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  • Rétro – Coupe du Monde 1938

1938, en attendant l’horreur…

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1938, en attendant l’horreur…

Pour la première fois depuis 1930, le pays hôte et le détenteur du titre sont qualifiés d'office. Après s'être fait enfler en 34 par Mussolini, la France organise le premier Mondial de son histoire. Le dernier avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Le tournoi annonce d'ailleurs inéluctablement la future boucherie monumentale des champs de bataille. En effet, nazis et fascistes prennent un malin plaisir à rendre hommage à leurs leaders respectifs, malgré les sifflets du public local. A cette époque-là, forcément, on est encore très loin du mirage black–blanc–beur de 98...

L’Espagne boycotte la compétition

Victimes d’un arbitrage scandaleux contre l’Italie en 1934, les Espagnols sont priés de rester à la maison par El Caudillo Franco himself. Le dictateur espagnol l’avait annoncé lors de la défaite de la Roja en Italie : l’Espagne ne participerait plus aux compétitions internationales. Les journalistes ibères sont également fermement conviés à faire l’impasse sur la compétition avant finalement d’annoncer sous forme de brèves la victoire des Italiens… L’autarcie footballistique de la Seleccion prendra fin en 1950.
La première fois de Cuba. La dernière aussi…

Seules deux sélections sud-américaines sont présentes au Mondial : le Brésil… et Cuba. Composée à 100% d’immigrés galiciens, basques et catalans, l’équipe des insulaires crée l’exploit en éliminant la Roumanie. La suite sera moins drôle puisqu’en quart de finale, ces derniers se feront sévèrement gifler par les Suédois (8-0). A noter que les trois matchs des Cubains auront enregistré les pires affluences de toute la compétition avec seulement 7000 spectateurs de moyenne. Ils auront également été les seuls à rater un pénalty lors de la compétition (contre la Suède!). Triste fin pour la seule et unique participation de Cuba à la Coupe du Monde.
Jan Langenus, arbitre depuis 1930

L’homme en noir belge est le seul à l’époque à avoir arbitré dans toutes les éditions des Coupes du Monde. A noter que pour la deuxième fois d’affilée, tous les arbitres étaient européens.
Des stades old-school

Mis à part la Meinau, le Vélodrome, le Parc des Princes et le Stade Lescure, les autres enceintes ayant accueilli des matchs en 1938 n’existent plus ou ne sont plus homologuées par la FIFA. C’est le cas du Stade Chapou à Toulouse, du Fort Carré d’Antibes, de la Cavée Verte du Havre ou encore du stade Victor Boucquey de Lille. L’emblématique Stade de Colombes, jeté aujourd’hui aux oubliettes, fait également partie de ces stades d’un autre temps malgré le fait d’avoir accueilli la finale de la Coupe du Monde. Prends garde à toi SDF !
La France en 1/4 contre des Italiens en noir

Pour la première fois de leur histoire, les Bleus atteignent les quarts de finale d’une Coupe du Monde. Après avoir battu la Belgique au premier tour (3-1) grâce à un doublé de Nicolas (auteur du premier doublé des Bleus dans la compétition), les hommes de Gaston Barreau sont opposés aux Italiens dans un stade de Colombes surchauffé. Les Transalpins entrent dans le stade avec un maillot noir surprenant et donnent le ton en adressant des saluts fascistes en direction des tribunes. En guise de réponse, le public de Colombes entonne une Marseillaise assourdissante et siffle l’hymne italien. Malgré l’égalisation d’Heisserer pour la France, la Squadra Azzurra finira tout de même par remporter le match logiquement grâce à un doublé plein de flair de Piola. La France est éliminée et l’Italie s’envole pour un deuxième sacre.
Une avalanche de buts

Après une édition 34 avare en buts, la Coupe du Monde 1938 fait la part belle aux attaquants. Le Mondial français est d’ailleurs celui qui a enregistré le plus de triplés de l’histoire. Léonidas (Brésil/meilleur buteur du tournoi avec 7 buts), Keller (Suède), Wetterstrom (Suède) et Zsengeller (Hongrie) ont tous réussi des merveilleux coups du chapeau. Aucun d’entre eux cependant n’aura été aussi fort que le Polonais Wilimwoski, auteur d’un quadruplé magique contre le Brésil. C’est d’ailleurs le seul joueur de l’histoire à avoir inscrit autant de buts aux Auriverde en phase finale de Coupe du Monde. Un record qui n’est pas près de tomber sauf cataclysme…
Les Indes Hollandaises. Pire sélection de l’histoire de la CDM ?

Première sélection asiatique à participer à un Mondial, les Indes Hollandaises (aujourd’hui appelées Indonésie) ont vécu un véritable calvaire durant leur passage en France. Opposés aux Hongrois dès le premier tour, les joueurs de la colonie néerlandaise se font assassiner pendant tout le match par des attaquants magyars qui avaient pourtant pris la peine de leur expliquer le hors-jeu avant d’entrer sur le terrain. La plus mauvaise sélection de la Coupe du Monde aura néanmoins la satisfaction de voir l’envahisseur hollandais se faire corriger par les Tchécoslovaques (3-0). Les Néerlandais et les Indonésiens sont d’ailleurs les seuls à ne pas avoir inscrit le moindre but durant la compétition.
L’Anschluss foiré de la Mannschaft

Démantelée après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, la Wunderteam autrichienne fut remplacée par une Nationalmannschaft aux relents nazis. La moitié des joueurs autrichiens (Raftl, Skoumal, Stroh, Hahnemann, Neumer) furent recrutés par les Teutons pour venir pratiquer le salut nazi au Parc des Princes. D’autres, comme le génial Sindelaar, avaient décliné l’invitation, préférant par exemple se suicider avec leurs femmes juives. Le capitaine de la Wunderteam, Nausch, choisit également de feinter l’envahisseur allemand en se réfugiant en Suisse en compagnie de sa femme, elle aussi juive. Pris en grippe par le public pour leurs bras levés nauséabonds, la défaite des joueurs allemands contre la Suisse au premier tour de la compétition fut fêtée en grande pompe par le public parisien.
Brésil-Pologne, un match de dingue

La veille du match, des pluies torrentielles s’étaient abattues sur l’Alsace transformant en champ de patates le Stade de la Meinau. Pour ne pas s’embourber dans la gadoue, le buteur brésilien Léonidas prit alors la décision de jouer pieds nus. Un pari gagnant qui lui permit de marquer le premier de ses trois buts. Les Polonais revinrent dans le match à l’instant même où l’arbitre obligea le Brésilien à rechausser ses crampons. Après avoir réussi à prendre l’avantage au score, les Européens finirent pourtant par succomber aux buts de Léonidas en prolongation. Aujourd’hui encore, le 6-5 entre le Brésil et la Pologne détient toujours le record historique du match le plus prolifique.
Les Brésiliens, méchants casseurs

Le 12 juin 1938, les Brésiliens affrontent la Tchécoslovaquie en quart de finale. C’est une petite finale avant l’heure entre deux des équipes les plus spectaculaires du tournoi. L’affiche est donc alléchante mais laisse tout le monde sur sa fin. Au lieu de jouer, les 22 acteurs se foutent allègrement sur la gueule devant la passivité de l’arbitre hongrois, Von Hertzka. Ce dernier expulse deux Brésiliens en première période. De retour des vestiaires, les joueurs ne se sont toujours pas calmés. Leonidas, Peracio et le Hongrois Riha sont contraints de sortir sur blessures. Planicka et Nejedly, les deux stars tchécoslovaques, finissent quant à elles leur Coupe du Monde à l’hôpital. Le Brésil profitera de ces absences de marque pour s’imposer finalement contre les Européens lors du match d’appui disputé au stade Chapou de Toulouse. Putain de Joga Mochito.
Braquage à l’italienne. Comme d’habitude…

Brésiliens et Transalpins disputent la demi-finale à Marseille. Après l’ouverture du score de Colaussi, Silvio Piola, l’attaquant de la Lazio, devient le premier joueur de l’histoire de la Coupe du Monde à faire une simulation. Piola tombe tout seul et pointe malicieusement du doigt le coupable imaginaire : De Guia. L’arbitre suisse du match n’y voit que du feu et siffle pénalty. Pour l’anecdote, Giuseppe Meazza réussira à convertir la sentence en caleçon, après que l’élastique de son short eut lâché durant sa course d’élan. Le Brésil ne reviendra jamais dans le match d’autant plus que l’entraîneur auriverde, Pimenta, avait commis le crime de lèse-majesté de se passer de son trio composé des stars Leonidas, Tim et Brandao (sic), laissés au repos en vue d’une finale que les Brésiliens ne disputeront jamais. Le lendemain, la presse italienne est dithyrambique envers ses héros : « Nous saluons le triomphe de l’intelligence italienne sur la force brutale des noirs » . Un commentaire ?

Mussolini et ses menaces. Bis repetita

Comme en 1934, Il Duce met la pression sur ses joueurs avant la finale contre les Magyars. Quelques minutes avant le début du match, le vestiaire italien reçoit un télégramme qui se passe de commentaires : “Vaincre ou mourir”. Malgré les menaces de leur leader et l’hostilité du public de Colombes à leur égard, les Transalpins réalisent leur meilleur match du tournoi et battent logiquement la Hongrie (4-2). Quelques années plus tard, le gardien hongrois, Antal Zsabo, résumera en quelques mots cette finale de la peur : « Je ne me suis jamais senti aussi heureux de ma vie après un match. Les quatre buts que j’ai encaissés ce jour-là ont sauvé la vie à onze être humains ! » L’Italie peut souffler et devient la première sélection à remporter deux fois la Coupe du monde. A ce jour, le sélectionneur italien Vittorio Pozzo est le seul à avoir gagné deux Mondiaux d’affilée. Comme quoi la pression provoque parfois le résultat.
Chiffres clés

376 000 spectateurs au total, 20889 spectateurs de moyenne, 6 millions de francs de recette, 84 buts inscrits, 4,7 buts par match, 210 joueurs au total.
L’équipe-type de la Coupe du monde 1938

Planicka (Tchécoslovaquie) – Domingos ( Brésil) – Rava (Italie) – Serantoni (Italie) – Andreolo (Italie) – Locatelli (Italie) – Biavati (Italie) – Titkos ( Hongrie)- Sarosi (Hongrie) – Meazza (Italie) – Leonidas (Brésil)

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