pris en défaut dans son secteur, disponible pour apporter son soutien au milieu lors des phases de possession et surtout prompt à se projeter aux avant-postes à la moindre occasion. Ici je tente un une-deux avec Berg, là je monte placer ma tête, mais surtout je m’empare du ballon lorsqu’il faut donner l’avantage aux miens sur penalty – tâche dont il s’acquitte régulièrement cela dit, mais qui reste originale pour un arrière. Et en bon capitaine, le voilà qui prend ses responsabilités pour offrir à sa sélection une première victoire en Coupe du monde depuis 2006, date de sa dernière participation, et un match contre le Paraguay arraché sur un but de Freddie Ljungberg. Il y a douze ans de ça, donc. Une autre époque, que Zlatan Ibrahimović a connue, et qui s’est achevée en 2016 quand celui-ci s’est retiré.

Andreas, lui, a rejoint les Jaune et Bleu quelques mois après le Mondial allemand et s’est donc coltiné pendant une bonne décennie le génie et la mégalomanie du buteur-star. Longtemps, il a servi de garde-fou, étant l’un des rares à tenir tête au roi Ibra dans le vestiaire, même s’il lui a toujours publiquement affiché son soutien. « Zlatan a été le meilleur joueur suédois pendant tellement d’années, mais après le championnat d’Europe, il a dit qu’il mettrait un terme à sa carrière internationale, et nous avons respecté sa décision » , reconnaît celui qui est le seul depuis 2006 à avoir pu chiper le titre de joueur suédois de l’année au Z (en 2017). « Maintenant, nous devons nous concentrer sur nous-mêmes, continue-t-il. Sur qui nous sommes aujourd’hui. » À comprendre : sans Zlatan donc.

Homme tronc

L’occasion rêvée pour Granqvist de façonner une équipe de Suède à son image, celle de géant de Malmö fascinant autant qu’elle dénotait dans ce pays peuplé de personnes rationnelles et pragmatiques. Avec lui à leur tête, les Blågult seront plus humbles, plus discrets, plus laborieux, mais pas moins efficaces. Le voir se raser le crâne quelques minutes après avoir éliminé l’Italie à San Siro en novembre dernier ne peut qu’en attester. Mais là où Zlatan était l’arbre qui cache la forêt, Andreas Granqvist est plutôt celui qui abrite les siens sous son feuillage. Quoi de plus normal pour un type qui est surnommé « Granen » , soit l’Épicéa ? Un garçon solide qui a su rester droit malgré ses échecs.

Après avoir grandi dans le petit club de Påarps puis à Helsingborgs, c’est à Wigan qu’il a lancé sa carrière. Ou plutôt que celle-ci glisse : « C’était un choc culturel, racontait-il. Lors d’un match, je me suis complètement raté et en rentrant au vestiaire, le manager, Paul Jewell, s’est planté devant moi, à quelques centimètres de mon visage, et m’a hurlé, mais hurlé dessus… » Après 14 matchs de Premier League et un retour réparateur au pays, c’est à Groningen, puis au Genoa qu’il se renforce avant de s’envoler en 2012 pour la Russie, à Krasnodar, avec un gros contrat à la clé. C’est donc presque à domicile que le gaillard mène avec la sélection un de ses derniers défis. Ou presque : Granqvist a refusé en début d’année une prolongation de contrat, s’asseyant sur 6,7 millions d’euros promis pour les deux prochaines années. Non, lui, ce qu’il veut, c’est aider Helsingborgs, son club de cœur englué en deuxième division. Une trajectoire à des années-lumière de celle d’Ibrahimović. Helsingborgs-Los Angeles, à chacun sa galaxie.

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