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Albert Emon : «Je suis un adepte des joueurs»
On était triste de ne plus avoir de nouvelles d'Albert Emon. Pas d'inquiétudes, tout va bien pour lui. Entraîneur d'un club qui lui est cher, l'AS Cannes, il vient d'enregistrer l'arrivée de Jan Koller. Oui, le meilleur buteur de l'histoire de la sélection tchèque va désormais jouer en National.
Albert, ce n’est pas tous les jours qu’on signe un buteur international en National. Vous devez être heureux ?
Ah oui, je suis très content. Je n’ai pas encore pensé à appeler José Anigo pour le chambrer là-dessus. Après tout, quand il était entraîneur de l’OM, il le voulait absolument… Plus sérieusement, si je suis heureux, c’est aussi parce que nous n’avons pas été tonitruants depuis le début de saison au niveau offensif.
Cannes est en effet l’avant-dernière attaque de National.
C’est pour ça, Koller va faire du bien. Il va amener du réalisme, de la maîtrise, de la prise de responsabilités.
Malgré Jérémie Gavanon, Ted Lavie ou encore Robert Malm, vous n’êtes que 13ème du championnat.
Oui, on n’est pas au niveau où l’on nous attendait. Il y a beaucoup de frustration dans cette première partie de saison, on s’est promis de ne plus reproduire les mêmes erreurs pour la suite.
La montée, c’est encore possible ?
Oui, pourquoi pas ? On prend tout ce qui est possible. Regardez Lyon, ils sont à 12 points de Bordeaux. Ils jouent toujours le titre ? Et ben nous, on est à 12 points du troisième, alors on joue encore la montée. Il faut surtout que l’on prenne un peu plus de plaisir sur le terrain.
L’arrivée de Jan Koller va vous permettre de repasser à votre schéma favori, le 4-3-3…
(Il coupe) Je ne suis pas l’adepte de tel ou tel schéma. Je suis un adepte des joueurs. Moi, je veux qu’ils s’expriment totalement. Au départ, j’étais arrivé avec un 4-3-3 parce que je l’imaginais avec des attaquants-buteurs sur les côtés. Au final, on a des garçons sur les côtés qui ont des qualités mais qui ne sont pas buteurs. On a donc du renforcer notre ligne de devant, rééquilibrer l’équipe.
Quelque part, vous êtes l’anti-Christian Gourcuff. Ce qui compte pour vous, ce sont les hommes pas le schéma de jeu.
Je suis maintenant entraîneur de National, ce n’est pas la « D1 » . On ne peut pas changer les hommes dans une stratégie immuable. Ici, le collectif dépend des individualités. Elles se doivent d’être énormes par moment. En National, il n’y a pas ces joueurs qui savent tout faire et que l’on peut faire jouer partout.
Cela parait donc difficile pour Cannes.
Oui, mais j’y crois. L’objectif, c’est de faire une bonne seconde partie de saison. Comme vous le savez, en National, il est très difficile de retenir les joueurs. Alors si on échoue dans notre mission pour la montée, on veut au moins créer un groupe de compétiteurs. Des gars déterminés à tout casser la saison prochaine. Le mec qui est venu pour faire ses 6-7 mois sur la Côte, il ne va pas falloir qu’il reste.
En National, on a coutume de dire que l’état d’esprit se doit d’être irréprochable…
Cela compte presque plus que le jeu. C’est certain. On s’en est d’ailleurs aperçu à nos dépends. Tous les matchs où l’on a essayé de faire du jeu, on les a perdus (rires). On le sait maintenant, le National, c’est beaucoup d’agressivité. Alors il faut qu’on s’y mette, qu’on joue différemment, qu’on soit plus méchants, dans le bon sens du terme.
Après Koller, on parle de Sylvain Wiltord, vous confirmez ?
Oui, mais il n’y a pas que lui. On regarde les bonnes opportunités du marché. Il y a aussi Desailly, Thuram, Barthez… Non je rigole. Sérieusement, je ne suis au courant de rien. Mais si vous me demandez mon avis, Wiltord, il a 33-34 ans, c’est un joueur qui aime le jeu, qui aime la vie, qui aime le vestiaire. Il me plaît.
Si vous continuez comme ça, vous allez faire de l’ombre à Nice…
Nice a une équipe en Ligue 1 depuis bientôt 10 ans. Si l’AS Cannes a connu des hauts et des bas dans son passé, c’est complètement différent maintenant. Le club a gardé le nom, mais il ne se reconstruit que depuis 7-8 mois. On a de nouvelles ambitions. Allez… on peut dire que c’est un club en devenir. On a tout au niveau des infrastructures, il ne nous manque plus qu’une équipe qui tourne. Et pour ça, il faut un peu de chance.
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