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  • Cérémonie Ballon d'or 2013

Alors, on en retient quoi de ce Ballon d’or ?

par Antoine Mestres
Alors, on en retient quoi de ce Ballon d’or ?

Hier, le Ballon d'or 2014 a été décerné à un Cristiano Ronaldo en pleurs. Soit, on s'en doutait tous un peu. Mais alors, on en retient quoi ?

Un vrai-faux suspense

D’un côté, la presse sportive française. Pas la plus chauvine, pas la moins non plus, qui veut y croire. Francky le mérite, ça ne fait aucun doute. Sa saison est dingue, ses titres nombreux et un Ballon d’or viendrait confirmer un début de retour en forme du football hexagonal. Les intervenants multiplient les prises de position et se jettent sur le flou définitionnel pour l’assurer sans le moindre doute : le Ballon d’or se gagne avec les titres. Francky les a gagnés. Francky doit gagner ! C’est son heure, lui qui a davantage gagné que Cristiano Ronaldo alors que Lionel Messi paraît hors-sujet. De l’autre côté de la ligne Maginot, la terre entière, qui n’a pas les yeux rivés sur l’Allianz Arena et ne le voit pas de cette manière : Messi et Ronaldo sont toujours les deux joueurs dominants de ce monde. Et le trophée récompense le meilleur joueur du monde, non ? Soit. Et au milieu ? Au milieu, la FIFA, qui prolonge la période de vote après les matchs retour des barrages pour la Coupe du monde prétextant une participation trop faible au moment où l’un des trois porte son équipe sur ses épaules et la qualifie pour le mondial brésilien…

Messi et Ronaldo ont en partie changé le sens du trophée

Depuis 2008, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ont changé le sens de ce trophée. En partie seulement, parce que la fusion du Ballon d’or France Football avec le trophée de la FIFA a fait le reste et confirmé la tendance. Aujourd’hui, une Fabio Cannavaro 2006 n’est plus possible. Pourquoi ? Parce qu’il y aura toujours mieux, quelque chose d’irrationnel, de pas forcément défini mais qui ne peut visiblement pas être mis à l’écart. Les votants ne peuvent pas, ne veulent ou n’arrivent pas à passer outre les prestations individuelles des deux acteurs qui sont inhumaines. L’année prochaine, il y a fort à parier que la confrontation tournera entre Messi et Ronaldo, ou Ronaldo et Messi. Encore. Cette saison, Ronaldo a inscrit 69 buts, soit (presque) l’équivalent des totaux additionnés des deux autres. À l’inverse, Franck Ribéry domine cette course aux chiffres à la passe, aux dribbles, aux occasions créées, aux tacles, aux interceptions… Finalement, une question se pose : quelle est la différence entre le Ballon et le Soulier d’or ?

La définition vide et les votes à géométrie variable ont fait le reste

À l’époque de France Football, les journalistes décidaient. Jusqu’à la fusion avec le trophée FIFA en 2010. Le Ballon d’or s’appellera désormais le FIFA Ballon d’or et comptabilisera les votes de 208 journalistes, 208 sélectionneurs et 208 capitaines des 208 pays membres de la FIFA. En d’autres termes : des amis, des proches, des confrères, des évaluateurs, des pères, des intermédiaires… Un mic-mac beaucoup trop hétéroclite pour être sérieux et viable. Trois regards, trois grilles de lecture différentes sur le même sujet pour un vote dans lequel Neymar peut donc terminer 5e grâce à sa popularité, dans lequel Cesare Prandelli et Gianlugi Buffon ont affiché leur préférence pour Andrea Pirlo, Samuel Eto’o et Didier Drogba pour Yaya Touré, dans lequel Joachim Löw n’a pas voté, dans lequel Gebreyes Degu Debebe, capitaine de l’Éthiopie, a placé Xavi en première place. Un vote dans lequel Lionel Messi termine donc devant Franck Ribéry. Un système de vote où le vainqueur en 2010 n’est pas espagnol.

Une cérémonie toute pourrie

Des longueurs, des prix sans intérêt, des intervenants prévisibles, des références vues et revues, Pelé qui apparaît et réapparaît sans cesse, avec un très joli sapin au milieu, la cérémonie du Ballon d’or 2014 a finalement beaucoup ressemblé à la FIFA, une institution qui martèle sans cesse un rêve un peu facile. Et un peu glauque quand on connaît l’envers du décor. Hier, le scénario était celui d’un mauvais film dont on connaît la fin avec Irina Shayk et maman Ronaldo en pleurs, Ribéry tête baissée et Messi, tout de rouge vêtu, sourire gêné en coin.

Une récompense qui perd en intérêt

En faisant la part belle aux machines à statistiques, le Ballon d’or ne rend plus compte de la complexité du football et de son charme. Le football est le seul sport où la place de l’individu au sein de l’équipe est sans cesse reformulée, réinterrogée. Le football est le seul sport où l’on ne sait pas encore qui de l’individu ou de l’équipe compte davantage. Au rugby, c’est l’équipe qui forme les individus. Au basket, c’est l’inverse, les individus forment l’équipe. Le football se situe entre les deux. L’impact des grands joueurs sur le collectif est un débat sans fin qui porte en son cœur la problématique du football et ses grands mystères. Or, depuis quelques années, Ronaldo, Messi et leurs Ballons d’Or ont rendu le football simple. Et donc un peu triste.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

par Antoine Mestres

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