- C3
- Braga/Benfica (1-0)
A Braga dabra
En 2011 après J.C., alors que le foot portugais est soumis à l'autorité lisboète et portuane, un village d'irréductible « portugesh » résiste encore et toujours aux envahisseurs. Il s'agit de Braga, pour la première fois de son histoire qualifié pour une finale de coupe d'Europe, où la magie continue d'opérer.
Il y a de ça 2 000 ans, Braga était occupé par un peuple nommé les Bracari, une tribue celte. Il a donc fallu attendre un peu plus de deux millénaires pour voir les Bracarenses retourner sur leur terre d’origine, l’Irlande. Au terme d’un match exceptionnel de courage (et de chance), les Minhotos ont décroché leur billet pour Dublin. Cette finale, les joueurs du druide Jose Paciencia se la sont offertes avec leurs tripes, leur envie, et pas mal de talent. Bref, tout ce que ne semblait pas avoir le Benfica de ce soir.
Benfica peut se les bouffer
Pourtant, ce début de match ne ressemblait en rien à une demi-finale d’Europa League. Pas de rythme, pas d’occaz. Rien à ne se mettre sous la dent. Jusqu’à cette 19e minute et ce caviar d’Hugo Viana. Un corner déposé sur la tête de son compère du milieu de terrain Custodio. 1-0, Braga est qualifié, el l’Estadio Municipal vibre de partout. Les Lisboètes, déjà beaucoup moins.
Et ouais, les Aigles rouges (ce soir en maillot blanc) sont tombés dans le panneau que leur avaient tendu de petits lutins du Nord du Portugal morts de faim. Et pourtant, Saviola&co ont tenté. Souvent dans le vide. A l’image de cette grande tige de Cardozo, abreuvé de centres, mais incapable d’en cadrer un. Côté malchance, Javier Saviola, aka El Conejo, a eu sa dose. A la 39e, sur un centre de son compère de l’attaque, le lapin du Benfica voit sa frappe heurter le poteau. Quand ça veut pas, ça veut pas… En deuxième mi-temps, rebelote. Les Águias font le siège de la cage d’Artur. Au final, des actions en veux-tu-en-voilà, mais pas une au fond. Pendant ce temps là, Braga se fait plaiz à contrer. Eux au moins, ils savent ce que c’est que de tenir un résultat (remember Kiev en quart)…
Alan se fait Coentrao
Mais on aurait tort de résumer cette qualif’ de Braga à un simple « coup de cul » . Car justement, les coéquipiers d’un magnifique Artur dans ses cages ont sorti les doigts pour arriver à leur fin. Une solidarité de tous les instants. Pas du tiki-taka made in Barcelona, mais une putain de leçon d’humilité. Et puis devant, ils ont en Alan un monstre. Ok, ce mec ne ressemble à rien. Mix entre Bob Marley et Yannick Noah, il a une accélération de malade à la CR7 et une technique de demi-Messi. Pour preuve, il a mis un bouillon pas possible à Coentrao. Le jeune portugais s’est fait bouffer du début à la fin. Il peut juste se rassurer en se disant qu’il a la coupe de cheveux la plus dégueulasse d’Europe.
Alors voilà, c’était écrit, le petit devait bouffer le gros. Ce seul but à fait la diff. Benfica a tout tenté en deuxième mi-temps, en vain. Braga est en finale, un résultat logique, mérité. Il en faudra tout de même plus le 18 mai prochain face à l’ogre de Porto. Mais qui sait où la magie peut s’arrêter ?
{Par Robin Delorme
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