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Alex, le tank n’est pas blindé
Le bûcheron brésilien est arrivé de Chelsea en janvier 2012. On ne savait pas trop à quoi s'attendre avec Alex Rodrigo Dias da Costa. Un an après, on sait. L'ancien joueur de Chelsea et du PSV Eindhoven a confirmé son statut de joueur physique mais fragile. Paradoxal.
« Les négociations ont été très rapides. Je n’ai pas parlé avec Ancelotti. Chaque joueur doit conquérir sa place sur le terrain et s’entraîner dur. » Quand il est arrivé en janvier 2012, le Brésilien Alex se la jouait mec professionnel. Après tout, c’est ce qu’il est. Pas un écart de conduite, pas une parole déplacée, pas un geste d’humeur. En fait, le numéro 13 du PSG est un professionnel quasi parfait. « C’était une bonne affaire, expliquait Leonardo lors de l’arrivée du bœuf.Son transfert n’était pas forcément prévu, mais il faut penser à l’avenir. » Bon, penser à l’avenir quand on recrute un mec de trente piges… Pourquoi pas. L’avantage d’Alex, c’est qu’il est brésilien. Alors quand il s’agit d’épauler Thiago Silva, Carlo Ancelotti privilégie son ancien joueur de Chelsea. Même Thiago Silva admet, maladroitement, préférer jouer avec Alex plutôt que Sakho. Question de communication. De langue commune. De culture commune.
« Ils ont recruté Mark Landers ou quoi ? »
Pourtant, à y regarder de plus près, Alex n’a rien d’un défenseur carioca. Il est pataud, lent, de plus en plus souvent blessé et, surtout, possède la même palette technique qu’un certain Ronald Koeman. Un blond dont la peau n’aime pas le soleil. Le point fort d’Alex ? Une frappe de mammouth sur les coups francs. D’ailleurs, son premier fait d’arme en Ligue 1 est une praline collée contre Montpellier au Parc des Princes l’an dernier. Un tout droit à plus de 100 km/h. « La frappe d’Alex ? Elle change complètement de direction. […] Je me dis qu’ils ont recruté Mark Landers ou quoi ? » s’était laissé aller Geoffrey Jourdren, le portier Héraultais, à la fin du match. La frappe de balle d’Alex est bien sa marque de fabrique. Quand on dévisage l’international brésilien (18 sélections), on a l’impression de reluquer un bûcheron. 1,92 m, plus de 90 kilos et des bourrelets à l’arrière du crâne. Physiquement, Alex tient plus de Wanderlei Silva que de Thiago Silva.
Après une année à l’observer chaque semaine sur les pelouses françaises, difficile de se faire une idée du niveau du joueur. Il ne se démarque pas vraiment. Notamment vis-à-vis de Sakho, Armand et même Camara. C’est ennuyeux. Surtout, il est capable de se rater salement sur certains matchs. Comme à Nice ou, plus récemment, à Reims où il lâche son joueur au marquage sur le but. On le savait, le tank n’est pas une machine à courir. Mais dans le placement, le jeu aérien et le combat physique, il sait y faire. Comme beaucoup de ses collègues, il a su élever son niveau de jeu en Ligue des champions (il a déjà claqué deux buts) même si sur le but de Rami à Valence, c’est encore lui qui se fait enrhumer au marquage.
Un départ prévu cet été ?
Dès lors, on ne sait pas trop ce que le PSG compte faire du Brésilien durant la prochaine fenêtre estivale. Silva est intouchable, Sakho semble plus performant et demeure indispensable au club pour la liste C1 (formé au club). Quid ? Ce n’est pas un hasard si son nom a déjà circulé dans d’autres taules d’Europe, notamment en Turquie où Fenerbahçe et Galatasaray semblent intéressés par son profil de bourrin. Deux ans et puis s’en va ? Pourquoi pas. Surtout si Carlo Ancelotti est amené à quitter le club en fin de saison. On sait que les deux hommes apprécient de travailler ensemble. Le problème avec Alex, c’est qu’il est incapable d’enchaîner les matchs. Son corps est fragile. Et à une étape où le PSG ambitionne de jouer tous les trois jours, cela devient compliqué de garder au chaud un mec de ce calibre. Quoi qu’il en soit, pour le retour de Thiago Silva dans le XI de départ, Carlo Ancelotti devrait privilégier Alex à Mamadou Sakho, question de tranquillité d’esprit. Question d’expérience aussi. Mine de rien, avec le PSV et les Blues, l’ancien de Santos a déjà pas mal roulé sa bosse en Ligue des champions. Le genre de détails qui peut faire la différence avant d’aborder un huitième de finale retour.
La suite ? On verra bien, mais le numéro 13 sait qu’une victoire en championnat est plus important que tout. Il avait d’ailleurs pris la parole après un début de saison raté des siens pour remettre les choses au clair. « À force d’entendre que nous allions remporter le championnat haut la main, certains d’entre nous ont peut-être oublié que, pour gagner un match, il fallait déjà le jouer ! On s’est peut-être vus trop beaux. Car, vu notre effectif, le titre de champion est une obligation. » À défaut d’être irréprochable sur le pré, le mec l’est en dehors.
Par Mathieu Faure