Être autre chose qu'une équipe de samedi soir
Alors pour être enfin autre chose qu'une équipe de samedi soir, le TFC a beaucoup recruté, comme souvent, pas cher, étranger et malin : Spahić, Roman, Trejo, Braithwaite, Aguilar, et Chantôme prêté en fin de mercato. Cette liste ne vous fait rien. Ne vous moquez pas, pour les supporters, elle veut dire beaucoup. Avec ses milieux relayeurs en pagaille, elle veut dire que le TFC change définitivement de face et d'époque. Samedi dernier, c'est armé d'un milieu Chantôme-Trejo-Didot que le TFC s'avançait face à l'OM. Un milieu technique et vintage, à des années-lumière du trio indéboulonnable Capoue-Sissoko-Didot. Il est désormais loin, le kick'n'rush bête et méchant avec Gignac seul devant au pôle débrouille. Le problème, au milieu de tous ces changements, c'est que le TFC pointe à la 19e place à la mi-septembre. L'habitué des départs canons, des saisons sans histoire, se retrouve à tâtonner en ce début d'année. La faute à des blessés (Roman, Zebina, Aguilar, Ben Basat), des joueurs qui trouvent encore leur marque (Trejo, Chantôme, Braithwaite), la faute aussi à un système ambitieux à apprivoiser pour gagner en cohérence. Un système ambitieux qui devait aider le TFC à voir plus haut et qui l'amène donc pour le moment tout en bas. Pas récompensé contre l'OM et Bordeaux, pas dans le coup à Bastia et Valenciennes, sans ambition à Monaco, le TFC se cherche en ce début de saison. Avec le retour des blessés, l'équipe devrait néanmoins gagner en consistance. Aguilar et ses 40 sélections avec la Colombie devrait s'installer à la place de Capoue devant la défense. Une défense qui attend sans y croire le retour de Zebina en profitant des promesses de Spahić. Si Trejo manque de coffre, il apporte une véritable plus-value, en témoigne sa passe pour Braithwaite contre Marseille amenant le but de Ben Yedder, dont on attend beaucoup du duo avec Ben Basat. Vous l'aurez compris, le TFC 2013/2014 est encore une suite d'hypothèses. Une suite d'hypothèses qui pourrait plaire. Dans un championnat qui ne fait que peu souvent la part belle aux projets de jeu audacieux, on en viendrait même à se dire que le pari est osé. Une révolution de velours mérite bien ça.
Par Antoine Mestres
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