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Zico bat Liverpool !

Par Chérif Ghemmour
Zico bat Liverpool !

Pour leur première finale de Coupe intercontinentale, les grands Reds de Liverpool redevenus maîtres en Europe butèrent sur un Flamengo impitoyable (0-3). Ou plutôt sur Zico, pourtant pas buteur, mais grand bonhomme du match et symbole de la domination sud-américaine de cette compète sacrant chaque année le « meilleur club du monde ».

Finale de la Coupe intercontinentale – Flamengo/Liverpool (3-0)

13 décembre 1981

Des Rouges délavés…

Dalglish vs Zico… Les deux photos de l’affiche de la Toyota Cup (sponsor de la Coupe intercontinentale) annonce le duel au sommet. Kenny l’Écossais, 30 ans, est la terreur du foot européen, symbole de ce Liverpool conquérant qui a remis la main sur la Ligue des champions 1981 en battant ric-rac le Real au Parc des Princes (1-0, but d’Alan Kennedy). Zico, 28 ans, c’est la flamboyance brésilienne, le n°10 déjà légendaire de la Seleção et du Flamengo, vainqueur de la Libertadores après sa victoire en play-offs face aux Chiliens de Cobreloa (2-1, 0-1 et 2-0). Les Reds et les Rubro Negro doivent en découdre au National Stadium de Tokyo le 13 décembre pour une finale à match unique. La formule date de 1980, car autrefois l’Intercontinentale se disputait en deux matchs, aller et retour, entre Europe et Amsud. Liverpool et Flamengo n’ont jamais remporté cette Coupe intercontinentale… Comme pour les clubs brésiliens (hormis le Santos de Pelé), le géant carioca a subi en Libertadores la dure loi des clubs argentins, véritables squatteurs de ces finales mondiales. Plus troublante est la situation de Liverpool : les Reds ont décliné les éditions de 1977 et 1978. Alors qu’ils avaient remporté la C1 ces deux années-là, ils avaient d’abord laissé M’Gladbach (battu 3-1 à Rome en 77) se faire tordre par Boca Juniors (2-2, 0-3), et l’édition 1978 n’eut tout simplement pas lieu. Mais le plus surprenant, c’est que les « collègues » anglais de Nottingham Forest zappèrent aussi l’Intercontinentale 1979, laissant leurs perdants de C1, Malmö, se faire tordre par les Paraguayens d’Olimpia (0-1, 1-2). En 1980, Notts Forest se décida enfin à disputer la finale à match unique à Tokyo. Horreur pour Albion ! Le Nacional de Montevideo l’emporta 1-0 sur les hommes de Brian Clough. Liverpool se devait donc de sauver la reine !

Problème… Les Reds de coach Paisley ne sont pas au top en décembre 1981. En championnat, ils marnent honteusement dans le ventre mou du classement après un début de saison désastreux. L’explication est simple : la grande équipe des seventies a vieilli et Bob Paisley a dû la remanier. La transition qui s’éternise va retarder son décollage. Le milieu de terrain a largement été bouleversé avec la montée en grade de Ronnie Whelan et Sammy Lee (issus de l’équipe réserve) et de l’arrivée en attaque de Craig Johnston. Et puis le courant ne passe décidément pas entre le coach et son attaquant gallois Ian Rush qui a menacé de quitter le club scouser au vu de son pauvre temps de jeu. Pour la finale de Tokyo, Rush est sur le banc et n’entrera même pas en cours de jeu… Et puis Paisley n’a pas pu retenir le gardien légendaire, Ray Clemence, parti à Tottenham. À sa place, c’est le drôle et remuant international du Zimbabwe Bruce Grobbelaar qui a été recruté. Or, les débuts de Bruce sur la Mersey sont calamiteux. Et on va encore s’en rendre compte à Tokyo… Plus triste, le peuple Red a perdu son « Père » , l’immense entraîneur (1959-1974) Bill Shankly, décédé d’une crise cardiaque le 29 septembre précédent. Décidément, l’automne-hiver 1981 ne sourit pas à ce Liverpool dont on ne sait pas s’il est le favori très net de cette finale au Japon.

Zico, Zico, Zico…

Si l’affluence est excellente au National Stadium de Tokyo (62 000 spectateurs) et le temps ensoleillé, ce qui frappe d’entrée, c’est la pelouse totalement pourrie qui rend indigne le déroulement de ce match au sommet. On y chercherait en vain le moindre brin d’herbe… Liverpool garde ses couleurs traditionnelles (sa couleur, plutôt), et Flamengo doit délaisser son magnifique maillot rouge et noir pour une triste tunique blanche aux parements rouge et noir. Paisley aligne son équipe newlook de la saison 1981-1982 : Grobbelaar dans les buts et, devant lui, un back four habituel Neal, Thompson, Hansen, augmenté du petit nouveau, l’Irlandais Lawrenson (24 ans). Au milieu, Lee, Mc Dermott, Souness et Ray Kennedy. Devant, Dalglish et Johnston. Côté Flamengo, outre Zico, capitaine et meneur génialissime qu’on surnomme déjà le Pelé Blanc, on ne connaît vraiment que les deux internationaux Raúl (gardien) et Junior (brillant latéral gauche ou milieu). On découvre surtout un « petit » nouveau que le coach Paulo Carpegiani a lancé l’année précédente, un certain Carlos Mozer, véritable déménageur de l’axe défensif (21 ans). Disons-le tout de suite, Zico va être le grand bonhomme d’une partie qui va basculer en faveur des siens dès la première mi-temps… On joue à peine la 12e minute que, sur une passe de Mozer, il lance du rond central dans la profondeur un ballon aérien vers le grand Nunes. Aux 16 mètres, le bon vieux Phil Thompson est lobé, et Grobbelaar sort à retardement : Nunes le bat de près d’un petit exter droit qui file vers le soupirail opposé (1-0)… Un coup franc direct à 25 mètres est sifflé pour les Brésiliens à la 34e. Panique chez les Reds : Zico est l’égal de Platini en Amérique du Sud ! Le n°10 frappe fort à mi-hauteur et tendu en contournant le mur : Grobbelaar relâche dans les pieds d’abord de Tita, qu’il contre, mais Adilio qui a suivi marque en force devant la ligne (2-0). Enfin, à la 41e minute, encore du rond central, Zico et sa vision laser transpercent la Ligne rouge trop haute : d’un exter droit, il envoie une balle à ras de terre à son attaquant Nunes parti « chercher bonheur » côté droit. Le mastard chevelu pénètre dans la surface et, d’un tir croisé du droit, envoie le cuir au ras du poteau opposé : 3-0, c’est plié ! Il faudra attendre la finale de C1 2005 pour assister au miracle de la remontée d’un 0-3 à la mi-temps…

La deuxième période n’y changera rien. C’est bien Flamengo qui remportera 3-0 cette Intercontinentale 1981, la seule de son prestigieux palmarès. Flamengo a été génialement létal pour crucifier un Liverpool jamais évident à jouer. Carpegiani avait bien compris qu’il fallait jouer vite et précis, quasi vertical et dans le dos d’une défense liverpuldienne vieillissante. Zico aura été le maître d’œuvre de l’exécution ultra rapide de ses balles traçantes à une touche parties du cœur du jeu. Il a su neutraliser ce milieu anglais, véritable aspirateur de ballons quand on lui en laisse trop le temps. Zico n’a pas tardé, ni gardé trop longtemps le ballon… Cette finale a mis en évidence le début de la fin de l’immense Ray Kennedy (il quittera les Reds en janvier 1982 pour Swansea) et des historiques Thompson (défenseur) et Mc Dermott (milieu). Eux aussi partiront bientôt de Liverpool. Le 26 décembre, les Reds toucheront le fond en concédant une défaite à domicile contre Manchester City (1-3) qui les expédia à la 12e place au classement général. Mais ils se ressaisiront grâce à la paire Rush et Dalglish pour finir à nouveau champions à deux journées de la fin ! Ce qu’il faut retenir surtout de cette Intercontinentale 1981, c’est la lose absolue des Reds dans cette compétition. Une malédiction incroyable les privera de l’unique trophée qui manque à leur palmarès. En 1984 (0-1 face aux Argentins d’Independiente) et en 2005, lors de la nouvelle formule en Coupe du monde des clubs, ils plieront à nouveau face à d’autres Brésiliens, ceux du São Paulo FC (0-1). Mais pourquoi diable Liverpool a zappé l’Intercontinentale de 1977 et de 1978 ?

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