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Aline : « Balotelli, c’est un peu le Dennis Rodman du football »

Par Matthieu Rostac
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Vincent, le batteur d'Aline, « ne fait jamais d'interview, d'habitude ». Sauf quand il s'agit de football, puisque seul expert du ballon rond du groupe marseillais. Où l'on parle du « Dieu » Walter Zenga, des supporters enragés de l'AS Monaco et de l'hypertrophie de l'OM à Marseille.

Quel est ton rapport au football ?

Il est venu très tôt, par mon père qui est fan de sport en général et plus précisément de football. Il a joué au foot, il était gardien à un petit niveau à Kingersheim, près de Mulhouse. Mon premier souvenir de foot, c’était un Mulhouse-Bordeaux à l’époque où le FCM était en Division 1. J’étais un peu impressionné par cet énorme stade plein de gens, dans ce froid glacial alors que tu arrives à peine à voir le ballon. Mais c’était trop bien : j’étais avec mon père et on partageait un moment spécial. Ça a fini par devenir un truc qu’on se passe de père en fils, même si moi, je suis moins addict au football que mes frères.

Si je comprends bien, tu ne suis pas une équipe en particulier ?

Alors si, parce que mon premier souvenir de supporter, c’était la Coupe du monde 1990. J’étais en Italie à l’époque, chez mon grand-père. Il n’y avait pas la France, qui n’était pas au top à ce moment-là, donc j’ai vécu ce truc à fond avec la Squadra Azzurra. Depuis, toutes les Coupes du monde et les championnats d’Europe, je suis pour l’Italie. Walter Zenga, c’était mon Dieu. C’est marrant, parce que j’avais l’avantage, lorsque l’Italie était éliminée dans n’importe quelle compétition, de pouvoir basculer sur la France.

Qu’entends-tu par « Walter Zenga, c’était mon Dieu » ?

(rires) Tu sais, quand tu es en primaire, tu joues au foot avec tes potes, et moi, j’étais pas très très bon. Forcément, je me faisais toujours foutre au but : « Hop, toi, tu vas dans les cages ! » Je crois que j’ai fini par être pas trop mauvais au but. Mais je crois que j’ai toujours un peu fonctionné comme ça dans la vie. J’ai jamais eu le meilleur rôle, que ce soit celui de l’attaquant ou celui du guitariste ou du chanteur. Non, je fais de la batterie et je suis gardien de but. Le mec de derrière. Ce genre de gars, ça m’a toujours plu et voilà, Walter Zenga. L’Italie a toujours eu des putains de portiers. Là encore, Buffon… Même s’il se fait un peu vieux maintenant. Bref, en 1990, l’Italie arrive en demi-finale face à l’Argentine, je vais te raconter comment j’ai vécu le truc : « UNE TERRIBLE INJUSTICE ! » Presque la main de Dieu… Je crois que c’est Caniggia qui marque un but à la 67e et qui revient alors que l’Italie menait. Je me souviens de mon grand-père qui avait maronné en disant qu’il y avait main, ou une tête-main, je sais plus trop. C’était spécial parce que c’était contre Maradona, qui à l’époque était une vraie idole en Italie, et ça se jouait à Naples en plus. Ça a été ma première grosse déception de football de voir l’Italie perdre contre l’Argentine. Du coup, après, j’étais à fond pour les Allemands pour qu’ils battent l’Argentine ! (rires) Mais je crois que globalement, c’était une Coupe du monde de merde, en fait. C’était très défensif, assez violent dans les tacles, pas trop dans le beau jeu. D’ailleurs, il y a une belle série de cartons et de coups de pute pendant la finale, si je me souviens bien.

Ton premier mauvais souvenir de football, donc. D’autres, peut-être ?

Oui, il y en a et ils sont souvent liés à des France-Italie et, donc, à des moments de tension extrêmes. Notamment cette séance de tirs au but lors du quart de finale de la Coupe du monde 1998. C’était terrible. Je me rappelle aussi du tir au but de Baggio contre le Brésil en 1994. Les tirs au but, c’est un exercice que je trouvais injuste et que je détestais dans le foot. Mais finalement, j’ai changé d’avis. Lors de la dernière Coupe du monde, à Marseille, la ville était majoritairement pour l’Argentine. Il y avait beaucoup d’Argentins en terrasse lors de la demi-finale face aux Pays-Bas et tu te retrouves à une centaine de personnes, personne ne bouge, personne ne dit un mot. C’est un moment de suspense intense, les tirs au but et finalement, c’est assez beau. Je me rappelle aussi très bien de l’Euro 2000 et de la finale France-Italie. J’avais bossé comme un dingue en restauration pendant deux mois et demi dans un resto de Menton, à la frontière italienne. Donc ça se chambrait pas mal dans les cuisines, mais moi, j’étais sûr que l’Italie allait gagner. Pendant que je sors les poubelles, j’entends une putain de clameur dans le restaurant : Wiltord venait de marquer. Non, c’est pas possible… Derrière, les Français ont cloué le spectacle.

Ça n’a jamais été un souci pour toi de supporter l’Italie en France ?

Ouais, tu te fais chambrer. Mais je crois que j’aime bien ça, donc c’est pour ça que j’ai continué à le faire. C’est tout con, hein. Parce que j’aurais pu supporter la France, mais comme elle n’existait pas quand j’ai commencé à m’y intéresser… On entendait parler de Papin, de Cantona, mais ça restait une équipe qui n’arrivait jamais à se qualifier. Et en matière de championnat, on parlait moins du championnat français que de l’anglais ou de l’italien. Bon maintenant, l’Italie, c’est pas terrible. Ils repartent un peu à zéro. On a bien Balotelli, mais il est détesté de beaucoup de gens, c’est un peu le Dennis Rodman du football. Un mec détestable dans son ego, dans son attitude, mais je sais pas, moi, j’aime bien ce côté « je m’en bats les couilles de tout ! » Un peu comme Joey Barton quand il est arrivé à l’OM. Je crois que c’est Benoît Sabatier qui faisait un parallèle entre la musique et le tennis. D’un côté, tu as les mecs qui supportent McEnroe parce que c’est le show, les coups de gueule et ceux qui sont pour Pete Sampras, la neutralité, le gendre idéal. Moi, je suis plus McEnroe.

Une sélection nationale, mais pas de club, alors ?

J’aurais tellement aimé pouvoir supporter mon club d’origine comme Mulhouse… (rires) Pendant une période, j’ai supporté le RC Strasbourg, mais ça n’a pas donné grand-chose. J’ai suivi un petit peu Sochaux parce que c’était pas trop loin et que c’était un des fleurons de la formation française, et puis Nantes parce qu’ils avaient gagné le championnat en 2001. En revanche, l’OM, je n’ai jamais supporté. Par principe. Ça fait cinq ou six ans que j’habite à Marseille et le football, c’est comme une religion ici. Comme dans toutes les régions méditerranéennes, d’ailleurs. Il vaut mieux ne pas avoir de concert prévu lors d’un match de l’OM, surtout quand c’est à domicile, parce que la salle sera vide. Déjà, quand l’OM ne joue pas, mais qu’il s’agit d’un gros match, tu peux être sûr qu’il y a un écran qui diffuse le match à côté. Et quand c’est l’OM, ça fait ville-fantôme. Des bouchons partout avant et après le match et entre, pendant deux heures, rien. J’ai mis une fois les pieds au Vélodrome, mais pas pour un match : j’y ai tourné le clip de Soprano, Halla Halla. C’est super impressionnant. Une infrastructure de dingues. J’ai fait venir en figurant mon frère, fan de l’OM, il était trop heureux… Mais je ne le connais que vide, ce stade, même si tu sens que l’endroit est chargé d’histoire. Je pense que j’irai voir un Classico face au PSG bientôt. Je voulais déjà le faire la saison dernière, mais tous les mecs avaient acheté les places pour les revendre 600€ sur Internet.

D’autres anecdotes de stade ?

Pendant longtemps, j’ai bossé dans les tribunes du Stade Louis-II à Monaco. J’avais ma petite chasuble verte et je dirigeais les gens à leur place. Ce qui m’a toujours choqué à Monaco, c’est ce vide intersidéral dans les tribunes. Mais même lorsque les tribunes sont vides à 80% à Monaco, je voyais les mecs aux sorties de secours qui t’insultaient, essayaient de te forcer le passage. Même au Stade Louis-II de Monaco, c’était chaud ! Enfin, ça, c’était sur les gros matchs contre l’OM ou Nice. Après, Monaco, c’est particulier, à part. C’est une ville qui se marginalise d’elle-même. Si tu me demandais, je te dirais que Monaco n’a rien à faire dans le championnat de France…

Pour rebondir sur ce que tu as dit, qu’est-ce que tu entends par ne pas supporter l’OM par principe ?

Je ne suis pas anti-OM, mais il y a un truc qui me gêne à Marseille, c’est que le football prend une place énorme, dans une ville qui est la deuxième de France et dans laquelle il pourrait se passer plein d’autres choses. Il se passe d’autres choses, bien sûr, avec des endroits underground comme La Friche et un petite scène musicale locale, mais Marseille capitale de la culture en 2013 ? En 2015, tu fais un peu le bilan et c’est un peu triste. Quand tu compares avec Lille, par exemple, c’est ridicule. Il y a eu des petits élans culturels. On a un stade tout nouveau tout beau qui a coûté des millions et pour lequel tout le monde a un peu contribué, hein, sur les taxes… Le football, ça fait vibrer les gens, c’est un lien social, c’est bien. Mais ça fait chier parce que trop peu d’autres choses se passent à Marseille. C’est un peu démesuré.
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