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Yoann, exclu du Parc pour avoir contesté la hausse des abonnements

Propos recueillis par Anthony Cerveaux
Yoann, exclu du Parc pour avoir contesté la hausse des abonnements

Abonné depuis deux ans au Parc des Princes, mais supporter de toujours du PSG, Yoann Seddik, franco-marocain de 27 ans, a été exclu du stade, à une demi-heure du quart de finale de Coupe de France PSG-Monaco. La raison : avoir lancé un chant critiquant l'augmentation des abonnements prévu par le club pour la saison prochaine. Porte-voix de la tribune Boulogne, « Casquette » - c'est son surnom au stade - revient sur les événements de mercredi et sur le contrôle très strict exercé par le PSG à l'égard de ses supporters.

Que s’est-il passé mercredi soir lors de PSG-Monaco ?

Vers la 50e minute, on décide avec plusieurs supporters de lancer un chant afin de protester contre la hausse du prix des abonnements l’année prochaine. C’était en référence à un mail qu’on avait reçu quelques jours plus tôt disant qu’ils nous demanderaient désormais un supplément de 35 à 45 euros pour les éventuels matchs de quart et demi-finale de Ligue des champions ou Ligue Europa. J’ai donc chanté « Abonnements trop chers, supporters en colère » . Je ne pensais pas que le chant allait prendre autant d’ampleur, mais une bonne partie de la tribune l’a repris. Donc tout le monde a bien entendu. Quelques minutes après, plusieurs stewards viennent me chercher, prennent mon abonnement en photo et l’envoie au PC. Ensuite, ils me disent qu’ils ont reçu des consignes et qu’ils doivent m’exclure du stade. Ils ajoutent que je vais recevoir d’ici quelques jours un courrier me signifiant une interdiction de stade de trois ans. Quelques supporters ont essayé de s’interposer lors de mon expulsion, mais je leur ai dit : « Ne faites pas de scandale, on va essayer de régler ça tranquillement » . Je ne voulais pas qu’il y ait d’autres charges retenues contre moi, et puis je ne voulais pas non plus de violence. Je suis quelqu’un de plutôt pacifiste.

Y a-t-il eu des insultes contre le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaifi (ainsi que le relate Le Monde qui cite un salarié anonyme du PSG, ndlr) ?

Absolument pas. Et il n’y en a jamais eues. Je n’ai jamais lancé d’insultes contre qui que ce soit, ni Robin Leproux, ni Nasser, ni même la Ligue ou la FFF. Quand il y a des supporters adverses, il peut arriver qu’il y ait des chambrages avec eux, et s’il y a des insultes envers eux, elles partent spontanément de la tribune. Moi, je ne lance que des chants pour Paris.

Est-ce que c’était la première fois que vous chantiez des chants contestataires ou revendicatifs ?


Pas du tout, on le fait chaque saison, au moment du réabonnement, pour rappeler au PSG de ne pas trop augmenter les prix. L’année dernière, à peu près à la même période, on avait lancé le même slogan, car une augmentation sensible était également prévue. L’année d’avant aussi, et à chaque fois, il ne s’était rien passé. Le PSG oublie parfois que si les gens s’abonnent à Auteuil ou Boulogne, c’est qu’ils n’ont pas les moyens de le faire ailleurs.
Des policiers en civil sont venus me voir pour me demander à quelle mouvance j’appartenais

As-tu déjà été confronté à des avertissements ou des interdictions de la part du PSG ?

Oui, une fois, on a voulu ramener le drapeau de la France, les stewards nous l’ont interdit. De nombreux drapeaux ou écharpes sont d’ailleurs bannis du stade. Ils ne veulent également aucun chant contestataire. Certains qui ont entonné « Liberté, égalité, y a pas ça au PSG » ont reçu des avertissements ou des menaces de résiliations de leur abonnement. Il n’y a pas vraiment de liberté d’expression au Parc. Tu ne peux pas chanter ni porter ce que tu veux. Et surtout, ils ne veulent pas que quelqu’un, comme moi, prenne l’initiative de lancer des chants. D’ailleurs, il y a deux semaines, lors du match face à Toulouse (le samedi 21 février, ndlr), des policiers en civil sont venus me voir. Ils ont photographié mon abonnement et m’ont demandé depuis quand j’étais abonné et à quelle mouvance ou quel groupe de supporters j’appartenais avant. J’ai répondu que je n’appartenais à aucun groupe ultra, ni à aucune mouvance, mais que j’étais seulement là pour exhorter les gens à chanter. C’est dire la peur qu’ils ont…

Est-ce que tu as déjà eu des contacts avec le PSG ?

Non, aucun officiel ne souhaite parler avec nous, et il n’y a aucun moyen d’entrer en contact avec eux. Très honnêtement, ils ne font rien pour faciliter une quelconque organisation de l’ambiance. Les micros, les tambours ou les drapeaux qui ne viennent pas du club sont interdits. L’assocation ADAJIS (association de supporters contestant la politique du club à l’égard de ses fans, ndlr) a essayé de les contacter. En vain. La direction du PSG préfère aujourd’hui payer une amende et se mettre hors-la-loi plutôt que de la respecter.

Vas-tu contester cette décision ?



Oui, j’attends désormais de recevoir le fameux courrier du PSG, mais je me suis d’ores et déjà mis en relation avec deux avocats qui s’occupent habituellement des supporters parisiens pour contester cette décision.

Comment tu te sens aujourd’hui alors que le PSG est encore en lice dans 4 compétitions ?

Franchement, je suis dégoûté. Si j’avais allumé un fumigène ou que j’avais lancé un chant raciste, je comprendrais, mais là, je n’ai rien fait. J’essaie de tout faire pour animer un peu cette tribune car, il faut le dire, souvent les gens dorment, et le Parc des Princes sonne creux. Et je me retrouve exclu pour une revendication que j’estime légitime. Même les stadiers m’ont dit qu’ils ne comprenaient pas, mais qu’ils obéissaient à des ordres. En plus, j’avais déjà tout réservé pour mon déplacement à Chelsea, et entre le train, l’hôtel et la place de stade, je vais devoir m’asseoir sur plus de 250 euros, c’est scandaleux. Si jamais la baguette de pain passait à 5 euros, les gens manifesteraient leur mécontentement. Est-ce qu’on leur dirait qu’ils n’ont pas le droit ?
David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Propos recueillis par Anthony Cerveaux

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