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À Töre et à raison

Par Maxime Brigand
À Töre et à raison

Grand espoir de sa génération, Gökhan Töre est de retour en Angleterre, à West Ham, cinq ans après son départ dans le silence de Chelsea. Tout ça après des polémiques, des polémiques et encore des polémiques. Mais surtout au chaud dans les bras de son père spirituel : Slaven Bilić.

S’il fallait un lieu pour résumer les maux qui entourent la nouvelle génération du football turc, ce pourrait être une chambre d’hôtel. Et s’y poser, quelques minutes, pour comprendre. Comprendre pourquoi certains gamins n’ont pas explosé à la gueule de l’Europe comme une majorité d’observateurs s’y attendait. Il faut remonter le temps pour démêler les histoires. Sur ces cas, l’Empereur Fatih Terim, actuel sélectionneur de la Turquie et considéré comme le plus grand entraîneur de l’histoire du pays, est clair : « Si on devait éliminer tous les joueurs qui ont fait des conneries, on n’aurait plus assez de monde pour faire une équipe. Si c’est un crime de défendre un gamin de vingt et un ans, alors je suis coupable. » Ce gamin, c’est Gökhan Töre, l’un des plus grands espoirs de son époque. Aujourd’hui, le gamin est devenu homme, mais traîne toujours derrière lui le boulet de cette nuit d’octobre 2013. Un soir où Istanbul digérait doucement l’amère défaite de sa sélection nationale contre les Pays-Bas (0-2), concédée quelques heures plus tôt et synonyme d’élimination de la Turquie à la course pour une qualification à la Coupe du monde 2014. Mais surtout une ellipse dans le temps où personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé.

Balle perdue et gros calibre

Car ce soir-là, plusieurs internationaux restent à Istanbul avant de rejoindre leurs clubs respectifs. C’est le cas d’Ömer Toprak et Hakan Çalhanoğlu qui jouent déjà pendant cette période en Allemagne. Les deux joueurs décident alors d’aller boire un verre et ils croisent sur le chemin leur coéquipier en sélection, Gökhran Töre, alors accompagné d’un ami. La suite est maintenant connue : le groupe s’embrouille, Töre retrouve ses deux partenaires à leur hôtel avec son pote, et ira jusqu’à caler une arme dans la bouche de Çalhanoğlu après avoir envoyé une droite à Toprak. Derrière ce bordel, une histoire de gonzesses, mais surtout la vie d’une sélection nationale et d’une Fédération qui a tout fait pour étouffer le scandale. Car il y a la version du rapport de police et celle livrée quelques mois plus tard par Hakan Çalhanoğlu sur le plateau de la ZDF. La finalité est que Töre, Toprak et Çalhanoğlu font maintenant tout pour s’éviter jusque dans les rangs de la sélection, au point de refuser parfois de venir en prétextant des blessures. Et que Gökhan Töre traîne toujours son passé, noirci un peu plus par son agression dans une boîte d’Istanbul en avril 2014 où il a failli laisser sa vie.

« Je ne pourrai jamais dire non à Slaven »

Voilà donc ce qui bataille sur le CV d’un joueur orphelin de naissance, élevé par un grand-père décédé en 2006 et dont la dernière volonté était de voir son petit-fils « jouer pour la sélection nationale de Turquie » . Oui, car comme beaucoup de gosses de sa génération, Töre est né en Allemagne, à Cologne, au début des années 90. C’est de là qu’il partira ensuite pour rejoindre le Bayer Leverkusen en 2003, avant de filer à Chelsea à dix-sept ans dans les bras du recruteur Frank Arnesen. En Angleterre, Gökhan Töre ponce la réserve des Blues avec qui il remporte le championnat national en mai 2011 aux côtés notamment de l’attaquant Fabio Borini. Sauf que la porte des grands est fermée, alors l’ailier file en compagnie de Arnesen à Hambourg avant d’exploser totalement au Beşiktaş, sous les yeux d’un certain Slaven Bilić. Un homme pour qui Töre a été jusqu’au bras de fer et qu’il vient de rejoindre en prêt à West Ham. « C’est la personne la plus importante pour moi. J’ai déjà travaillé sous ses ordres et on se connaît très bien tous les deux. C’est un entraîneur merveilleux et je ne pourrai jamais lui dire non. C’est comme un père » , expliquait-il, il y a quelques semaines, au moment de son arrivée à Londres.

C’est simple, avec Bilić, lors de son passage en Turquie, Gökhan Töre est devenu le footballeur complet que tout le monde attendait. Soit un mec qui ne pense plus qu’à sa gueule et qui accepte les tâches défensives au-delà de ses énormes qualités techniques. S’il a raté l’Euro 2016, c’est avant tout parce qu’il était suspendu automatiquement pour les deux premières rencontres de la compétition, et ce retour en Angleterre doit l’aider à s’imposer définitivement au cœur de sa sélection nationale. Histoire aussi de cabosser pour de bon ce passé de bad boy qui lui colle à la peau. Reste que la première image de Töre depuis son arrivée à West Ham a été à l’infirmerie où il a rapidement fait soigner une blessure au genou. Il doit maintenant être enfin disponible pour se faire une place au cœur de l’attaque des Hammers, entre Ayew, Payet et Feghouli. Pour prouver qu’une nouvelle fois, Slaven Bilić avait raison d’imposer ses idées.

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Par Maxime Brigand

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