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Alvas Powell, la vitesse et la précipitation

Par Matthieu Rostac
Alvas Powell, la vitesse et la précipitation

De l'extérieur, le parcours de l'équipe de Jamaïque en Gold Cup ressemble à la belle histoire de la compétition. Au détail près que les Reggae Boyz ont dû faire face au départ inattendu d'un de leurs joueurs, Alvas Powell. Un homme qui, semblerait-il, a voulu aller trop vite – normal quand on porte un tel patronyme – ainsi qu'un message en forme de caprice qui fera finalement plus de mal à son auteur qu'à sa victime.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la Jamaïque peut glaner pour la première fois un titre de champion de la zone CONCACAF après un parcours que certains considèrent comme très opportuniste, voire légèrement chanceux. Les gants en peau de pêche de Ryan Thompson lors de la demi-finale face aux États-Unis ne diront sûrement pas le contraire. Mais les faits sont là : dans l’antre du Lincoln Financial Field de Philadelphie, ce sont vingt-trois Reggae Boyz qui vont jouer le match de leur vie et, quel que soit le résultat, célébrer cet événement. L’un d’entre eux plus que les autres, sans doute. Omar Holness, modeste milieu de l’Université de Caroline du Nord qui ne comptait alors qu’une petite sélection en équipe de Jamaïque, s’est retrouvé avec son numéro 24 dans le groupe de Winfried Schäfer directement en quart de finale, sans passer par la case poules. Pourquoi ? Parce qu’il a remplacé au pied levé Alvas Powell. Un garçon à qui l’on promettait monts et merveilles dans le football. Et c’est bien ça le problème.

Vingt minutes jouées en Gold Cup

15 juillet dernier, aéroport Pearson de Toronto. Tandis que ses coéquipiers s’apprêtent à s’envoler pour la Côte Est direction Baltimore pour y affronter Haïti, Alvas Powell prend la direction opposée et rentre en Oregon, là où l’attend son club des Portland Timbers. Le latéral droit n’aurait visiblement que peu goûté au temps de jeu famélique qui lui aurait été donné en phase de poules : vingt petites minutes disputées contre le Salvador, c’est tout. Face à cette fuite pleine d’ego, Winnie Schäfer s’est fait grizzly plus qu’ourson. « Je lui ai dit que son temps viendrait puisque nous avons besoin de tous les joueurs… Nous avons besoin de Michael Hector, nous avons besoin de toi, de Simon Dawkins et de Ryan Thompson. Jermaine Taylor aussi n’a joué que vingt minutes en Copa América et il a commencé à se plaindre, à dire ceci et cela sur le coach. Regardez Demar Phillips en Coupe caribéenne des nations (remporté par la Jamaïque en 2014, ndlr), il a joué le premier match, puis a perdu sa place au profit de Kemar Lawrence. Il n’était pas très content, mais il est bien revenu et je lui ai dit : « On a besoin de toi. » En finale, il a bien joué et a marqué un penalty. Mais là, on parle de joueurs professionnels » , a dégainé le technicien allemand au Jamaica Observer avant d’expliquer que tant qu’il sera sélectionneur des Reggae Boyz, Powell ne risquait pas de revêtir le maillot vert et jaune. « Il ne s’agit pas de moi, de lui et moi. Il s’agit de l’équipe. Un pour tous et tous pour un. »

« Les choses n’ont pas été gérées correctement »

Dans la foulée, Alvas Powell a publié un communiqué de presse déclarant que son départ du groupe jamaïcain n’avait rien à voir avec une question de temps de jeu : « Tout d’abord, je voudrais m’excuser sincèrement auprès du peuple jamaïcain, de la Fédération jamaïcaine et de mes coéquipiers. Je suis absolument désolé de cette situation parce que je voulais représenter mon pays durant cette Gold Cup. Malheureusement, les choses n’ont pas été gérées correctement et je prends l’entière responsabilité de mes actions. Mais cela n’avait rien à voir avec le manque de temps de jeu. » Des petits soucis de communication et de gestion au sein des Reggae Boyz, sans qu’on en sache vraiment plus, qui auraient dérangé Powell et confirmés par son entraîneur des Timbers, Caleb Porter. Le souci, c’est que le latéral droit n’est pas – encore – un briscard de la sélection jamaïcaine pouvant se permettre de faire la pluie et le beau temps dans un groupe acquis à sa cause. Non, le joueur au physique de gaillard (1,87m pour 75kg) vient tout juste de fêter ses 21 ans et n’avance que quatorze sélections internationales. Dès lors, pourquoi agit-il de la sorte ?

Première sélection nationale à 18 ans

Parce qu’il semblerait que ce dernier veuille tout et tout de suite. Né et élevé dans le comté de Saint Thomas, situé à la pointe Sud-Est de l’île caribéenne et connu pour être le plus pauvre (plus de 30% des gens y vivent en dessous du seuil de pauvreté), Powell a toujours dû se battre pour obtenir son passe-droit pour une vie plus clémente… Qui est arrivée bien vite. Notamment avec cette première sélection en U17, alors qu’il n’avait que seize ans et qui lui permit de disputer le Mondial des U17 quelques semaines plus tard, avant de signer pour le club de Portmore United en 2012. Repéré un an après par les Portland Timbers, le gamin à peine majeur fait le grand saut et se retrouve immergé dans la grisaille boisée de l’Oregon. Pas évident. Heureusement pour lui, le gardien vétéran Donovan Ricketts prend Powell sous son aile en club, tandis que Theodore Whitmore, alors sélectionneur national, décide de lancer le jeune espoir envers et contre tous à l’hiver 2012, au lieu du du plus expérimenté Xavean Virgo. La gloire n’attend plus que Powell qui jouit alors d’un statut très enviable de nouvelle pépite du foot jamaïcain. Entre-temps, Alvas Powell obtiendra donc quatorze sélections en équipe nationale, dont huit en 2014, et effectuera sa première saison pleine aux Timbers lors de l’exercice 2014-15, où il profitera du match face à Orlando City pour casser les reins de Brek Shea. Forcément, après avoir lutté des années durant pour se faire une place au soleil, et après l’avoir obtenu succinctement, difficile de revenir à ce statut de challenger qu’a choisi Winfried Schäfer pour le joueur de 21 ans. En attendant, grâce à cette gentille crise d’ego, Powell regardera peut-être ses copains Reggae Boyz soulever leur première Gold Cup. C’est ce qu’on appelle un faux départ, Monsieur Powell.

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Par Matthieu Rostac

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