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Zlatan à l’Ajax Amsterdam, c’était…

Par Matthieu Rostac
Zlatan à l’Ajax Amsterdam, c’était…

Ce soir, pour l'ouverture de la Ligue des champions, le géant suédois retourne sur la terre de ses premiers exploits : l'Amsterdam ArenA. De 2001 à 2004, Zlatan Ibrahimović aura passé trois saisons ponctuées d'exploits, de coups de gueule, de records et de facéties capillaires. Alors Zlatan à l'Ajax, c'était quoi ?

Le plus gros transfert du club à l’époque

Lorsqu’il débarque aux Pays-Bas de son Malmö natal, Ibrahimović est déjà précédé d’une grosse réputation. En bien comme en mal, d’ailleurs. David Endt, dirigeant du club à l’époque, ouvre la boîte à souvenirs : « Avant qu’on le signe, un de nos recruteurs est parti lui rendre visite pendant que l’équipe de Suède était en stage de préparation en Espagne. Il est revenu et nous a dit : « Wow, il est phénoménal. Mais fou, aussi. » Ça nous allait parce qu’on ne voulait pas un joueur parfait, mais un joueur hors norme. » De fait, suivi par de grosses écuries européennes à l’époque, le bonhomme voit sa cote boursière monter. Sauf que l’Ajax veut vraiment Ibra. Résultat : le club amstellodamois claque près de 9 millions pour accueillir la bête. « Un investissement, en quelque sorte. Une petite folie, aussi » , selon Endt. Un record de surcroît, battu depuis par les signatures de Huntelaar et Sulejmani au club. Pourtant, l’ancien dirigeant l’assure : « Un tel pari, c’est une chose qui ne peut plus arriver dans un club comme l’Ajax. Il y avait de grandes discussions sur le prix parce que ça semblait exagéré pour un joueur inconnu de 19 ans. Mais Co Adriaanse a dit : « Je le veux ! » Et il l’a eu. »

Des problèmes de flocage. Ou d’ego, au choix

Dès son arrivée à De Toekomst, le joueur suédois veut se faire un nom. Ou plutôt un prénom. Et à défaut de le laisser sur le Hall of Fame du club – il est encore trop tôt – il s’en prendra à sa vareuse. David Endt, toujours : « Il était comme un guerrier qui voulait combattre le monde entier. Quand on préparait les maillots pour la saison, on lui a donné le 19. Il s’en foutait du numéro. En revanche, il regarde le nom sur le maillot : Ibrahimović. Il dit : « Hey, c’est quoi ça ? Mon nom est Zlatan. ZLATAN ! Tu dois mettre Zlatan sur le maillot ! » » Julien Escudé, son coéquipier durant près d’un an et demi au club, la joue plus rigolarde et y voit un geste de mansuétude. « Son nom, y a des lettres, hein ! Donc ça coûte cher en flocage, Ibrahimović. Il a pensé aux supporters : Zlatan, c’est plus court ! » Dommage pour les fans ajacides circa 2001-2002, Zlatan décide de porter à nouveau son nom de famille sur les épaules. « Pour sa deuxième saison, on lui floque son maillot Zlatan. Et lui : « Non non non, c’est Ibrahimović », s’amuse David Endt. Bon, d’abord tu veux Zlatan, ensuite tu veux Ibrahimović ? Pourquoi ? C’est quoi ce truc ? « J’ai parlé à mon père et mon père m’a dit que je devais honorer notre nom de famille. Donc ce sera Ibrahimović. » »

Des coupes de cheveux diverses et variées

Lors de son passage à Amsterdam, Ibra a pas mal expérimenté en matière de hair design, et pas toujours avec succès. « Cheveux longs, cheveux courts, la crête, la crinière… En fonction des humeurs, il changeait, relate Julien Escudé, plutôt adepte du plat du pied-sécurité capillaire tout au long de sa carrière. Dans le vestiaire, dès qu’on le voyait changer de coupe, on rigolait un petit peu. Voir ce genre de personnage qui change de coupe à chaque fois, c’est assez drôle. C’était peut-être le seul moyen d’essayer de se moquer de lui parce qu’avec son caractère, on faisait pas trop les marioles, quand même. » Dans ce tourbillon de kératine, une coupe en particulier aura retenu l’attention de David Endt : cette abonimable crête large à poil long. « Il s’est fait ça pour se donner du courage et de la présence. Il savait très bien qu’en faisant ça, il impressionnerait ses adversaires. » On ne rigole pas avec Zlatan.

Des jets de ciseaux

Lors de sa deuxième année au club, du haut de ses 22 ans, Zlatan est devenu le big bossdu côté de l’Ajax. Résultat : le Suédois se permet de l’ouvrir quand l’équipe ne joue pas pour lui. Même quand il s’agit de son « pote » Mido. « Après un match Ajax-PSV qu’ils avaient perdu, Zlatan a dit à Mido qu’il avait raté une occasion de but en gardant la balle pour lui plutôt qu’en lui faisant la passe, déroule David Endt, présent pendant la scène. Dans les vestiaires, ils ont commencé à se gueuler dessus et Mido a pris des ciseaux, les a jetés sur Zlatan violemment. Heureusement, Zlatan a toujours eu de bons réflexes. Derrière, tu imagines bien ce qui se passe quand tu jettes des ciseaux sur Zlatan… Ils se sont battus et immédiatement, le reste de l’équipe les a séparés. Quelques semaines plus tard, Mido et Zlatan étaient à nouveau potes et rigolaient de ce qui s’était passé. » Une certaine notion de l’amitié.

Des entubes et un arrachage de tête

En revanche, Zlatan ne partira jamais en vacances avec son coéquipier et capitaine Rafael van der Vaart. Lors d’un match amical Suède – Pays-Bas en août 2004, Ibrahimović bousille la cheville du lutin batave, se relève et se tire. C’en est trop pour RVDV qui répand son spleen dans la presse néerlandaise. « Ça a beaucoup agacé Zlatan qui lui a répondu : « Hé mec, si t’as un truc à me dire, tu me le dis à moi, tu vas pas voir la presse » » , confie Endt. Escudé ne peut qu’acquiescer : « C’est vrai que Rafael était un peu l’enfant chéri du pays, le Hollandais, le capitaine. Zlatan était la forte tête, mais un joueur hors norme, donc c’était un contexte un peu difficile. Cependant, on ne l’a jamais ressenti à l’entraînement. » En revanche, les médias font leur beurre de l’affaire, au point d’affoler l’Ajax en coulisses. Dont un David Endt aux premières loges. « Ronald Koeman a convoqué tout le monde pour crever l’abcès. Là, c’était un peu Zlatan contre le reste du monde. En tout cas, c’est comme ça qu’il l’a perçu. Quand il a dû prendre la parole, il s’est levé et a dit : « Écoute Rafael, t’es un gringalet et si t’essaies de m’entuber, je vais faire pareil. Et la prochaine fois, je t’arrache la tête ! » Tout le monde s’est tu, dans un mélange de dégoût et de respect. Il s’en foutait d’avoir vingt-cinq ou trente personnes en face de lui. Il s’était fait comprendre. » Une simple question de leadership d’après ce même Endt, qui renchérit en assurant que « Rafael van der Vaart était le capitaine de l’équipe parce qu’il faisait partie des meubles depuis longtemps. Mais clairement, Zlatan et Sneijder étaient les petits chefs du vestiaire. La notion de chef, c’était particulier pour Zlatan. Il estimait qu’il ne fallait pas agir comme un capitaine, seulement en être un. » Un vrai patron.

Un départ précipité

À la suite de cette altercation avec le royal baby amstellodamois, Zlatan n’est plus en odeur de sainteté sur les rives du Ij. Tant mieux, les grosses écuries européennes continuent de toquer à la porte de l’Ajax pour récupérer l’attaquant suédois à prix d’or. La Juventus remporte le précieux sésame dans les dernières heures du mercato contre 16 millions d’euros. De toute façon, d’après Escudé, la star de l’équipe était partie depuis un petit bout de temps déjà. « On sentait qu’il était peut-être temps qu’il quitte le club. Donc il était plus ou moins avec nous dans le vestiaire, mais on attendait le moment où il partirait. Et puis, on avait appris de manière officieuse qu’il quitterait le club avant le 31. » Si l’équipe est au courant, une partie des médias tombe des nues lors de la soirée de remise du trophée du meilleur joueur d’Eredivisie 2004 qui se déroule le soir du 31 août. Un peu avant minuit, tandis que Maxwell vient récupérer son titre, la news tombe : son meilleur pote se tire à Turin. Quel casseur d’ambiance, ce Zlatan.

Un but de fou contre NAC Breda

Pour peu que l’on soit fin observateur, des signes avant-coureurs de départ avaient faire leur apparition chez Ibrahimović. Notamment cet incroyable but face à Breda. Julien Escudé, dans le onze de départ ce jour-là, s’en rappelle encore, dix ans plus tard. « Là, on s’est rendu compte qu’il pouvait devenir l’un des tout meilleurs joueurs du monde. On est sur le terrain et on profite du spectacle. À chaque fois, on se dit qu’il en fait trop, mais à trop en faire, il finit par marquer un but exceptionnel. Finir comme ça, c’est une façon de dire : « Voilà, je suis comme ça. Je suis Zlatan ! » » David Endt ne dit pas autre chose. « En voyant ce but, tu te dis que c’est un geste de vrai champion. Il savait que c’était son dernier match, la veille du dernier jour du mercato. Donc il a fait ce cadeau d’adieu à la foule sans oublier de signer son but. En faisant ses crochets, c’est comme s’il dessinait des Z sur le terrain. Les Z de Zlatan. C’était un but très symbolique. Le but d’adieu parfait. »

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