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Aidons les Girondins de Bordeaux à avoir l’air moins cons

Par Simon Butel
5 minutes
Aidons les Girondins de Bordeaux à avoir l’air moins cons

L’adoubement, intervenu mercredi au stade Francis-Le Blé, est signé Benoît Costil. À Brest, où Bordeaux s’est fait rejoindre au score en supériorité numérique et après avoir croqué une demi-douzaine d’occasions franches, le portier bordelais a attribué aux Girondins leur premier titre depuis la Coupe de France 2013 : celui de « rois des cons ». Bref, pas forcément celui que les supporters attendaient. Une chance pour les dirigeants et joueurs : les solutions pour se défaire de ce statut peu enviable existent. Liste non exhaustive.

Réapprendre à tenir un résultat Après Reims, Brest. Concédée en supériorité numérique et alors qu’ils avaient le match en main, l’égalisation brestoise mercredi est d’autant plus rageante pour les Girondins que c’est la deuxième fois qu’ils se font reprendre à onze contre dix. Rejoints dans le temps additionnel à Reims (1-1, 15e journée) dans les mêmes circonstances, les hommes de Paulo Sousa ont ainsi égaré quatre points à leur portée. Ceux-ci leur permettraient d’occuper aujourd’hui la cinquième place (européenne en cas de victoire du PSG dans l’une des deux coupes nationales), à deux points de Lille et cinq de Rennes, deux équipes qu’ils recevront lors de la phase retour. Entre ces deux nuls, Bordeaux a par ailleurs également ouvert le score à Marseille (3-1, 17e journée) et face à Lyon (1-2, 20e journée) avant de se faire renverser. Pourtant adeptes des revirements de situation (dix points glanés – deux victoires et quatre nuls – après avoir été menés lors des quatorze premières journées) jusqu’à ce faux pas en terres rémoises, les Marine et Blanc ont ainsi dégringolé de la troisième à la douzième place entre la 16e et la 23e journée. Pas étonnant, dans ces circonstances, que le pauvre nul contre l’OM (0-0, 22e journée) ait été accueilli comme une victoire. Mais triste.

Donner à Costil un maillot digne de ce nom Il n’en avait pas vraiment l’air en sortant du terrain, mais Benoît Costil a réalisé un petit rêve, mercredi à Brest : évoluer en bleu marine. Une couleur à laquelle le capitaine bordelais déclarait sa flamme fin 2017 au micro de France 3 Aquitaine : « J’aimerais bien jouer avec le maillot bleu marine, si on peut le tenter une fois, car c’est quand même le maillot domicile, celui du club, avec le scapulaire, qui représente le plus les Girondins. » Sauf que les intendants du club n’avaient pas prévu que l’habituel maillot rose de l’international français (une sélection en 2016) serait jugé trop proche de la liquette rouge du Stade brestois par le corps arbitral, et n’ont pas emmené de tenue de rechange dans le Finistère. C’est donc vêtu d’un maillot d’entraînement non floqué que Costil a débarqué sur la pelouse de Francis-Le Blé. Ce qui, à Bordeaux, revient à se pointer au Théatro avec un faux polo Ralph Lauren. Une faute de goût qu’il faudra vite rattraper. Et avec autre chose que cet horrible fuchsia, bien entendu.

Arrêter de faire n’importe quoi avec les jeunes Pendant que Hwang, De Préville, Oudin et consorts se cassaient les chicots sur Gautier Larsonneur mercredi, Yassine Benrahou n’avait lui besoin que de trois minutes et une occase pour ouvrir – en deux temps, certes – le score en faveur de Nîmes face à Dijon (2-0). Sous-utilisé par Paulo Sousa (six apparitions dont une seule titularisation et 167 minutes de jeu cette saison), le milieu offensif en est ainsi déjà à deux pions en quatre matchs avec les Crocos, auxquels il a été prêté début janvier. De bon augure pour les Girondins ? Pas dit : le prêt du Franco-Marocain est assorti d’une option d’achat que les dirigeants gardois vont, à ce rythme, probablement s’empresser de lever.

Ce qui, en comptant le transfert fin janvier d’Aurélien Tchouaméni à Monaco, porterait le nombre de ventes récentes de gamins taillés pour la Ligue 1 (avec Koundé, Youssouf, et dans une moindre mesure Vada) à cinq. Six, si l’on inclut le départ à Montpellier de Gaëtan Laborde à l’été 2018, lequel avait provoqué celui de Gustavo Poyet, furax de perdre son attaquant. Et si les offres pour Koundé et Tchouaméni (respectivement vingt-cinq et vingt millions d’euros) étaient difficiles à refuser, les montants empochés pour Zaydou Youssouf (2,5 millions) et Benrahou (l’option s’élève à 1,5 million d’euros) rend(rai)ent le départ de ces deux produits maison plus difficiles à avaler. Qui plus est à l’heure où le club pique une crise identitaire.

Changer le nom du stade Avec ses 42 000 places, son toit flottant et sa coursive, le Matmut Atlantique correspond sans doute à l’idée que Jean-Michel Aulas se fait d’un « formidable outil » . Mais si la Matmut assure, les Girondins n’assurent pas vraiment au Matmut Atlantique, où ils n’ont pris qu’un point lors de leurs trois dernières sorties et ne se sont imposés que quatre fois en onze rencontres cette saison. Ce qui fait d’eux la 18e plus mauvaise équipe à domicile devant Amiens et Toulouse, les deux relégables. Une tendance tenace : depuis leur entrée dans les lieux en 2015, les Marine et Blanc ont au mieux fini huitièmes de ce classement, en 2015-2016 (31 points) et 2016-2017 (33 points). Sur les bases d’une saison à 26 unités à la maison (ce qui constituerait leur total le plus faible au Matmut Atlantique, par ailleurs situé à cinquante bornes de l’océan), les Marine et Blanc doivent en prime composer avec l’image de Chevallier et Laspalès, égéries de la compagnie d’assurances entre 2003 et 2016. Comment voulez-vous inspirer le respect à vos adversaires avec ça ?

Ne plus participer à la Coupe de France Pau (N1) en 2020. Mais aussi Le Havre (L2) en 2019, Granville (N2) en 2018 et L’Île-Rousse (N3) en 2014. Ces villes n’ont pas en commun d’avoir accueilli une arrivée d’étape du tour de France, mais d’avoir occasionné un gadin bordelais en Coupe de France. C’est simple : depuis leur victoire dans la compétition en 2013, les Girondins y multiplient les bides, évidemment ravageurs en matière d’image. Sorti en seizièmes de finale cette année, et dès les 32es ces deux dernières saisons, le club au scapulaire ne s’est hissé qu’une fois en quarts (en 2017) de l’épreuve sur les sept dernières éditions. Et une fois en huitièmes (en 2016), pour une défaite à la maison dans le derby de l’Atlantique face au grand rival nantais (3-4), après avoir mené deux fois au score… Alors, à quoi bon s’entêter ? Le chantier est déjà suffisamment vaste en Ligue 1, après tout.
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